Entretien avec Said Bekkali, Directeur du Forum
Propos recueillis par Khalid Darfaf
Dans cet entretien accordé à Al Bayane, Said Bekkali, Directeur du Forum international des jeunes à Tanger, souligne que cet événement ambitionne de mettre en place un espace dédié aux jeunes afin de débattre et discuter des différentes problématiques qui préoccupent les jeunes d’aujourd’hui. Pour notre interlocuteur, le Forum vise également la consécration d’une nouvelle culture parmi les jeunes en les incitant à sortir du discours de la « victimisation »…
Al Bayane : Quel est l’objectif du Forum international de Tanger
Said Bekkali : Le Forum international de Tanger vise à unifier les efforts de toutes les organisations des jeunes progressistes qui sont acquises à la défense des droits de l’Homme et des valeurs démocratiques. Il est à souligner que ce Forum, qui se tient après la crise pandémique, connaît la participation de plusieurs associations qui représentent environ 40 Etats à travers le monde. Notre ambition est de mettre en place un espace dédié aux jeunes afin de débattre et discuter les problèmes qui préoccupent l’humanité dans un monde en pleine mutation et qui est en butte à des menaces d’ordre économique, social ou encore environnemental, entre autres.
Quels sont les sujets débattus lors du Forum?
Je tiens à souligner que notre devoir, en tant que jeunes, consiste à discuter, échanger des idées mais aussi à exprimer la position des jeunes et émettre des recommandations. D’ailleurs, les tables rondes et les ateliers qui figurent dans le programme traduisent plus au moins nos préoccupations. Je citerais, à titre d’exemple, la question de l’identité en lien avec la mondialisation, le renforcement de la démocratie ou encore la question de la tolérance et les facteurs qui poussent certains jeunes à tomber dans le piège de la radicalité. Autrement dit, le Forum ambitionne la consécration d’une nouvelle culture parmi les jeunes en leur incitant à sortir du discours de la victimisation.
Qu’en est-il de la diplomatie parallèle?
La Jeunesse socialiste a toujours fait de la diplomatie parallèle, une priorité et tient à être omniprésente dans toutes les rencontres des jeunes aussi bien à l’échelle régionale ou internationale. Nous œuvrons à renforcer les passerelles, surtout avec les organisations de jeunes ayant une orientation progressiste et socialiste. Autre point non moins important, est que nous considérons ce Forum comme une occasion pour faire connaître notre première cause nationale, celle du Sahara marocain, et défendre la souveraineté du Royaume sur ses provinces du Sud dans le cadre de l’initiative de l’autonomie.
On a constaté que le Forum a consacré une place de choix à la cause palestinienne, pourquoi un tel choix?
Au sein de la Jeunesse socialiste, nous considérons que la question palestinienne occupe une place prépondérante dans la société marocaine. Plusieurs tentatives impérialistes et sionistes visent à reléguer au second plan cette cause juste. Ainsi, nous avons invité l’ambassadeur de l’Etat de Palestine à Rabat, Jamal Choubaki, pour réitérer notre soutien à la lutte du peuple palestinien.
Selon-vous, quels sont les facteurs qui poussent les jeunes d’aujourd’hui à tourner le dos à l’action politique?
Contrairement aux idées reçues, il existe aujourd’hui une forte demande des jeunes sur la politique. Il faut dire que les jeunes d’aujourd’hui pratiquent la politique autrement et ce en exprimant davantage leurs préoccupations via les réseaux sociaux et les plateformes numériques. Mais cela ne mène nulle part. Autrement dit, les jeunes sont appelés, plus que jamais, à se départir de leur passivité et à se positionner en tant qu’acteurs.
Il est bien vrai que les politiques publiques n’incluent pas de véritables programmes intégrés consacrés à cette catégorie sociale, mais cela ne nous dispense pas de notre responsabilité. Celle de rénover les outils de fonctionnement et de recrutement afin de convaincre les jeunes à l’utilité de l’action politique. Car le changement ne se décrète pas.