PCM-PLS-PPS: Un parti, un référentiel et un combat

Depuis la création, en 1943, du Parti communiste marocain, et plus particulièrement depuis l’arrivée à sa tête d’une direction «marocaine», le Parti a, de tous temps, privilégié le combat national pour l’indépendance politique et économique et la lutte inébranlable pour l’émancipation sociale de la classe ouvrière marocaine.

Cela s’est vérifié après l’interdiction du PCM, en 1959, et également celle du Parti de la libération et du socialisme (PLS), si courte mais si intense même si elle n’a duré que 14 mois entre 1968 et 1969.

C’est ce même sentiment qui continue à animer le PPS aujourd’hui, dans l’opposition, comme, hier, au sein des gouvernements successifs (de Youssoufi à Otmani, en passant par Jettou, El Fassi et Benkirane).

Et, contrairement à d’autres formations politiques que le pouvoir a pu rendre corruptibles, les militants du PPS ont maintenu le cap autour du référentiel qui est le leur. C’est l’esprit de la première génération du Parti, unie autour d’Ali Yata, d’Abdeslam Bourquia et, un peu plus tard, Abdallah Layachi (les trois vétérans du Parti), qui continue à nous guider.

Et pourtant, la première lignée de militants communistes comprenait de nombreux dirigeants de grande valeur militante et intellectuelle, que la mémoire de l’Histoire n’a pas, tous, dorés.

Mis à part le grand dirigeant communiste et résistant Abdelrim Benabdallah, que le Parti célèbre son assassinat presque chaque année, d’autres noms ont marqué la vie du PCM et le combat national entre 1945 et 1956, date de l’indépendance du Maroc.

La liste est exhaustive. Nous n’en traiterons que quelques noms, connus mais qui n’ont pas eu la part de mémoire qu’ils méritent, ni l’intérêt conséquent pour ce qu’ils furent et ce qu’ils firent.

Hélas, nos historiens de l’époque ont ignoré ces patriotes de grande valeur et ces révolutionnaires qui ont contribué fortement à la libération du pays et à son progrès politique et démocratique.

La faille est également en interne et nous n’avons pas su ou pu compiler les nombreux documents et faits historiques dont nos camarades furent les artisans et les acteurs.

Heureusement que des historiens français, souvent des progressistes et parfois même aux relents colonialistes, ont pu garder des traces, des fois ineffaçables, sur les militants communistes de la première heure. Leurs travaux doivent nous inciter, et surtout nos historiens, à la recherche de la vérité et de faits historiques pertinents, en rendant à César ce qui appartient à César. Loin de toute paresse partisane, négligence ou sectarisme.

Nous pensons, particulièrement, à Maâti Yousfi, le paysan communiste du Tadla, à Mohamed Setti, syndicaliste au sein de l’UGSCM (syndicat lié à la CGT française), assassiné, à Hadi Messouak, qui, avec Abdelkrim Benabdallah et plus tard Mohamed Ferhat, formait la première « cellule  intellectuelle » du PCM, qui seront suivis par des militants de renommée (Aziz Belal, Edmond Amran El Maleh, Abraham Serfati et d’autres…), dont certains se sépareront du PCM ou du PLS, dans une conjoncture politique internationale très particulière, marquée par la montée du maoïsme et de l’extrémisme politique de gauche, notamment dans les milieux estudiantins.

Hélas, peu de militants de ces calibres sont encore en vie. Nous pensons à Ismaïl Alaoui et Omar Fassi, que Dieu les garde en vie, pour compléter les données et rendre justice à ceux que l’oubli n’a pas épargnés. Ceci est surtout valable pour la décennie soixante, après l’interdiction du PCM en 1959 et du PLS en 1969). C’est à cette date que le nom de Hadi Messouak revient à la surface, après le fameux procès du PCM en 1959, pour marquer un nouveau départ du Parti.

Avec ce dossier, qui coïncide avec le décès, il y a huit ans, du camarade Simon Lévy, ex dirigeant du Parti, le vœu est de relater l’action et les sacrifices de tous ceux (le maximum que l’on puisse) qui ont servi, pendant les années de grand combat patriotique ou durant les années de plomb, le parti et le peuple.

Avec le nouveau millénaire et l’expansion des NITC, la tâche s’avère plus aisée pour relater l’action des dirigeants et militants contemporains.

Ce ne sera que début et suite. Régulièrement, nous relaterons dans ce même espace et dans la mesure de ce que permettent nos moyens, l’histoire de ces militants hors pair qui ont tout sacrifié au nom de leurs idéaux au service de la patrie et du peuple. Même s’ils ont marqué, à un moment ou à autre de cette longue histoire du parti, des divergences avec la direction ou s’ils ont choisi, tout simplement, de se retirer de la vie politique. Avec l’espoir de pas commettre d’oubli.

A l’égard de tous ces hommes et femmes (il y en a de nombreuses toujours militantes à leurs manières, dont nous ne citerons, de mémoire courte, que Touria Tazi, Malika Belghiti et Amina Lamrini), nous avons un droit de mémoire et de respect éternel.

Mohamed Khalil

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