Le soulèvement des Aït Baamrane
Le peuple marocain et la famille de la résistance et de l’armée de libération célèbrent, jeudi, le 66ème anniversaire du soulèvement des tribus Aït Baamrane contre le colonialisme espagnol, un évènement majeur dans le combat pour le parachèvement de l’intégrité territoriale Royaume.
En effet, le 23 novembre 1957, ces tribus avaient déclenché un grand soulèvement contre la présence espagnole, ayant donné lieu à des combats féroces dans plusieurs localités, notamment à Teblkoukalt, Bizri, Bourssas et Tighza.
Les vaillants fils des Aît Baamrane ont infligé de lourdes pertes en vies humaines et en matériel militaire aux soldats espagnols, les contraignant à se replier au centre de Sidi Ifni, devenu une caserne militaire assiégée de toutes parts.
Cette action de résistance, fruit d’une coordination entre les tribus Aït Baamrane et l’état-major de l’armée de libération dans la ville de Guelmim, s’est poursuivie à travers plusieurs étapes, avec en parallèle des tentatives de naturalisation que voulaient imposer les autorités espagnoles à ces tribus.
Cette lutte patriotique a pris de l’ampleur lorsque le colonisateur décida le 20 août 1953 d’exiler feu SM Mohammed V, son compagnon de lutte feu SM Hassan II et le reste de la famille royale. Cet exil a provoqué l’indignation des Aït Baamrane et de l’ensemble des membres du mouvement de résistance qui ont sonné la mobilisation générale pour défendre les symboles de la nation marocaine.
Le retour glorieux de feu SM Mohammed V à la patrie, suivi de la proclamation de l’indépendance de certaines parties du territoire national, ont été accueillis dans la joie et la fierté par les tribus Aït Baamrane, qui, bien que Sidi Ifni, chef-lieu de la région, ait été encore sous occupation espagnole, ont tenu à s’associer aux festivités marquant la célébration de la fête du Trône et le retour du sultan.
Les forces coloniales espagnoles avaient réprimé dans le sang cette liesse populaire et spontanée provoquant du coup une exacerbation de la résistance qui a gagné toute la région de Sidi Ifni, devenue, entre temps, un point de départ pour les opérations menées par l’armée de libération.
La lutte patriotique pour l’unité nationale engagée par la population locale conduira à plusieurs batailles à l’instar de la bataille de Rguiwa, survenue le 13 février 1957, quelques mois seulement avant le grand soulèvement lancé par les Aït Baamrane (le 23 novembre 1957) contre la présence espagnole.
La succession des victoires réalisées par ce soulèvement populaire avait été couronnée par la conclusion d’un accord de cessez-le-feu en 1958, ouvrant ainsi la voie aux efforts diplomatiques pour sceller la récupération de toutes les parties du Royaume qui étaient encore sous occupation.
C’est ainsi que le royaume est parvenu à faire valoir son droit naturel et légitime à la récupération de Tarfaya en 1958 et de Sidi Ifni, le 30 juin 1969.
Dans une déclaration à la MAP, le délégué provincial des anciens résistants et anciens membres de l’armée de libération à Sidi Ifni, Mokhtar Idrissi a indiqué que le soulèvement des tribus Aït Baamrane constituait un événement historique marquant et l’une des batailles nationales les plus importantes menées par le peuple marocain pour la défense de ses valeurs sacrées et de ses constantes nationales, ajoutant que le 23 novembre 1957 restera une journée mémorable dans l’histoire du Maroc et un tournant décisif sur le chemin du parachèvement de l’intégrité territoriale du Royaume.
Il a souligné que la commémoration de cet anniversaire est une occasion de rappeler les actions héroïques des tribus Ait Baamrane, qui ont consenti de lourds sacrifices dans la bataille contre tous les plans coloniaux espagnols destinés à effacer l’identité de cette région du sud du Maroc à travers la loi de la naturalisation.
A l’occasion de cet anniversaire, la délégation provinciale des anciens résistants et anciens membres de l’armée de libération a élaboré un programme de célébration qui comprend un meeting marqué par des discours et des témoignages rappelant les gloires et les hauts faits d’armes des tribus Ait Baamrane.
Un hommage sera aussi rendu à plusieurs anciens résistants et anciens membres de l’armée de libération et des aides financières seront distribuées dans le domaine de l’auto-emploi et de la création de coopératives au profit des enfants de anciens résistants et anciens membres de l’armée de libération, ainsi qu’à des ayants droit de défunts.
Une stèle commémorative sera également dévoilée à cette même occasion dans la commune de Tioughza, pour immortaliser le jihad des habitants de cette région et leur lutte nationale pour la liberté, l’indépendance et l’unité territoriale.