Tout en étant persuadé que le remaniement des ministres qui se profile à l’horizon, ne changerait pas grand-chose à la nature et la physionomie de l’Exécutif, le secteur du tourisme serait, à priori, le département le plus enclin à subir les foudres de ce remue-ménage. En fait, durant le parcours de ce domaine de grande délicatesse, rares sont les responsables qui ont pu tirer leurs épingles du jeu. La majeure partie de cette cohorte ne faisait que subir des déboires cinglants, tout au long des décennies, à l’image de la stratégie Vision Maroc et du Plan Azur dont les fiascos furent sans appel. Ce serait encore affligeant de remuer le fer dans la plaie de la politique nationale désastreuse de ce secteur, malmené sans scrupule ni vergogne, par une succession de ministres qui n’a rien à voir avec l’enjeu du secteur. On pourrait aisément en citer une flopée dont le passage était calamiteux, à la tête du domaine vital, au sujet duquel l’Etat en fait une priorité, de par l’immense potentiel du territoire riche et diversifié du royaume. Celle qui, parachutée au poste en assure actuellement la responsabilité directe, constitue sans doute, le bel exemple illustratif, de par l’incapacité de s’en sortir, en dépit de sa bonne foi incontestable. Il est vrai que ce profil, ramené aux commandes du secteur, pour ses proximités professionnelles avec le «patron» et ses compétences indéniables dans le domaine du marketing. Toutefois, il faut bien dire que le tourisme ne saurait se suffire de la bonne volonté mais surtout, du Charisme et du Savoir dans les rouages sinueux du monde des voyages. Et Dieu sait qu’il en existe, ces oiseaux rares qui peuvent conduire à bon port le secteur, par leur professionnalisme avéré et encore leur intégrité sans faille ! On ferait bien de faire appel à leurs qualités attestées, au lieu de se borner à cette manie coutumière de clientélisme nocif qui a, de tout temps, asséné des coups assassins au secteur dans notre pays. Ils auraient, à coup sûr, relevé l’offre touristique à travers le drainage des investissements en vue de consolider la capacité d’accueil, tout en variant le produit et vivifiant sa promotion sur les marchés, sans pour autant se priver des concertations permanentes auprès de divers acteurs de toutes les activités parallèles, car le tourisme est un ensemble indissociable. A cet égard, il importerait d’avancer que le secteur pourvoit la bagatelle de 500 000 postes d’emploi directs et plus de 2 500 000 autres indirects. Un chiffre non négligeable qui nécessite, en effet, la mise en avant de plan de formation approprié en la matière, pour mettre constamment en phase les ressources humaines en termes de profession. Il conviendrait aussi de souligner que le tourisme renfloue une malle financière relative aux rentes de tourisme international, environs 80 milliards de dirhams, en plus du tourisme national qui se paie le luxe tout de même de mettre plus de 30 milliards de dirhams sur le marché intérieur. Qui pourrait donc remettre le secteur sur la bonne voie, avec la créativité et la témérité nécessaires, en ces temps de relance du post-Covid ? Bien évidemment, il n’y a que les professionnels tout terrain, hargneux et matures du domaine loin de clivage politicien et de népotisme béat qui sont en mesure de relever les défis. Ce ne sont guère les photos d’exhibitions puériles au Zanzibar qui font à présent, déplaisir aux réseaux sociaux qui vont activer le tourisme en mal de ses ratés à la pelle et de ses responsables à la noix de coco !
Les exigences du tourisme
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