Les sociétés cotées boudent toujours les programmes de rachat

Seulement 6 sociétés sur 76 cotées à la bourse de Casablanca disposent d’un programme de rachat d’actions. De plus, ces sociétés n’utilisent pas suffisamment cet instrument pour assurer la liquidité à leur titre. Analyse.

Concrètement, lors du mois de novembre 2015, deux sociétés sur un total de six programmes visés par le conseil déontologique des valeurs immobilières (CDVM), ont utilisé leurs programmes de rachat. Ainsi, Maroc Telecom a vu son auto-contrôlebaisser de 0,039% à 0,023%. L’opérateur télécom vise, en effet, un programme de rachat qui porte sur 0,17% du capital avec une fourchette de 87 DH à 152 DH pour une durée allant du 12 mai 2015 au 11 novembre 2016.

De même, Stokvis Nord Africa a fait progresser son auto-contrôle de 3,39% à 3,41%. La société se dote d’un programme de rachat qui porte sur 5% de capital d’une fourchette variant de 30 DH à 40 DH. Cette option est valable du 2 juillet 2015 au 30 décembre 2016. Hormis ces deux sociétés, les autres émetteurs n’ont pas activé le rachat d’actions. D’ailleurs, pour Atlanta, Label’Vie, Salafin et SNEP, cette activité reste au point mort.

Pourtant, les émetteurs aspiraient au départ à régulariser leurs cours en bourse. En effet, les investisseurs boudent la place casablancaise après la baisse de 32% de la masse bénéficiaire au premier semestre et vu la contre-performance annuelle du marché actions de près de 8% à la date du 17 décembre courant. D’autant plus que les volumes d’échange n’arrivent pas à décoller ce qui signifie que le marché souffre d’un manque de liquidité. « Justement, la faible utilisation des programmes de rachat par les sociétés cotées est une conséquence de l’absence de liquidité sur le marché boursier » note Mohamed El Mehdi Chamchati, analyste financier chez la société de bourse M.S.IN

En principe, le programme de rachat consiste à intervenir sur le marché par l’émission d’ordres d’achat et/ou de vente dans le but de réduire la volatilité et les variations excessives du cours de l’action selon la circulaire du CDVM. L’objectif de régularisation du cours peut également être recherché à travers une action préventive visant à renforcer la liquidité du titre. Toutefois, les interventions de l’émetteur doivent rester limitées à un maximum de 25% du volume quotidien moyen enregistré sur le marché central. « Une telle réforme a découragé certains émetteurs qui s’appuyaient sur ces programmes pour soutenir leurs cours et/ou le ramasser pour effectuer des opérations stratégiques » explique un expert financier.

Par ailleurs, pour certaines sociétés cotées, le non recours au programme de rachat est lié à l’optimisation de la trésorerie. Cet instrument reste consommateur de trésorerie même si son objectif est d’assurer la liquidité du titre » avance M. Chamchati. Et d’ajouter : «aussi, les émetteurs détenant un programme de rachat se retrouvent avec un stock d’actions qu’elles ne peuvent liquider sur le marché à cause de la faiblesse de la demande».

Kaoutar Khennach

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