Matières premières
Les cours des matières premières ont confirmé leur reprise en juillet, soutenus par le retour de la demande post-confinement et la baisse du dollar, indique la dernière note de conjoncture de la DPEF (Direction des prévisions économiques et financières).
Ainsi, l’indice des prix des produits énergétiques, a augmenté de 6%. Celui des prix des produits non énergétiques s’est accru de 2,7% et les cours des produits alimentaires ont quasi stagné à +0,2%. Les prix du pétrole (Brent) se sont établis à 43 dollars le baril en moyenne en juillet, en hausse de 7% sur un mois et de 83% depuis leur creux d’avril (23 dollars), ramenant ainsi leur baisse à 35% depuis début 2020. Sur les sept premiers mois de 2020, les cours moyens du Brent ont enregistré 41 dollars, en baisse de 37% en glissement annuel.
Cette baisse s’explique par un fort repli de la demande mondiale, sous l’effet du Covid-19, dans un contexte marqué par une abondance de l’offre. Le marché pétrolier est resté largement excédentaire au second trimestre 2020 (+8,8 mbj après +6,4 mbj au T1), dans un contexte marqué par l’effondrement de la demande. Les réductions concertées de l’offre (9,7 mbj à partir de mai selon le pacte OPEP+) s’avèrent insuffisantes pour absorber le surplus.
Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la demande mondiale de pétrole a enregistré un fort repli au deuxième trimestre 2020 (-16 mbj après -4,8 mbj au T1, en glissement annuel), affectée par le confinement de la population et les perturbations de l’économie mondiale. La baisse de la demande, en glissement annuel, serait moins forte au second semestre, grâce à la reprise de l’activité économique post-confinement.
Pour l’ensemble de l’année 2020, la demande mondiale de pétrole devrait diminuer de 8 mbj, avant de rebondir de 5,2 mbj en 2021, selon l’AIE. Toutefois, une résurgence du Covid-19 constitue un facteur de risque majeur pour la demande pétrolière. Les cours du Brent ont poursuivi leur remontée pour atteindre 46 dollars le 25 août, leur plus haut niveau depuis début mars, marquant ainsi un rebond de 163% depuis leur creux du 21 avril (17 dollars). Cette remontée est soutenue par un regain d’optimisme sur la reprise de la demande mondiale, en ligne avec l’assouplissent progressif des mesures de confinement dans plusieurs pays.
Dans le sillage du pétrole, les prix du gaz butane ont atteint 378 dollars la tonne en moyenne en juillet, en hausse de 9% sur un mois et de 93% depuis leur creux d’avril (196 $/t), ramenant leur baisse à 19% depuis début 2020. Sur les sept premiers mois de 2020, les cours moyens du Butane ont enregistré 360 dollars la tonne, en baisse de 17% en glissement annuel. Après avoir reculé à 300 dollars la tonne fin juillet, les prix du Butane ont marqué 306 dollars la tonne en moyenne entre les 1 et 25 août 2020.
La production mondiale de sucre devrait baisser en dessous du niveau estimé de la consommation mondiale
La remontée des prix se poursuit, soutenue par la reprise de la demande et la faiblesse du dollar Brent : 43 $/baril Butane : 378 $/T (en juillet) Produits énergétiques. Les cours du phosphate brut sont restés stables à 75 dollars la tonne en juillet, marquant une hausse de 6% par rapport à leur creux du mois d’avril. Les prix du DAP ont rebondi de 12% en juillet pour atteindre 305 dollars la tonne, portant leurs gains à 28% depuis leur creux du mois de décembre 2019. Ce raffermissement des prix du DAP reflète une reprise de la demande, notamment de l’Inde. Sur les sept premiers mois de 2020, les cours moyens du phosphate brut et du DAP ont chuté de 24% et de 17% respectivement en glissement annuel.
Les prix du blé tendre (SRW) se sont établis à 213 dollars la tonne en moyenne en juillet, en hausse de 6% sur un mois, ramenant leur baisse à 14% depuis leur pic de janvier. Cette remontée est liée à des inquiétudes sur les perspectives des récoltes en Europe, dans la région Mer Noire et en Argentine. Sur les sept premiers mois de 2020, les prix moyens du blé ont enregistré 223 dollars la tonne, en hausse de 7% en glissement annuel.
Selon la FAO, la production mondiale de blé en 2020/2021 devrait atteindre 762 millions de tonnes (Mt), inchangée par rapport au niveau record de la récolte précédente. Les cours mondiaux du sucre brut (ISA) ont atteint 271 dollars la tonne en moyenne en juillet, en hausse de 1,5% sur un mois et de 20% par rapport à leur creux d’avril. Sur les sept premiers mois de 2020, les prix moyens du sucre ont enregistré 272 dollars la tonne, en repli de 3,5% par rapport à la même période de 2019.
La production mondiale de sucre en 2019/2020 devrait baisser pour la deuxième année consécutive, tombant en dessous du niveau estimé de la consommation mondiale. En effet, les récoltes de sucre s’avèrent plus faibles que prévu dans certains pays producteurs, en particulier en Inde, le deuxième plus gros producteur mondial de sucre, et en Thaïlande, le deuxième plus gros exportateur mondial de sucre. Dans ce sillage, l’Organisation internationale du sucre (ISO) prévoit un déficit mondial de 9,3 millions de tonnes de sucre au cours de la saison 2019/2020, soit le plus grand déficit en 11 ans.
Cependant, la hausse des prix mondiaux du sucre est limitée par le broyage de quantités importantes de canne à sucre au Brésil, premier producteur mondial. Les usines de ce pays ont privilégié la production et l’exportation du sucre au détriment de l’éthanol, suite à la faiblesse des cours pétroliers et du réal brésilien.