Le Conseil Economique Social et Environnemental vient de publier son rapport annuel au titre de l’année 2016 conformément à l’article 10 de la loi organique le régissant. Le Conseil met la lumière sur les différentes évolutions sectorielles qui ont marqué l’année écoulée et propose une série de recommandations pour accélérer le rythme de croissance et améliorer les performances de l’économie nationale.
Au niveau économique, l’année 2016 s’est soldée par de faibles performances. En effet, la croissance du PIB a enregistré un ralentissement notable, à 1,2%, après 4,5% en 2015, suite à une contraction de la valeur ajoutée agricole, en raison d’un déficit pluviométrique, jugé le plus sévère en trente ans, alors que la valeur ajoutée non agricole a évolué à un rythme très modéré.
Pour sa part,la contribution des « exportations nettes » à la croissance a été négative durant l’année considérée à -4,7 points par rapport à 2015. Le Conseil considère, par ailleurs, que la demande intérieure a joué un rôle d’amortisseur pour l’économie nationale. Cette demande a augmenté pour se situer à 5,5%, contre 1,9% une année auparavant, et sa contribution à la croissance a connu une progression de 5,9 points, au lieu de 2,1 en 2015. Cette dynamique a été confortée par la consommation finale des ménages, l’investissement public et l’accélération des crédits à l’équipement. Aussi, l’année a été marquée par une inflation maîtrisée ainsi que par la hausse de 3,4% des recettes MRE et d’une progression de 5,4% des crédits à la consommation. En revanche, le taux d’investissement a évolué de 30,8% du PIB en 2015 à 33,1% en 2016.
Selon le rapport, l’année 2016 a été marquée par le succès de la COP 22 à Marrakech qui a confirmé la capacité de notre pays à assumer une responsabilité mondiale autour d’une thématique vitale à l’échelle planétaire.
Le rapport relève aussi la faiblesse de la création d’emploi au Maroc laquelle revêt un caractère structurel qui s’accentue au fil des années. Quant aux finances de l’Etat, le constat fait état d’une amélioration.Le déficit budgétaire a poursuivi sa tendance baissière, en passant de 4,2% du PIB en2015 à près de 4% en 2016, tout en restant supérieur au niveau de 3,5%, prévu par la Loi de finances. Le déficit commercial des biens a enregistré, en 2016, un creusement de 19,4% par rapport à l’année passée, pour s’établir à 184,6 milliards de dirhams.
Le rapport annonce le recul de 28,2% des investissements directs étrangers et les investissements directs marocains à l’étranger ont quasiment stagné autour de 6,3 milliards de dirhams. Les réserves de change se sont renforcées de 12,1%, en glissement annuel, à 252 milliards de dirhams à la fin du mois de décembre 2016, soit l’équivalent d’environ 7 mois d’importations de biens et services.
Fairouz El Mouden