Octobre Rose 2023
Ouardirhi Abdelaziz
Comme chaque année, le mois d’octobre est une occasion idoine pour mettre en avant la lutte contre le cancer du sein, à travers Octobre Rose.
Au Maroc, le mois d’octobre rose , vise à renforcer la sensibilisation du grand public face à l’importance du dépistage précoce du cancer du sein. Pour rappel, plus un cancer du sein est diagnostiqué tôt , plus les chances de la guérison sont meilleurs .
Comme dans beaucoup de pays a travers le monde , le mois d’octobre au Maroc est une occasion pour sensibiliser le plus de monde autour du cancer du sein , et plus particulièrement sensibiliser autour du dépistage du cancer du sein .
Il est vrai , que beaucoup peuvent se poser des questions tout a fait légitimes , par exemple pourquoi on parle beaucoup de cancer du sein , et pourquoi tout un mois est réservé a ce cancer ?
La raison est toute simple , on ne peut plus accepter qu’au Maroc de ce XXI ème siècle , après tous les progrès et avancées que réalise la médecine au Maroc , qu’ autant de femmes soient atteintes et meurent du cancer du sein .
En effet , il est utile de rappeler ici , que le cancer du sein est le plus fréquent chez la femme, c’est aussi la première cause de mortalité chez la femme au Maroc .
Le cancer du sein en chiffres
En 2020 l’OMS a recensé 2, 3 millions de cas de cancers du sein chez les femmes et 685 000 décès dus au cancer du sein dans le monde.
Présent dans tous les pays, le cancer du sein touche les femmes de tous âges à partir de la puberté, mais son incidence croît à mesure que l’âge avance.
Qu’en est – il au Maroc ?
Au Maroc, sa fréquence ne cesse d’augmenter jusqu’à devenir actuellement le cancer le plus fréquent chez la gent féminine et constitue de ce fait un véritable problème de santé publique, une femme sur 8 risques de le développer au cours de sa vie.
Aujourd’hui plus de 12.000 femmes marocaines atteintes de cancer du sein sont diagnostiquées annuellement, et plus de 3.500 décèdent.
Le cancer du sein représente 20% de l’ensemble des cancers au Maroc ( 50.000 cas ) , suivi par celui du poumon (12,3%) et du cancer colorectal (7,8%). Le cancer du sein est le plus fréquent dans le pays. Il représente 35,8% des cas de cancer enregistrés chez les femmes, suivi du cancer du col de l’utérus. (service de prévention et du contrôle du cancer à la Direction de l’Épidémiologie et de Lutte contre les maladies au ministère de la Santé. )
Le grand problème, c’est que beaucoup de femmes sont encore mal informées sur le cancer du sein, et nombreuses sont celles qui tardent avant d’aller consulter un médecin en cas de doute.
De ce fait, la découverte tardive du cancer du sein va exposer les patientes à des traitements mutilants, plus longs, plus couteux et moins supportables avec des chances de guérison plus faibles.
Les action de l’OMS
L’objectif de la nouvelle initiative mondiale de l’OMS relative à la lutte contre le cancer du sein est de réduire la mortalité qu’il provoque de 2,5 % par an et d’éviter ainsi 2,5 millions de décès par ce type de cancer entre 2020 et 2040 à l’échelle planétaire. Une baisse annuelle de 2,5 % permettrait d’éviter 25 % des décès par cancer du sein d’ici à 2030 chez les femmes de moins de 70 ans et 40 % d’ici à 2040. La réalisation de ces objectifs repose sur trois piliers : la promotion sanitaire en vue d’une détection rapide ; le diagnostic en temps opportun ; et une prise en charge complète du cancer du sein.
Quels sont les facteurs de risque du cancer du sein ?
Le sexe féminin est le facteur de risque de cancer du sein le plus important. D’autres facteurs accroissent le risque de cancer du sein, notamment l’âge, l’obésité, l’abus d’alcool, des antécédents familiaux de cancer du sein, une exposition aux radiations, les antécédents gynécologiques (l’âge au moment des premières règles et à la première grossesse, par exemple), le tabagisme et un traitement hormonal post-ménopause. Près de la moitié des cancers du sein touchent des femmes qui ne présentent aucun facteur de risque particulier autre que le sexe (féminin) et l’âge (plus de 40 ans).
Le risque est accru en cas d’antécédents familiaux de cancer du sein, mais la plupart des femmes diagnostiquées n’ont pas d’antécédents familiaux connus. Leur absence ne signifie donc pas nécessairement que le risque soit moindre.
Des signes et symptômes a connaitre
Le cancer du sein peut présenter une association de différents symptômes, notamment aux stades plus avancés. La plupart des nouveaux cas sont asymptomatiques.
Les symptômes du cancer du sein sont notamment :
Une masse ou un épaississement dans le sein, souvent indolore,
Un changement de la taille, de la forme ou de l’apparence du sein,
Des fossettes, des rougeurs, une peau d’orange ou d’autres changements cutanés,
Une modification de l’apparence du mamelon ou de la peau qui l’entoure (aréole),
Un écoulement mamelonnaire anormal ou sanglant.
En cas de masse anormale dans le sein, même indolore, il convient de consulter votre médecin traitant ou le centre de santé de votre quartier , ou l’hôpital le plus proche .
Importance du diagnostic précoce
Les mesures d’éducation en santé publique visant à sensibiliser les femmes et leurs proches aux signes et symptômes du cancer du sein et à leur faire comprendre l’importance d’une détection précoce et d’un traitement rapide amèneront davantage de femmes à consulter un médecin dès qu’un cancer du sein est suspecté et avant qu’il ne parvienne à un stade avancé. L’éducation du public doit être associée à une meilleur information des professionnels de santé ( medecins – infirmiers – infirmières ..) des différentes structures de soins de santé de base , qui très bien maitriser les signes et symptômes du cancer du sein de stade précoce, afin de permettre une meilleur prise en charge des femmes concernées , et de les orienter rapidement vers les services spécialisés de diagnostic et de traitement du cancer du sein .
Importance de l’information du cancer du sein
Depuis plusieurs années le mois d’octobre estsynonyme pour de très nombreuses femmes , et pout les professionnels de santé , comme étant celui de la lutte contre le cancer du sein, le mois de tous les espoirs. Au niveau mondial , les différents acteurs institutionnels , gouvernements , professionnels de santé , associations , organisent tout au long du mois d’octobre de nombreuses manifestations , évènements , et actions destinées à mieux sensibiliser , informer , communiquer autour du cancer du sein .
Le dépistage précoce du cancer du sein revêt un poids essentiel , fondamental , et démontre scientifiquement toute son importance , particulièrement quand les femmes sont sensibilisées , et bien informées , une approche pertinente qui permet aux femmes de s’approprier des informations utiles et utilisables, et que leur permet d’agir pour le bien de leur santé.
Il devient ainsi très clair pour tout le monde que le dépistage précoce du cancer augmente les chances de guérison. Il permet souvent d’avoir recours à des traitements moins lourds qui améliorent ainsi la qualité de vie des personnes atteintes.
Il nous faut saisir l’occasion que nous offre le mois d’octobre Rose , un mois dédié à la sensibilisation, au dépistage du cancer du sein. Les professionnels de santé du public et ceux du privé , tous ont le devoir et la responsabilité de mener a bien les objectifs de la lutte contre le cancer du sein , en informer leurs patients les médias presse écrite , audio- visuelle , les réseaux sociaux ont aussi une très grande responsabilité pour informant , sensibilisant , communiquant avec plus grand nombre de nos citoyens sur le cancer du sein,
Comment prévenir le cancer du sein ?
L’adage bien connu de tous : « mieux vaut revenir que guérir » trouve ici toute son importance , et comme de coutume , face aux maladies , la meilleur défense c’est la prévention.
Il faut savoir que certains facteurs de risque ne peuvent pas être maîtrisés parmi lesquels l’âge, le sexe ou encore les antécédents familiaux. Toutefois, grâce aux avancées de la recherche scientifique, on sait maintenant que certaines habitudes agissent sur l’apparition de cellules cancéreuses.
Le plus important c’est d’adopter une bonne hygiène de vie.
Il faut pratiquer une activité physique régulière qui favorise le bon fonctionnement du système immunitaire tout en contribuant à l’oxygénation des cellules.
Il est recommandé de pratiquer 30 minutes d’exercice quotidien à raison de 5 fois par semaine.
Privilégier une alimentation saine et équilibrée. En effet, l’alimentation agit comme un facteur de protection contre l’apparition de nombreuses pathologies. Il convient donc de privilégier des repas riches en fibres, en vitamines et antioxydants. Pour cela, les fruits, légumes et céréales complètes se révèlent être de véritables alliés contre le développement de certains cancers.
Eviter tabac et alcool. Tout le monde sait que la consommation d’alcool et de tabac favorise l’émergence des maladies cardiovasculaires. Mais savez-vous qu’elle augmente également le risque de développer un cancer du sein, et donc mieux s’abstenu
Éviter les expositions aux pesticides et produits chimiques
Limiter les expositions au soleil, les rayonnements ionisants
Éviter les traitements hormonaux substitutifs pour les femmes ménopausées (pris au long court),
Lutter contre le surpoids et l’obésité
Un contrôle médical régulier chez votre médecin traitant est souhaitable
L’auto-palpation mammaire est un auto-examen des seins qui permet de détecter d’éventuelles modifications pouvant évoquer la présence de cellules cancéreuses. Parmi les principaux symptômes à surveiller, on observe l’apparition d’une grosseur, un changement d’aspect du sein ou du mamelon, mais également des rougeurs ou un épaississement cutané.
En conclusion , il nous faut insister sur certains points très importants concernant la lutte contre le cancer du sein , car si l’alimentation, la pratique d’une activité physique régulière et un mode de vie plus sain sont déterminants pour réduire les risques de cancer du sein, on se doit d’insister pour dire que la mammographie reste le moyen le plus fiable de le dépister. Toutes ces mesures de prévention favorisent alors un dépistage précoce du cancer du sein, ce qui augmente de manière importante l’efficacité des traitements et les chances de rémission.