Mitchell doit s’entretenir en fin d’après-midi avec M. Netanyahu à Jérusalem, avant d’être reçu vendredi par le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah (Cisjordanie).
Le département d’Etat américain, très prudent, a dit mardi espérer un début «formel» cette semaine du dialogue entre Israéliens et Palestiniens. Mais Israël n’a pas caché son scepticisme par la voix du vice-Premier ministre Dan Meridor alors que, sur le fond, des divergences fondamentales persistent sur les dossiers clefs: tracé des frontières du futur Etat palestinien, statut de Jérusalem, avenir des colonies juives de Cisjordanie et droit au retour des réfugiés palestiniens. Les Palestiniens maintiennent notamment l’exigence d’un gel total de la colonisation juive, notamment à Jérusalem-Est annexée, sans toutefois insister sur un engagement formel israélien en ce sens.
Un responsable des renseignements militaires israéliens, le général Yossi Baidatz, a estimé mardi que le président Mahmoud Abbas «prépare déjà le terrain de manière à blâmer Israël pour l’échec des discussions, si en effet elles échouent».
Côté palestinien, le principal négociateur Saëb Erakat a encore accusé récemment Israël d’entraver les négociations par la poursuite de la colonisation. «Israël essaie de convaincre la communauté internationale qu’il a accepté des négociations mais en réalité ce sont le gouvernement israélien et ses actions qui entravent les pourparlers», a dit Erakat. Depuis, l’incendie mardi d’une mosquée en Cisjordanie occupée, attribué par les Palestiniens à des colons juifs extrémistes, a encore accru la défiance du président Abbas. Le président palestinien «considère que la responsabilité (de l’incendie) incombe au gouvernement israélien parce que l’armée protège les colons», a annoncé son bureau.
La reprise du dialogue israélo-palestinien est attendue après une réunion du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) samedi à Ramallah. Ces pourparlers indirects, qui prendront la forme de navettes de M. Mitchell entre Jérusalem, Ramallah et Washington, sont censés durer quatre mois.
D’un autre coté, La tension entre les Etats-Unis et Israël «s’est évaporée», a estimé mardi le prix Nobel de la paix Elie Wiesel, après avoir été reçu à déjeuner à la Maison Blanche par le président américain Barack Obama. Elie Wiesel, ardent défenseur d’Israël, avait critiqué le mois dernier les pressions exercées selon lui par Washington sur le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu au sujet de constructions à Jérusalem-est, dont l’annexion n’est pas reconnue par la communauté internationale.
Mardi, M. Wiesel a estimé que les relations entre les deux pays étaient à nouveau «bonnes». «Il y a eu des moments de tension», a-t-il déclaré à la presse à l’issue de sa rencontre avec M. Obama. «Je pense que la tension s’est évaporée».
Le département d’Etat américain a dit espérer mardi un début «formel» cette semaine du dialogue indirect de paix entre Israéliens et Palestiniens. Lundi, M. Obama a téléphoné à M. Netanyahu pour discuter du processus de paix au Proche-Orient.
En avril, Elie Wiesel avait critiqué l’administration Obama dans une pleine page de publicité publiée dans la presse américaine. «La pression n’apportera aucune solution», avait-il estimé. «Jérusalem est le coeur de notre coeur, l’âme de notre âme», avait ajouté le survivant de l’Holocauste