Quand TF1 pille les «Berraoui» avec «Mention particulière»

La maison d’édition Balland, qui a fait paraître en 2015, en France, le livre «Yasmine, 19 ans, trisomique et bachelière», dans lequel l’écrivain et journaliste marocain Jamal Berraoui raconte le parcours exceptionnel de sa fille, a porté plainte contre TF1 au lendemain de la diffusion, par la chaîne française, d’un téléfilm intitulé «Mention particulière», basé sur ledit roman sans autorisation, sans y faire référence.

Quelle n’a pas dû être la stupéfaction de notre célèbre confrère, Jamal Berraoui, et de sa fille Yasmine, devant «Mention particulière», téléfilm diffusé le 6 novembre dernier sur TF1, plus importante chaîne française et d’Europe.

La trame de cette œuvre reprend très distinctement celle du roman «Yasmine, 19 ans, trisomique et bachelière», paru en 2015 aux éditions Balland et où Berraoui rend hommage à sa championne de fille en dévoilant les coulisses de son exploit.

Atteinte de trisomie 21, Yasmine a décroché en 2014 un baccalauréat scientifique avec mention suite à un cursus scolaire tout ce qu’il y a de normal, non aménagé, ce qui constituait et constitue encore, à ce jour, une première mondiale. La presse marocaine et internationale avait alors relayé l’information et l’heureuse bachelière avait même été décorée par SM le Roi Mohammed VI quelques semaines plus tard.

La production de «Mention particulière», le géant Endemol, a bien indiqué à la presse française, à l’occasion de la campagne de promotion de ce téléfilm, qu’il était basé sur des faits réels. Mais les éditions Balland déplorent qu’une mention «inspiré de l’histoire de Yasmine Berraoui» ne figure pas dans le générique de l’œuvre, alors qu’ils en avaient fait la demande après avoir découvert, dans la presse, peu avant sa diffusion, la ressemblance troublante entre le canevas d’icelle et le parcours de Yasmine. C’est pour cela que leurs représentants ont porté l’affaire en justice.

Contacté par le site atlasinfo.fr, qui a éventé l’affaire, Berraoui explique «vouloir rester en dehors de cette séquence judiciaire». Quiconque connaît le bonhomme sait que ce n’est pas pour la «gloriole», et encore moins pour l’aspect financier, que Berraoui a tenu à relater dans un bouquin le parcours de sa fille. Et ce n’est pas pour gratter d’éventuels droits d’auteur, mais pour une simple histoire de «droiture», qu’il a permis à sa maison d’édition de demander des comptes à TF1 et à Endemol.

Ainsi que l’explique son éditeur dans le «blurb» (texte figurant dans la quatrième de couverture d’un livre), la raison d’être du livre plagié – n’ayons pas peur des mots – est de partager «une histoire humaine exceptionnelle et un témoignage qui apporte confiance, espérance aux parents souvent livrés à eux-mêmes, et qui pose clairement la question de l’école inclusive. Seul l’amour parental, le courage, l’abnégation peuvent aider ces enfants». Exploiter sans autorisation une œuvre aussi bouleversante et aussi essentielle est un scandale sans nom.

Mehdi Laaboudi

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