Clap d’ouverture pour sa 29ème édition
Mohamed Nait Youssef
Une ouverture en beauté. Au mythique théâtre national Mohammed-V, le bal de la 29ème édition du Festival International de Cinéma et d’Art de Rabat a été donné, vendredi 8 novembre, en présence des personnalités des mondes de la culture, du cinéma, de la diplomatie, de la politique et de la société civile. La grande famille du 7ème art national y était pour célébrer cette grand-messe du cinéma placée sous le thème : «Valoriser le rôle culturel du cinéma».
Cette année, ce ne sont pas moins de 150 œuvres cinématographiques provenant de différents pays et continents, et abordant des enjeux humains et sociaux avec des visions et sensibilités cinématographiques profondes seront projetées aux publics dans de divers espaces de la capitale.
«Le public de Rabat est ainsi convié à des compétitions de haut niveau, mettant en lumière le cinéma mondial, les films documentaires et les courts-métrages. Le festival réserve également des espaces pour des projections destinées aux enfants et aux jeunes, avec la présentation de films d’Allemagne, d’Espagne, de France, de Tunisie et d’Iran dans le cadre de la compétition internationale, explorant des thèmes sociaux et humains profonds.», a souligné Abdelhaq Mantrach, Président de l’Association du Festival International de Rabat pour la Culture et les Arts, dans son mot inaugural à l’occasion.
Les hommages, un temps fort de l’ouverture…
Comme le veut la tradition, les hommages ont été un temps fort, voire solennel de la soirée de l’ouverture. L’émotion y était… très forte. D’abord en rendant un hommage posthume à Emma Raguin, directrice artistique et programmatrice du Panorama des Cinémas du Maghreb et Moyen-Orient, décédée le 25 décembre 2023.
Un autre vibrant hommage a été rendu à une figure emblématique de la scène poétique et intellectuelle nationale, à savoir Mohamed Nabil Benabdallah, Secrétaire Général du Parti du Progrès et du Socialisme.
Ses apports considérables au secteur du 7ème art national quand il avait occupé le poste du ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement entre novembre 2002 et octobre 2007, en témoignent à plus d’un titre.
Nabil Benabdallah : «il est important que nous puissions aller dans le sens de plus de liberté »
«D’abord, je suis honoré d’avoir eu droit à cet hommage de la part de ce grand festival, à savoir le Festival International de Cinéma et d’Art de Rabat. Je voudrais en remercier les organisateurs, mais également le monde du cinéma parce que j’ai plus reçu de ce monde que je n’en ai donné et ce monde mérite notre fierté, notre soutien ; car il représente une part de créativité, de création et de retour sur, la profondeur de l’âme marocaine, et cela mérite vraiment que nous puissions soutenir ce cinéma encore plus que nous le faisons. J’ai essayé de le faire lorsque j’étais en charge de ce secteur, et je pense qu’aujourd’hui il est important que nous puissions aller dans le sens de plus de liberté, de plus d’ouverture, de plus de soutien, de plus de moyens et non pas d’une quelconque volonté de cadrer , voire de limiter le formidable potentiel qu’a ce champ de la créativité culturelle et artistique nationale.», a révélé Mohamed Nabil Benabdallah dans une déclaration à Al Bayane. Par ailleurs, la soirée d’ouverture a été marquée par des hommages rendus notamment à l’actrice libanaise Diamand Abou Abboud et à la styliste de célébrités, Julia von Boehm.
Palestine dans les cœurs et les pensées…
La Palestine était présente. Une pensée forte a été gardée pour le peuple palestinien qui traverse actuellement des temps difficiles. «Un événement comme cela ne veut pas se passer sans qu’on ait par les temps qui courent une pensée pour la Palestine et pour ce que le peuple palestinien endurent comme souffrance aujourd’hui.», nous confie le Secrétaire Général du Parti du Progrès et du Socialisme.
Ainsi, le festival, explique Abdelhaq Mantrach, Président de l’Association du Festival International de Rabat pour la Culture et les Arts, rendra également hommage au cinéma palestinien en projetant des courts-métrages dont «Depuis le point zéro» du réalisateur palestinien Rashid Masharawi, en collaboration avec l’ambassade de Palestine au Maroc. Ce film, dit-il, met en lumière l’importance du cinéma palestinien, racontant des histoires filmées sous la pression de la guerre dans des formats variés entre fiction, documentaire et reportage.
En outre, Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce, et président d’honneur du FICAR, a rendu hommage à la Palestine dans son mot d’ouverture à l’occasion. «La Palestine et le peuple palestinien avec lequel nous souffrons tous les jours, avec lequel nous vivons et nous ressentons les malheurs, nous en sommes tous solidaires. », a-t-il déclaré.
La Jordanie, invitée d’honneur…
La Jordanie est l’invitée d’honneur de la 29ème édition du Festival International de Cinéma et d’Art de Rabat. En effet, le public découvrira les œuvres cinématographiques des cinéastes jordaniens par le biais des projections et des débats. Le cinéma jordanien, précise Abdelhaq Mantrach, est l’invité d’honneur de cette édition à travers laquelle nous allons découvrir des productions cinématographiques de qualité œuvres de célèbres réalisateurs et acteurs éminents qui ont marqué le paysage cinématographique arabe et régional. «Ce choix ne doit rien au hasard, mais témoigne de la profondeur des liens culturels et économiques entre le Maroc et la Jordanie depuis 1956, enrichis par des relations historiques dépassant la diplomatie classique pour s’ancrer dans une parenté royale entre la dynastie alaouite et le royaume hachémite jordanien. », a-t-il fait savoir.
Pour Ryad Mezzour, ce festival est une découverte, une aventure formidable. «Je découvre ce festival avec beaucoup de plaisir, beaucoup d’émotions. C’est une aventure formidable que vous portez Pr. Abdelhaq Mantrach, depuis 30 ans.», a-t-il confié. Et d’ajouter : «150 œuvres cinématographiques, le Royaume hachémite de Jordanie avec lequel nous partageons tant de choses, tant de valeurs, tant de visions communes de fraternité au plus haut sommet de nos deux Etats. Nous sommes fiers de vous avoir comme invités d’honneur aujourd’hui.»
Des films, des jurys…
Comme à l’accoutumée, la cérémonie d’ouverture était une occasion pour présenter les jurys et les films de cette édition. Ainsi, le jury international est composé de Mohammad Hushki, Dora Bouchoucha, Gulnara sarsenova, Michel Coulombe, Asmae Grimech, Rintu Thomas, Can Saraçoğlu, Brillante Mendoza. Quant au jury du court-métrage, il est formé de Rasheed Abdullah Saleh Alyafai, Olga korotko, Murad Abu Eisheh, ainsi que le jury de la critique composé de Viera Langerová, Abdelali Maazouz, Ruggero Calich.
Une fête de cinéma…
Neuf jours de festivités. La capitale vibrera au rythme du cinéma d’auteur en croisant les regards et expériences cinématographiques issus des quatre coins du monde. Au menu, des projections, des masterclass, des débats et des rencontres entre professionnels.
«Cette année, nous avons souhaité créer une expérience unique où le cinéma est non seulement une célébration artistique, mais aussi un espace de dialogue et de réflexion. Notre ambition est de faire du FICAR un rendez-vous qui rassemble des voix du monde entier, permettant à chaque film d’ouvrir une fenêtre sur des réalités nouvelles et de susciter des émotions intenses.», a révélé Malak Dahmouni, directrice artistique du FICAR.