C’est un retour aux sources, aux racines, aux tréfonds de la terre. L’artiste peintre Chems Eddoha Ataa-Allah a dévoilé ses nouvelles toiles au public à la galerie de Bab Rouah à Rabat.
Le vernissage de l’exposition a eu lieu vendredi 4 janvier en présence d’une poignée d’artistes et d’amoureux de la peinture et des arts plastiques.
En effet, cette exposition artistique organisée par le ministère de la Culture et de la Communication qui se poursuivra jusqu’au 17 janvier courant, présente une nouvelle facette de son univers plastique, inspirée et puisée cette fois-ci dans la nature. Le rapport de l’Homme avec son environnement et l’enracinement sont au cœur de ses nouveaux travaux. Avec sa maîtrise technique, l’usage des couleurs et l’encre de Chine, des êtres humains étranges, des branches, des racines, des hiboux, des animaux meublent son univers pictural.
«Il est impossible de contempler les toiles de Chams sans se surprendre à entendre des notes de musique, des gazouillis de moineaux ou des murmures de femmes. Le miracle aussi, car l’artiste a réussi le tour de force de faire renaître un Maroc de fêtes et de cérémonies que l’on croyait disparu depuis longtemps», écrit Houda Khattabi sur ses travaux.
À travers la peinture, l’artiste peintre milite pour l’écologie, pour la terre et l’environnement.
Née à Ksar El Kebir, Chems Eddoha Ataa-Allah fut non seulement la première femme marocaine diplômée de l’École des beaux-arts de Tétouan, mais aussi l’une des figures de proue de l’art plastique au Maroc.
«Des couleurs dont seule Chams a le secret, avec peut-être une influence du fond en cuir que donnaient les toiles de Jean Gaston Mantel, un de ses professeurs. La lumière et la vivacité des tons sont ce qui caractérise le plus les toiles de l’artiste», ajoute Houda Khattabi. Même pour des sujets comme la cause féminine et la dureté de la vie quotidienne des paysannes marocaines, Chams utilise beaucoup de charme. Elle peint ces femmes toujours souriantes, féminines, fières et élégantes, explique Houda Khattabi.
L’univers de l’artiste est enraciné dans son enfance, dans les traditions de la région du nord, dans ses traditions ancestrales. La peinture, pour elle, est un moyen parmi tant d’autres pour sauvegarder cette mémoire collective, riche et diversifiée.
Mohamed Nait Youssef