Feu Maître Mohamed Anik, un cher camarade que j’ai connu à la fin des années 1970 du siècle précédent en sa qualité d’avocat et de journaliste au sein d’Al Bayane, était un véritable homme de métier. Il justifiait bien son nom d’Anik «élégant», aussi bien dans ses pensées que dans ses valeurs humaines suprêmes. J’ai fait connaissance avec Feu Anik à un moment où j’étais en plein travail à l’imprimerie devant ma grande machine, celle de Linotype à travers laquelle on saisissait les articles journalistiques d’antan.
Feu Anik commençait à rédiger ses articles, chaque matin et juste à son entrée au journal. Dans ses articles au quotidien, il abordait souvent les procès devant les Tribunaux. Il était parmi les premiers à défendre les droits de l’Homme et réclamer une vie sereine et respectable pour les prisonniers durant les années de plomb, même quand il s’agit des «criminels». Ses articles, analyses et reportages sur les procès tribunaux et les prisonniers avaient souvent soulevé une grande attention chez les lecteurs d’Al Bayane dans ses deux éditions, en français et en arabe. C’est ainsi que je me suis rendu compte des qualités et capacités de Feu Anik qui rédigeait, avec beaucoup de professionnalisme, grande objectivité et réalisme dans les analyses, des articles qui ont hissé le niveau du journal en matière de contenu.
Je donne à titre d’exemple l’Affaire Mohamed Tabit, le commissaire principal des renseignements généraux à Aïn Sebaa Hay Mohammadi qui avait été condamné à la peine de mort. Les couvertures de cette affaire assurées par Feu Mohamed Anik ont contribué à l’augmentation des ventes d’Al Bayane à plus de 140.000 exemplaires à un moment où plusieurs autres journaux prenaient ses articles comme grandes références pour rédiger leurs propres articles.
Pour terminer, un autre témoignage à mettre à l’actif de Feu Anik : Maître Maâti Bouabid du Parti Constitutionnel qui venait d’être nommé premier ministre, lui avait proposé de prendre sa place d’avocat dans son bureau. Feu Anik lui avait répondu tout simplement et avec grande estime qu’il ne peut quitter son journal et qu’il est militant au sein de son parti de toujours, le Parti du Progrès et du Socialisme, et que son école n’est autre que celle de Ali Yata, Abdeslam Bourquia, Abdellah Laâyachi, Chouaïb Rifi, Aziz Bilal et bien d’autres…