Le peuple marocain célèbre ce vendredi 13 janvier le nouvel An amazigh 2967. C’est une date symbolique et significative. Au-delà des festivités culturelles et artistiques marquant cet évènement et les traditions culinaires qui l’accompagnent, force est de souligner que les choses avancent péniblement en matière des efforts déployés et des politiques mises en œuvre pour promouvoir l’amazighité dans ses dimensions linguistique, identitaire et civilisationnelle.
En effet, depuis la charte d’Agadir en 1991 jusqu’à l’adoption de la loi organique relative à l’amazighe en 2016, en passant par le discours royal d’Ajdir en 2001, la fin d’une conception monolithique de la culture marocaine n’est pas encore réellement concrétisée. Car si l’intégration de la langue amazighe dans les espaces et les institutions publiques est liée à la loi organique stipulée dans l’article 5 de la Constitution, avec les avancées apportées, il faut dire que la mise en œuvre des lois demande encore une volonté politique pour promouvoir la culture amazighe.
Et ce dans les politiques publiques, l’enseignement, les médias, le champ culturel et les services publics en général. En plus, la non-obligation d’enseigner l’amazighe dans le secondaire reste problématique. Dans ce sillage, il faut un engagement sincère «sans a priori ni calculs étroits», comme l’avait souligné SM le Roi Mohammed VI.
La constitution de juillet 2011 a mis définitivement un terme à toute équivoque, en soulignant que le Maroc n’est riche que par sa diversité culturelle et linguistique : la langue Amazighe avec ses différentes variantes et l’Arabe avec ses composantes dialectales. «L’amazighe constitue une langue officielle de l’Etat, en tant que patrimoine commun à tous les Marocains sans exception», stipule la Constitution.
Au niveau de la loi, cette formule a mis un terme aux vieilles conceptions qui résumaient et réduisaient l’identité du Maroc à l’Arabité et à l’Islam, mais la marche du train de l’Amazighité dépendra de l’application de ces lois. C’est dire qu’il faut une réelle volonté politique pour faire régner un véritable parfum du pluralisme dans la société.
B. Amenzou