Saoudi El Amalki
L’an 2024, serait-il de bon augure pour la station balnéaire d’Agadir ? Rien de fort bien rassurant ne se pointe à l’horizon, à se fier aux prévisions révélatrices déjà de revers, à plus d’un titre. Les prémices d’une réelle floraison touristique ne se dérobent pas et s’annoncent des ans auparavant. Serait-on en mesure, sans aucune fuite en avant, de se réjouir du bien-être du secteur ? Il serait malhonnête de verser dans la jubilation, quand on sait pertinemment qu’on ne peut émettre le moindre satisfecit, face à l’état ulcérant dans lequel s’ébat le domaine du tourisme, dans la capitale du Souss. D’aucuns diraient que ces propos plutôt « maussades » sont exagérément sévères pour une destination qui se démène hardiment afin de se désembourber des ornières. Or, il serait tout de même judicieux de relater les faits tel qu’ils se présentent sans fard ni fanfare. Certes, on ne pourrait jamais occulter les efforts titanesques déployés pour redorer le blason du produit touristique local, en particulier les opérateurs, tous segments confondus. Mais, il semble que la volonté des décideurs de la plus haute sphère du pays n’y est pas encore pour que la métropole s’érige en véritable pôle du secteur dans le royaume. On ne saurait, en fait, blâmer l’engouement de certains professionnels qui ont planté les premiers jalons de l’édifice touristique de l’ancienne génération et continuent à le faire, malgré les périodes moroses. En fait, il ne sert à rien d’occulter la réalité encore moins de la dénaturer ni la contourner ! Bien au contraire, il serait payant et audacieux d’en déceler les lacunes et d’y administrer les remèdes idoines. Si on prétend mettre le paquet sur l’aérien, c’est une bonne chose car il constitue un maillon vital du secteur, encore faut-il doter la cité de la capacité litière suffisante pour les flux réels. Or, sur ce point, la destination est loin de combler tous les besoins. A titre indicatif, on croit bien savoir que nombre de structures hôtelières sont sur le point de se déverrouiller pour recevoir les clients. Toutefois, rien ne se fait dans le concret et le régiment d’hôtels cadenassés bourdonne au sifflement des cigales. Un record des plus tristes de puis déjà des lustres. Il en ressort donc qu’on se trouve à la case Zéro, sans parler des hôtels délabrés ou à l’arrêt pour quelconque motif, du manque de guides, de la modicité des restaurants de qualité, de l’exiguïté du parc voyagiste, de l’indigence des bazaristes qui ferment boutiques, de la profusion de la formule du All Inclusif…Le tourisme est donc à revisiter pour de bon !