Evènement oblige, on prorogera de nouveau dans le débat actuel qui anime nombre de lieux publics, en attendant le dévoilement de la formation du prochain exécutif. Tout allait comme sur des roulettes ou presque, en ce moment de tractations que mène, tambours battants, le chef de gouvernement, récemment nommé par le souverain pour la constitution de son équipe. La tâche semble être relativement aisée, à croire la réactivité favorable de pas moins de trois partis, dans l’attente de la validation des structures décisionnelles respectives, à savoir le MP, le PPS et surtout l’Istiqlal dont le volume numérique de la députation conforterait le quorum convoité de la majorité.
Chemin faisant, des faits subits éclatent au grand jour ! Tout d’abord, la démission inopinée de Salaheddine Mezouar, président du RNI, tout de suite après, la prémonition au poste vacant de Aziz Akhenouch, opérateur-subside dont le dégel d’appartenance ne fut qu’une simple formalité expéditive. Cette promptitude précipitée incite à conjecturer, en fait, des tournures sous-jacentes dont seules les parties en présence connaissent les réels soubassements. De surcroît, l’UC vient se mêler à cet emballement fluctuant, en rendant publique, dans la diligence également, son adjonction au groupe parlementaire du RNI. «Rien n’est gratuit, tout a un sens !», disait Louis Althusser, le philosophe marxiste de l’Hexagone.
Il n’y a qu’au Maroc que de tels rebondissements saugrenus puissent avoir lieu, dans un record immodéré, sans aucune conformité aux dispositions des instances dirigeantes ni le moindre respect déontologique de la pratique politique d’une nation émergente. En effet, dans notre pays, on change de camp comme on change de chemise, sans scrupule ni retenue. On se souviendra du même Akhenouch auquel on avait «infligé» l’ordre immanent de passer du MP au RNI, dans la même nuit pour lui endosser un portefeuille ministériel, sanctionnant ainsi le parti récalcitrant pour son insoumission au bon vouloir du Makhzen. Quand on manigance une supercherie, on dégaine et on ne se soucie point du qu’en dira-t-on ! Sans verser dans le pessimisme démesuré, on aura craint fort bien que ces augures n’auraient aucune incidence malveillante dans le cours de la confection du prochain gouvernement.
En fait, à quelques jours de la tenue du grand rassemblement planétaire à Marrakech, autour des questions du changement climatique, le Maroc a tout intérêt, toutes parties confondues, à clôturer ce processus électoral, avec la mise en place d’un exécutif cohérent, sans trop de dégâts. L’enjeu est énorme si l’on sait que ce parterre pléthorique de nations émanant de tous les coins du globe viendrait, non seulement prendre part aux assises de ce foisonnement du monde de l’écologie, mais pareillement s’enquérir des avancées notoires tous azimuts, y compris la dimension environnementale, que notre pays ne cesse de cumuler, dans la concorde et la symbiose. Beaucoup d’entre eux changeront, peut-être, de position par rapport à l’affaire de l’intégrité territoriale que la version fallacieuse des ennemis avait stigmatisée.
Il n’est donc pas question de badiner avec l’intérêt suprême de la Nation pour des calculs mesquins de postes ministériels, d’autant plus que la méthodologie démocratique a été respectée…Gare au complot prémédité dont les retombées nocives ne sont pas comptées !
Saoudi El Amalki