PNL ?

PNL est l’acronyme de Programme National du littoral. C’est avec un léger retard sur ce qui a été annoncé auparavant, que la Commission Nationale pour la Gestion Intégrée du Littoral s’est réunie hier pour adopter les rapports préparés pour l’élaboration du Plan National du Littoral.

C’est l’article 3 de la loi 81-12 relative au littoral qui stipule « l’élaboration par l’administration compétente, en se fondant sur les données scientifiques socio-économiques et environnementales disponibles et en adoptant une approche de gestion intégrée qui prend en considération l’écosystème du littoral et les changements climatiques, un plan national de gestion intégrée du littoral, appelé « Plan national du littoral ».

Mais le PNL reste encore à élaborer ! Car on ne connaitra pas encore « les orientations et les objectifs généraux à atteindre en matière de protection, de mise en valeur et de conservation du littoral » et leur intégration dans les politiques sectorielles. C’est là une grande faiblesse qui marque la mise en œuvre de l’application des lois sur l’environnement. La cause est à chercher du côté des pressions exercées par ceux qui en profitent et qui ne pensent qu’à cela en se préoccupant de ce qu’ils peuvent engranger au détriment de la nation.

Le coût de la dégradation du littoral, estimé à 2 536 millions de dirhams par les experts de la Banque mondiale, augmente en valeur absolue. Il reste très largement sous-estimé en se basant seulement sur l’évaluation de la surpêche et de la perte récréative due à la dégradation des plages. D’autres dégradations sont occultées et le restent par l’étude présentée à la Commission Nationale pour la Gestion Intégrée du Littoral. Combien vaut la destruction des dunes de la plage sous-marine par le dragage d’exploitation illégal et des conséquences qui s’en suivent comme le recul de la côte et l’érosion des plages ? La Cour des Comptes, autant que le Conseil Economique Social et Environnemental, pourrait contribuer à une juste évaluation quantitative de la dégradation causée au littoral et à recommander les mesures disciplinaires nécessaires pour pallier à cette détérioration.

Sans revenir à ce retard structurel de l’application des lois concernant l’environnement, pourquoi les mesures prévues par les études d’impact sur l’environnement ne sont pas mises en œuvre pour « supprimer, atténuer ou compenser les impacts négatifs » des investissements sur la zone littorale ?

Si la mise à niveau de l’arsenal juridique est importante à réaliser et que la publication des textes nécessaires à l’application de la loi soit une avancée certaine, il reste à doter l’Administration,celle de tous les secteurs avec l’impératif de la coordination nécessaire et obligatoire, des moyens de contrôle, de suivi et de surveillance pour constater et verbaliser les causes de la dégradation du littoral. Sans cela, le «vide juridique» persistera sans permettre aux nombreux acteurs impliqués dans la gestion du littoral d’assumer une quelconque responsabilité.

Pourquoi la population concernée par l’exploitation des ressources du littoral est «driblée» de mille façons dans le processus des enquêtes d’utilité publique quand elles sont annoncées. Quel rôle de l’administration territoriale dans l’issue de ce processus structurant d’une gestion intégrée du littoral ?

La mise en valeur de la zone littorale nationale est encore loin d’être optimale alors que la pression qui s’y exerce est des plus grandes. L’écosystème littoral est menacé dans son essence et les biens et les services qu’il permet sont détériorés par l’informel et la pratique de multiples dérogations. Les documents et les outils de l’aménagement du territoire, les plans du développement local sont confinés dans les tiroirs et restent insuffisants pour assurer la cohésion et l’harmonie dans l’utilisation de l’espace littoral. La coordination reste très limitée entre les différentes autorités gouvernementales ayant pour mission la gestion du littoral et sa protection des risques qui le menacent. Sa connaissance scientifique et l’inventaire de tous les facteurs qui le constituent et qui s’interagissent est loin d’être parfaite. Il est plus que temps de répondre à la nécessité d’un organisme intégrateur (agence, observatoire)pour gérer les conflits d’usage du littoral, assurer sa protection et planifier son développement durable.

Autant pour la montagne que pour le littoral, il s’agit de faire changer les mentalités, de faire évoluer les comportements et de modifier les pratiques pour vivre ensemble dans le bienêtre et en harmonie notre environnement.

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One Comment;

  1. Hamid a dit:

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