Par Ahmed Bouissan
Nous vivons en ces jours une étape critique et décisive dans l’histoire de l’humanité. Pour reprendre la formule de Karl Marx «la négation de la négation» qualifiant le passage d’un vieux monde, en voie d’extinction, vers un nouveau monde qui se profile à l’horizon, on assiste durant cette phase de transition à ce que les restes des structures imposées par la nature de l’ancien monde résistent et sont toujours présentes, car ramenées avec lui.
Les caractéristiques de ce nouveau monde après le Coronavirus se caractérise par une évidence que certains tenants de l’ancien monde ont toujours niée et combattue : l’humanité constitue une seule et grande famille, indépendamment de toute différence de religion, de sexes de couleurs de la peau, de géographies et de nationalités car, comme le rappelle Bakounine, elle forme une chaîne de solidarité entre toutes et tous dans le monde. Cette solidarité se construit et se renforce avec et en direction de tous les autres.
L’homme «n’est pas un loup humain», comme l’affirment les fondateurs du libéralisme, mais plutôt le résultat objectif d’un mode de production et d’échange. Dans le cas du système capitaliste c’est l’exploitation de la personne humaine et le contrôle par une infime minorité de prédateurs des principaux moyens de production dans le monde, à travers notamment l’hégémonie de leurs outils idéologiques qui formatent les femmes et les hommes, le plus souvent dès l’enfance, pour reproduire les valeurs et les stratégies individualistes marquées par l’égoïsme, l’individualisme, la concurrence sans limites et la course au profit rapide, aux dépens de tous les autres.
Beaucoup de citoyennes et de citoyens commencent à découvrir qu’avec la crise du Covid 19, apparaissent au grand jour la nature et les effets néfastes de l’idéologie ultralibérale qui domine le Monde depuis les années 80 et accélérée depuis par le biais de ses outils politiques et idéologiques, ses relais médiatiques et les élites formées à son image.
Cette idéologie libérale et les politiques qu’elle a mis en place sous couvert de mondialisation se manifeste principalement par des dégâts importants sur tout ce qui constitue le bien commun de l’Humanité. Elle a réussi à démolir et à fragiliser le secteur publique qu’elle a toujours considéré comme une charge insupportable et incompatible avec ses intérêts stratégiques de recherche effréné du profit, des dividendes et de la domination des marchés.
Elle s’est attaquée de façon massive et programmée aux principaux secteurs sociaux stratégiques comme ceux de la santé, de la formation et de l’éducation, des transports en commun, de la recherche et de la culture.
Actuellement le monde s’est réveillé avec horreur en constatant les dégâts du projet capitaliste et a découvert que ces secteurs sociaux cibles privilégiées du capitalisme ultralibérale sont leurs biens communs qui ne devraient en aucune manière être soumis aux lois inhumaines du marché. Il s’agit d’une victoire intellectuelle et idéologique pour les forces progressistes et à leur tête les communistes qui ont toujours lutté contre les méfaits et les dégâts du libéralisme.
Il est vrai que le vieux monde ne mourra jamais rapidement, qu’il résiste, tue et fait encore de nombreuses victimes mais il creuse sa tombe par lui même à cause notamment de ses contradictions internes (Karl Marx) et parce que finalement les valeurs d’humanité, de vie, de liberté et de solidarité l’emporteront et s’imposeront à toutes et à tous.