Se prémunir de la fracture sociale!

Le prochain gouvernement tarde à se former. Les écueils d’ordre comportemental constituent des freins sérieux pour son dénouement. D’autant plus que de nouveaux développements éclatent et compliquent des scénarios envisagés.

En attendant, les institutions évoluent dans l’expectative, le peuple se débat dans l’attentisme et tout le pays effleure l’inconnu. Cependant, le plus grave dans cette situation, de plus en plus inquiétante, c’est qu’elle peut toujours déboucher sur l’instabilité.

Au fait, quelques semaines du souvenir du déclenchement du fameux mouvement du 20 février, l’heure est à la vigilance ! Les messages arborés des soulèvements étaient on ne peut plus clairs. Il était question de la lutte contre la dépravation multiforme, l’économie de rente, l’accaparement illicite, le monopole vorace, la maîtrise du champ politique… Sans nul conteste, les jeunes aspirent constamment à une vie meilleure.

L’emploi et la dignité reviennent à chaque fois dans les slogans brandis haut et fort, à tue-tête. La cherté des denrées de consommation et la hausse des produits rudimentaires accablent les petites bourses. Les disparités sociales et territoriales, la privation, l’exclusion et la précarité exaspèrent le petit peuple.Mais également, l’indignation devant les dépassements, les atteintes à la liberté et aux droits divers, les fraudes et les mafias de tous bords.

Ils n’avaient rien dit de mal, ces manifestants qui rouspétaient par-ci et par-là ; sauf que certains opportunistes extrémistes, de droite et de gauche, «excellent» par cette malveillance de s’approprier les sursauts de masses, inspirés des vagues de protestations qui s’opèrent autour d’eux.

On ne saurait alors envenimer les desseins communs et hypothéquer les délivrances embaumées par les entrains de la révolte pacifique. Il va sans dire que le panache des jeunes, virevoltants de nature, est avide d’interlocuteurs adultes, prédisposés à l’écoute, au respect et à l’estime. On n’a pas le droit de laisser germer le spectre du nihilisme et du désespoir au sein des jeunes, fragilisés par les affres de la vie. Quoique mitigée par les générations de nuisances, la scène politique nationale, région par région, localité par localité, devra se ressaisir en direction de cette jeunesse flamboyée par les beaux idéaux, mais terrassée par les souillures de la médisance.

Le paysage politique a besoin d’être meublé de propos de la raison, de la sagesse et de la citoyenneté. Ces discours, seules les forces de la démocratie, de la modernité et du progrès peuvent les tenir, loin de toute simulation malhonnête. Ces forces légitimes et responsables ont tout intérêt à chantonner encore de plus belle ces sonnets envers les jeunes, somme toute désemparés par la timouride de l’extrémisme béat.

Plus que jamais, les jeunes cherchent les civets de la confiance et les duvets de la défiance. A l’aune des réformes de haute facture qui émaillent actuellement notre pays, les jeunes sont en quête de la main tendue. Celle qui ne les trahit pas. Celle de la confiance et de la vérité.

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