L’ordinaire d’une Botola dite «Pro»

Par Rachid Lebchir

Rien de spécial ne peut être signalé dans la série des décisions et des mesures à prendre par le bureau fédéral de la fédération royale marocaine de football au terme de sa réunion tenue, samedi dernier à distance, en prévision de la nouvelle saison 2020-2021 de la Botola dont le démarrage a été décidé pour le 4 décembre prochain.

Qualifiées de décisions déterminantes voire historiques par certains proches de la boite fédérale, ici et là, ces décisions restent des plus ordinaires et tout simplement loin d’être à la hauteur des attentes des différentes composantes du football national. Cela à l’exception du retour à certaines anciennes traditions datant de l’âge d’or du football national et ses véritables dirigeants d’antan. On cite à titre d’exemple des propositions en attendant leur approbation lors la prochaine assemblée générale de la fédération avec:

Le retour à l’ancienne formule de la Coupe du Trône dont les éliminatoires se dérouleront simultanément avec la fin de la saison et la finale qui sera désormais programmée juste après, contrairement à ce qui se faisait auparavant.

Le retour aux mesures concernant la relégation et l’accession dans les championnats des divisions 1 et 2. En plus du champion et de son dauphin en D2 accédant directement en D1, les clubs classés en 3e et 4e places vont désormais retrouver la possibilité d’être également promus en disputant des matches barrages contre ceux classés en 13e et 14e places en D1.

Le reste des mesures relève de l’ordinaire présenté d’une manière déguisée avec des décisions dépassées et n’ayant aucun effet adéquat notamment pour les clubs n’ayant plus le droit de recruter des entraineurs sous autres appellations de manager général ou responsable technique. Même chose pour les contrats des entraîneurs en cas de rupture de clause entre club et coach où ce dernier ne peut assurer une fonction technique au sein d’un autre club de la même division et au cours de la même saison. Aussi, pas de choses claires sur les recrutements des joueurs par les clubs n’ayant pas des garanties financières satisfaisantes ou ayant des dossiers de conflits dans ce sens.

La batterie de ces décisions a été renforcée par un nouveau sponsor du championnat national « Inwi » dont la durée et le montant du contrat n’ont pas été divulgués par la fédération. Ce nouveau bailleur vient remplacer Maroc Télécom en fin de contrat de sponsoring le liant à la FRMF et qui reste pourtant le premier opérateur téléphonique du pays.

Ainsi, la FRMF a trouvé de quoi faire un nouveau choix d’une grande marque pour gérer la programmation des matches de la Botola. Il s’agit d’une société étrangère en charge de la programmation des championnats espagnols, anglais et qui s’occupera du calendrier de la Botola dite Professionnelle. Cela afin de faciliter le bon déroulement du championnat national qui a tellement souffert de l’effet programmation tout au long des récentes saisons. Mais la question qui se pose, est-ce qu’on a vraiment besoin d’un corps étranger pour programmer notre Botola qui a besoin seulement de capacités locales ayant les principes de traiter tous les clubs sur les mêmes pieds d’égalité.

D’autre part, nos clubs auront désormais le droit à une seule participation étrangère. Chaque saison et selon le rang occupé au classement de la Botola et aux matches de Coupe, les clubs sacrés et les plus distingués participeront à une seule compétition internationale en Ligue des champions d’Afrique, coupes de la CAF et arabe.

Ce sont là en somme, les nouvelles-anciennes décisions de la boité fédérale qui n’a pourtant pas répondu aux questions les plus importantes constituants des soucis majeurs pour l’opinion sportive générale.

On note ici certaines problématiques dont la misère financière des clubs où le champion de la Botola continue d’empocher seulement une prime misère de 3 millions de dirhams. L’équivalent ou même pas de quoi recruter un bon joueur de l’étranger. Sachant bien que l’argent du foot national est estimé à des milliards dont la somme gigantesque est gaspillée pour les sélections nationales et plus précisément l’équipe A mais sans aucuns résultats escomptés. Cela à un moment où nos clubs se battent corps et âme pour offrir au Maroc des titres à l’échelon continental et international.

Aussi, la boite fédérale qui n’a pas jugé utile de relever les problèmes relevant de l’arbitrage et de la technique de la vidéo (VAR) ayant entaché le déroulement de la Botola, a également fermé les yeux sur l’autre grand point noir de la Botola. Il s’agit de la double fonction du patron de la Ligue nationale de football professionnel qui continue de porter la double casquette de président de son club. Ce qui ‘est pas du tout normal ni acceptable.

Espérons que les choses soient réglées en changeant les statuts de la Ligue surtout l’article concernant l’élection du président de l’instance de la LNFP lors de la prochaine assemblée générale de la fédération.

En attendant, la reprise de la Botola sera bien avec 16 clubs et non 18 comme le souhaitait la fédération qui n’a pas attendu la prochaine AG pour approuver ladite proposition et faire plaisir à la ligue et son président qui ont formulé le vœu de maintenir l’OCK et le RBM en D1 après leur relégation sur terrain. Cette proposition d’élargir la Botola n’a pas fait l’unanimité avec le Niet claire et net de la majorité des clubs à l’instar du Raja et du FUS, alors que certains autres ont adopté une position de neutralité.

Que cette réaction sage des clubs constitue bien une leçon pour la boite fédérale appelée à voir juste les véritables causes du développement du football national…

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