Younes Siraj : «Le 8e Congrès national a consolidé la force et l’unité de notre organisation»
«Je veillerai à travailler avec toutes les militantes et les militants de la Jeunesse socialiste (JS) pour aller de l’avant en vue de concrétiser notre programme d’action pour les quatre années à venir. Ce Congrès qui s’est déroulé dans un climat sain et démocratique a démontré à tout le monde la force et l’unité de notre organisation», a déclaré Younes Siraj, nouveau Secrétaire général de la JS, à l’issue de son élection à la tête de cette organisation parallèle du Parti du progrès et du socialisme (PPS).
Younes Siraj, âgé de 38 ans, cadre commercial dans une entreprise de télécommunications, a rallié les rangs de l’organisation en 1998, avant de passer par plusieurs postes de responsabilité, que ce soit au niveau du Conseil central ou encore au Bureau national. Il a été également membre du Comité central du PPS pendant quatre mandats successifs.
Younes Siraj a obtenu 121 voix sur 177 possibles. Son concurrent, Rachid Boukhenfer, a recueilli 56 votes alors qu’une seule voix a été annulée.
Soulignons qu’au début du Congrès, quatre candidats étaient en lice avant qu’Adil Jouhari et Ismail El Hamraoui ne retirent leurs candidatures. Les travaux du Congrès ont été également sanctionnés par l’adoption de la liste des 207 membres du Conseil central, lors d’une séance plénière.
Crédibilisation de l’action politique
Dans son allocution, après la session de votes, Mohamed Nabil Benabdallah, Secrétaire général du PPS, a tenu à saluer le nouveau président tout en se félicitant du succès du Congrès, en dépit de quelques tensions et qui reflètent d’ailleurs le dynamisme et la vitalité de la JS. Le leader du Parti du Livre a, en outre, salué le Secrétaire général sortant, Jamal Krimi Benchekroun et Jalal El Moata, président de la Commission nationale préparatoire du Congrès pour leur travail remarquable, assurant la réussite de cette étape organisationnelle. Abondant dans le même ordre d’idées, le Secrétaire général a mis l’accent sur les valeurs constituant le socle de la JS, à savoir la liberté du choix des militants et militantes et l’autonomie décisionnelle de l’organisation. Cela étant, la JS avec toutes ses composantes a gagné le pari de l’organisation, ce qui constitue un indicateur fort pour la crédibilisation de l’action politique.
Il faut dire que le 8e Congrès national de la JS, placé sous le thème « Les jeunes…et la consécration du choix démocratique », a tenu toutes ses promesses. Les débats intenses ayant marqué l’ensemble des travaux ne font que de témoigner de l’esprit démocratique dont ont fait preuve les jeunes congressistes. Que ce soit au sein de la Commission des statuts ou encore celle chargée du document d’orientation, les participants ont répondu fortement présents par leurs critiques et leurs propositions. Environ 600 congressistes ont été appelés à participer aux travaux de cette organisation parallèle. Ainsi, plusieurs amendements ont été adoptés par les congressistes, notamment la baisse de l’âge d’adhésion aux structures de l’organisation pour qu’il soit fixé à 16 ans au lieu de 18 ans. Il a été également décidé de renforcer la représentativité féminine dans toutes les instances et sections de la JS, soit un taux s’élevant à 30%.
Khalid Darfaf
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Trois questions à Younes Siraj
«Réconcilier les jeunes avec l’action politique»
Al Bayane : Quelle évaluation faites-vous du 8 e Congrès de la JS?
Younes Siraj : En dépit de ce qui été rapporté par certains médias, il faut dire que ce Congrès national a été tenu dans des conditions normales où la démocratie a été respectée. Le Congrès a démontré la solidité des camarades et la force de notre organisation. Les congressistes ont fait preuve d’une grande maturité et d’engagement en démontrant à tout le monde que la JS constitue un véritable espace de débat et de propositions et où la liberté de choix de ses militants est pleinement respectée.
Que constitue pour vous votre élection à la tête de la JS?
Il s’agit d’une lourde responsabilité. D’ailleurs, je dois remercier les congressistes pour la confiance qu’ils m’ont accordée. Mon devoir consiste à fédérer tous les efforts des militants autour de notre projet. Le but escompté est de renforcer davantage la présence de la JS dans tous les espaces de jeunes. Dans un contexte difficile marqué par un hiatus abyssal entre les jeunes et la sphère politique, nous sommes appelés à accélérer la cadence de notre travail…
En quoi consiste réellement votre programme?
Mon programme s’articule autour de quatre axes. Primo, il faut renforcer les structures organisationnelles de la JS. Nous sommes appelés à nous ouvrir davantage sur les universités et les écoles supérieurs privées pour réconcilier les jeunes avec la politique. Le renforcement des sections locales et provinciales constitue une condition sine qua non pour atteindre un tel objectif. Secundo, il faut procéder à la mise en place d’une stratégie de formation pour procurer aux jeunes les outils de l’analyse politique. Tertio, la JS doit réfléchir sur les moyens à mettre en place pour intégrer les jeunes Marocains résidant à l’étranger qui ont un rôle majeur à remplir, notamment en matière de défense des dossiers stratégiques du Royaume, en l’occurrence notre première cause nationale, celle du Sahara marocain. Quarto, la JS doit investir dans la communication digitale pour faciliter la communication et l’échange avec une large catégorie de la jeunesse marocaine en vue de les convaincre de l’utilité de l’action politique.