Trump «valide» la souveraineté d’Israël sur le Golan

Jeudi dernier, le président américain Donald Trump avait déclaré, sur son compte Tweeter, qu’«après cinquante-deux ans, il était temps pour les Etats-Unis de reconnaître pleinement la souveraineté d’Israël sur le Golan qui est d’une importance stratégique et sécuritaire critique pour l’Etat d’Israël et la stabilité régionale».

Ainsi, pour ne point changer, Donald Trump entend bien «sortir du lot» en rompant avec le consensus international comme il l’avait déjà fait en décembre 2017 lorsqu’il avait décidé de reconnaître unilatéralement Jérusalem comme étant la capitale d’Israël. Le président américain entend donc mettre un terme à la diplomatie exercée, depuis des décennies, par ses prédécesseurs au Moyen-Orient.

Saluant cette déclaration tant attendue par Tel-Aviv, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a répondu sur son compte Tweeter «qu’au moment  où l’Iran cherche à utiliser la Syrie comme une plateforme pour détruire Israël, le président Trump reconnaît, avec courage, la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan. Merci président Trump!».

Aussi, dans la foulée, le chef de la diplomatie israélienne, Israël Katz, a annoncé dimanche sur Twitter, que le président américain va signer, ce lundi, en présence du premier ministre israélien, «un ordre reconnaissant la souveraineté israélienne sur le Golan».

Pour rappel, après avoir conquis une grande partie du Golan syrien lors de la guerre dite «des Six Jours» qui avait duré du 5 au 10 juin 1967, Tel Aviv avait voulu l’annexer à l’Etat d’Israël en 1981 mais cette annexion n’a jamais été reconnue par la communauté internationale.

Or, au regard du Droit international, la partie du Golan syrien conquise par Israël fait partie des «Territoires occupés par Israël» qui ont fait l’objet de la Résolution 242 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies. En outre, son annexion par Tel Aviv n’a jamais été reconnue par la communauté internationale et la Résolution 497 du Conseil de Sécurité la considère comme étant «nulle et non avenue et sans effet juridique sur le plan international».

Mais, tout le monde sait que les lois et règlements internationaux n’ont que peu très d’effet – voire même pas du tout – sur un Donald Trump habitué à faire cavalier seul notamment lorsqu’il s’agit, en définitive, de «faire des courbettes» à Israël et de se plier aux injonctions du lobby sioniste.

C’est dans ce cadre, d’ailleurs, que ce lundi 25 Mars 2019 le président américain a signé à la Maison Blanche et en présence du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, en visite aux Etats-Unis, un décret reconnaissant officiellement la souveraineté de l’Etat d’Israël sur le plateau du Golan.

Intervenue en pleine campagne électorale – ce qui est moins un hasard du calendrier qu’une obligation pour le locataire de la Maison Blanche – cette reconnaissance se veut être, en réalité, un sérieux coup de pouce à Benjamin Netanyahou dont un des slogans de campagne est qu’Israël «ne renoncera jamais» aux 1.200 km² du plateau du Golan conquis lors de la Guerre des Six Jours de Juin 1967 et ce, surtout pas en ce moment où la République islamique iranienne cherche à s’installer durablement en Syrie.

Et si, sur le plan du droit international, le décret signé ce lundi par Donald Trump reste sans effet, nul ne peut dire, pour l’heure, comment va évoluer la situation sur le terrain  du moment que, comme l’a souligné Human Rights Watch, «la décision de Trump de nier la réalité de l’occupation par Israël du plateau du Golan ignore les protections juridiques qui s’appliquent aux habitants syriens de ce territoire en vertu du Droit international humanitaire». De quoi donc demain sera-t-il fait dans cette partie du Golan syrien maintenant que l’entité sioniste est forte de la «reconnaissance» américaine? Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

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