Les éleveurs, entre l’avarice du ciel et la cupidité des chevillards

Devant la cherté des aliments de bétail

Par Fairouz El Mouden

Les temps sont durs pour les éleveurs de bétail. En cette période trouble et à après une saison agricole très secs, les éleveurs de bétail ne voient pas le bout du tunnel. La sécheresse qui sévit depuis novembre dernier a noirci les pâturages et aggravé le stress hydrique entrainant, systématiquement des hausses vertigineuses des prix des aliments du bétail. Des hausses qui interviennent au moment où on enregistre une baisse de la demande à cause par la crise du Covid-19 : la combinaison de ces deux facteurs conduit inéluctablement à une baisse des prix.

Selon l’avis de certains éleveurs, la situation est critique notamment avec le confinement sanitaire qui a occasionné la fermeture des souks et des marchés de gros du cheptel. Les prix sont devenus excessifs et pénalisent  les éleveurs. Le kilo de l’orge coûte près de 6 s/dirhams et la botte de paille se vend à plus de 40 dirhams l’unité. Le département de tutelle avait annoncé au début du mois d’avril dernier, la mise en place d’un programme spécifique d’appui à l’alimentation du cheptel.

Ce programme vise à mettre à la disposition des éleveurs placés dans les zones affectées par la sécheresse des quantités d’orges à des prix subventionnés soit 2 dirhams le kilo, soit 200 dhs le quintal. Le programme en question consiste à mettre sur le marché quelques 2, 5 millions de quintaux  d’orge subventionnés pour couvrir les besoins au cours du second trimestre.  Mais comme à l’accoutumée avec ce département, un monde sépare les annonces de la réalité du terrain.

Livrés à eux-mêmes et aux impitoyables chevillards, ils s’engraissent pleinement à l’occasion. Ces derniers, fort du monopole que leur octroie la crise sanitaire, négocient leurs prix d’achat et fixent par ailleurs les prix de vente au client final.

Pour rappel, le programme annoncé par le département de l’agriculture face à la dégradation des pâturages en raison de la sécheresse consistait  à vendre de l’orge subventionné à hauteur de 2 dirhams le kilo et c’est à l’Etat de prendre en charge la différence. Mais dans la réalité, les éleveurs n’ont vu ni l’Etat ni son orge.

En attendant, le ministère de tutelle a annoncé la constitution de comités qui seront dépêchées pour mettre en place la liste des bénéficiaires et fixer des quantités d’orge attribuées à chaque éleveur, selon des critères préétablis en se basant sur l’effectif du cheptel de chaque agriculteur. Attendant pour voir.

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