Le projet de budget 2018 fait de la maitrise du déficit budgétaire et de la rationalisation des dépenses deux objectifs majeurs. Le projet de loi des finances revêt également une vocation sociale claire, puisque la promotion de l’emploi s’annonce prioritaire et que presque la moitié du budget sera consacrée aux secteurs sociaux.
En termes de chiffres, le prochain budget table sur un taux de croissance de 3,2% et un déficit budgétaire limité à 3% et une campagne céréalière moyenne de 70 millions de quintaux. Le département de l’Education Nationale s’accapare la part du lion en termes de budget avec 59,2 milliards de dirhams. L’emploi figure en pôle position des priorités du PLF 2018. Plus de 19.000 nouveaux postes d’emplois seront créés dans le secteur de l’enseignement et plus de 4000 emplois seront mobilisés dans le secteur de la santé.
Le Conseil de gouvernement a adopté le projet de budget 2018, mardi 17 octobre. Dans sa présentation devant les membres du Conseil de gouvernement , l’Argentier du Royaume a précisé que l’adoption du PLF 2018 intervient dans un contexte marqué par une amélioration du niveau du taux de croissance qui a atteint 4,6% en 2017, de la valeur ajoutée des secteurs agricoles en hausse de 16,1% par rapport à 2016 et de la croissance des secteurs non agricoles en progression de 3,2%.
Pour Mohammed Boussaid, le PLF 2018 revêt un caractère social « clair et concret » et consacre une place de choix au secteur de l’emploi, faisant état de la création de 19.000 postes d’emploi, outre 20.000 autres postes par contrats qui verront le jour dans le secteur de l’enseignement.
Et de noter qu’entre 2018 et 2019, le nombre d’employés dans le secteur de l’enseignement par contrat avoisinera 55.000, ajoutant que le budget alloué à ce secteur s’élèvera à 59,2 MMDH, en hausse de 5 MMDH par rapport à 2017, alors que celui de la santé verra son budget augmenter à 14,79 MMDH, outre la mobilisation de plus de 4.000 postes d’emploi.
Côté recettes, il fait savoir que la PLF 2018 table sur des recettes budgétaires courantes de 236,81 MMDH, en hausse de 10,25 MMDH, tandis que les dépenses courantes atteindront 215,83 MMDH, dont 108,85 MMDH réservés aux fonctionnaires, outre des dépenses de compensation dans la limite de 13,72 MMDH.
Concernant les grandes orientations du projet de la loi de finances, elles se basent sur quatre éléments essentiels, indique le ministre. Il s’agit du soutien aux secteurs sociaux (santé, éducation, emploi, la lutte contre les disparités territoriales avec un appui particulier au secteur de l’éducation dans les zones rurales), à l’industrialisation, la poursuite des efforts de soutien aux investissements publics et privés et des moyennes et petites entreprises, la poursuite de la mise en œuvre de la régionalisation avancée et de la réforme de l’administration et de la gouvernance, ainsi que l’accélération du processus des réformes.
Mesures spécifiques pour relancer l’investissement privé et public
Le ministre est revenu sur les mesures spécifiques pour la promotion de l’investissement privé et de l’emploi. Dans ce sens, il a présenté un nombre de mesures d’imposition des entreprises, dont le recours pour la première fois au tableau progressif en matière d’impôt sur les sociétés (IS), ce qui permettra d’alimenter les capacités monétaires des Petites et moyennes entreprises (PME), en plus de mesures d’imposition, portant sur les bâtiments de dessalement de l’eau de mer et l’élevage des êtres-vivants marins, au niveau de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), la consécration de la neutralité fiscale des produits participatifs, ou au niveau de la promotion de l’emploi des jeunes dans la limite de 10.000 dh pour chaque 10 salariés au lieu de 5 salariés actuellement, en plus de leur exonération de l’impôt sur le revenu (IR).
En ce qui concerne les investissements publics, leur montant global atteindra en 2018 près de 195 MMDH, en hausse de 5 MMDH par rapport à 2017, a-t-il expliqué.
Dans la même veine, il a mis l’accent sur l’importance de renforcer l’effort budgétaire en soutien à la régionalisation, de poursuivre les grandes réformes dans les secteurs de l’enseignement et de la justice et de mettre en œuvre la loi organique relative à la loi de finances.
Régionalisation et disparités territoriales
Le projet de loi de finances de 2018 appelle à l’élargissement de la base des bénéficiaires de la caisse de cohésion familiale, et leurs enfants même en cas du décès de la mère en plus de mesures visant la protection de l’environnement et la promotion du développement durable.
Le ministre a également abordé les mesures portant sur la régionalisation, étant donné que le gouvernement procèdera à l’augmentation de l’IS et l’IR des régions de 3% à 4%, qui s’ajoutent aux crédits du Budget général, portant le total du soutien à 7 milliards de dirhams.
S’agissant du programme de lutte contre les disparités territoriales destiné au milieu rural, les crédits de paiement seront de l’ordre de 3,54 MMDH, alors que les crédits d’engagement s’élèveront à 4 MMDH, selon Boussaid.
Fairouz El Mouden avec agence
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