De la nécessité d’une commission nationale de l’agriculture

Sécheresse et conditions climatiques difficiles

Par Fairouz El Mouden

Le constat fait l’unanimité aujourd’hui. La campagne agricole et le déficit hydrique affiche une situation alarmante et plus que jamais préoccupante. Le monde rural est en détresse. Les agriculteurs, les éleveurs, les zones Bour et irriguées souffrent d’une situation d’impasse qui risque de se poursuivre et s’aggraver davantage. D’aucuns estiment qu’il est aujourd’hui urgent de mettre une commission nationale de l’agriculture au même titre que celle mise pour la gestion du covid-19 et de son impact sur l’économie nationale.

Le secteur agricole est un secteur stratégique qui nécessite un soutien permanent de  1,6 millions d’agriculteurs  qui se trouvent actuellement dans l’expectative d’une clémence du ciel et d’une attention particulière de la part du gouvernement.

Certes le programme exceptionnel et les mesures de soutien annoncées la semaine dernière pour aider le secteur agricole de sortir de sa léthargie sont louables à plus d’un titre. Mais, les opérateurs souhaiteraient avoir une vision et des mesures de long  terme qui sont à même de corriger les défaillances de la politique agricole actuelle et surtout le manque d’information sur la situation réelle dans les différentes régions du pays.

C’est une mauvaise campagne agricole. Le retard des pluies depuis plus de quatre mois affecte sérieusement le déroulement de la campagne qui semble à l’arrêt et  même l’espoir de miser sur les cultures de printemps  est quasi perdu. Personne n’ose planter. C’est difficile, explique Abbas Tanji car il ya un desséchement total des cultures. Pour lui il est urgent d’accélérer le paiement de l’assurance sécheresse et remboursé les agriculteurs et les éleveurs. Il faut les aider pour éviter l’exode rural et éviter la mortalité des animaux. Il est aussi question de revoir la politique agricole d’exportation qui en grande partie  fort consommatrice d’eau.

C’est une sécheresse qui rappelle celles des fortes sécheresses des  années 80 à 84. Le manque de pluies impacte les 8,7 millions d’hectares de surfaces agricoles utiles dont prés de 7 millions d’hectares Bour et prés de 1,7 hectares irrigués.  Pour Tanji, la sécheresse n’est pas nouvelle au Maroc. Le pays a vécu des années de sécheresse pareille ou plus intense de part le passé dit-il.

La sécheresse, le déficit hydrique et les conditions difficiles se combinent  au phénomène de la hausse vertigineuse des prix des aliments composés et des effets de la spéculation et du manque de contrôle  des prix. Les barrages sont au niveau le plus bas et pose problématique non seulement d’irrigation mais bien plus de pénurie d’eau potable.

L’on s’interroge aujourd’hui sur la gestion des stocks des céréales. Les 103 millions de quintaux de l’année dernière où sont-ils et comment le stock a été géré.  La politique agricole mérite une attention particulière et révision des stratégies sectorielles…

Programme exceptionnel

Le Roi Mohammed VI a donné ses instructions pour mettre en place un dispositif exceptionnel permettant la lutte contre les effets néfastes du déficit pluviométrique. Fonds Hassan II pour le développement économique et social contribue par un montant de 3 milliards de dirhams (MMDH) au programme exceptionnel, qui nécessitera une enveloppe financière globale estimée à 10 MMDH.

La  saison agricole connaît un grand déficit pluviométrique. La moyenne nationale des précipitations a atteint à ce jour 75 mm, enregistrant ainsi un déficit de 64% en comparaison avec une saison normale.

Ce programme s’articule autour de trois principaux axes à savoir, « la protection du capital animal et végétal et la gestion de la rareté des eaux, « l’assurance agricole »et « l’allégement des charges financières des agriculteurs et des professionnels, le financement des opérations d’approvisionnement du marché national en blé et en fourrages, outre le financement des investissements innovants dans le domaine de l’irrigation ».

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