Le continent africain attire de plus en plus les IDE

Le continent africain devient de plus en plus attractif pour les investissements étrangers. Pour cause de niveaux de croissance annuelle supérieure à la moyenne mondiale. Les dernières prévisions des grands organismes internationaux, la dynamique de croissance est aujourd’hui bien installée.

Cependant, le constat révèle une certaine hétérogénéité d’une région à l’autre qui mène à un classement de l’Afrique en trois groupes selon le dynamisme de leur croissance économique. Le Maroc  fait partie du premier groupe de pays qui représente 19% du PIB africain dont la compétitivité s’est nettement améliorée ces dernières années.  Le même positionnement est partagé par le Rwanda, la Côte d’Ivoire, le Kenya et l’Ethiopie.  L’étude de Mckensey  place les autres pays maghrébins  au troisième rang notamment la Tunisie, l’Egypte et la Lybie. Ces pays affichent comme d’autres pays africains tel l’Afrique du Sud des niveaux de croissance les plus modérés (38% du PIB). Quant au groupe 2, il affiche un taux de croissance de 43% du PIB (Congo, Nigeria, Zambie) mais qui connaissent actuellement des périodes d’instabilités.

Une aubaine démographique

Selon le dernier rapport de la direction des prévisions économiques et financières,  la croissance en Afrique est amélioration grâce à l’amélioration des fondamentaux économiques et la résilience des crises. Cette croissance ne dépend plus comme avant des ressources naturelles mais bien de facteurs endogènes comme la demande intérieure et la consommation privée. L’évolution démographique et l’élargissement de la classe moyenne sont des facteurs majeurs dans cette dynamique.

Si les pays africains présentent une forte hétérogénéité, globalement, la croissance économique africaine est soutenue par une certaine amélioration des fondamentaux économiques et par la résilience aux crises dans plusieurs pays du continent.  «La part de l’Afrique dans la population mondiale est passée de 10,8% en 1980 à 15,9% en 2015 selon les estimations des Nations Unies. Cette part devrait s’établir à près de 30% (2,92 milliards de personnes) en 2063, faisant de l’Afrique la première puissance démographique du monde, devant la Chine et l’Inde» indique le rapport.

L’élargissement de la classe moyenne est un fait. Le continent  compte 350 millions d’africains qui font partie de cette classe. Le chiffre est appelé a augmenté dans les années à venir dans un contexte économique prometteur. Les pays africains représentent donc un méga marché de 5500 milliards de dollars d’ici à 2025. D’où une demande potentielle pour de nouveaux services et biens. Les banques sont appelées à suivre cette dynamique compte tenu d’une sous bancarisation de la population africaine. Les secteurs de la distribution et de l’agroalimentaire présentent également de grandes opportunités. Pour preuve, les leaders mondiaux de la grande distribution sont déjà présents sur le continent (Wal-Mart, SPAR, Casino,…) explique le rapport. Aussi, la progression de la croissance économique a entrainé une attractivité des investissements directes étrangers vers les pays africains. Les IDE en Afrique, concentrés sur le secteur des ressources naturelles, se diversifient progressivement vers d’autres secteurs d’activités, comme le souligne l’étude «Africa Attractiveness Survey 2017» du cabinet Ernst & Young.

Fairouz El Mouden

  • Le secteur de l’immobilier et de la construction est classé en première position, avec une part de 40,6% de la valeur des IDE en Afrique en 2016.
  • Le secteur de transport et de logistique arrive en seconde position, avec une part de 13,4% de la valeur des IDE en Afrique, suivi par les industries extractives (13,3%).. La dynamique des IDE reflète également l’importante croissance des services.
  • Le secteur des télécommunications, médias et nouvelles technologies a représenté un projet d’investissement sur cinq en 2016. Le secteur de la distribution et des biens de consommation reste dominé par les groupes européens et asiatiques et constitue le deuxième secteur récepteur d’IDE en termes de nombre de projets d’investissements en 2016.
  • Le secteur financier attire également une part croissante d’IDE et a occupé le quatrième rang en termes de nombre de projets d’investissements en Afrique en 2016. Les banques sud-africaines sont de loin les plus actives, suivies par le Togo et le Maroc. Attijariwafa Bank est aujourd’hui présente dans 16 pays africains et prospecte pour se développer au-delà de l’Afrique francophone. Les autres banques marocaines ne sont pas en reste, puisque la BMCE Bank of Africa est présente dans 18 pays africains et compte couvrir à terme l’ensemble du continent, et le groupe BCP est présent dans 12 pays africains, principalement en Afrique francophone.

Related posts

Top