Coupe de France
« Ce serait stupide de ne pas passer ce tour », avait prévenu Igor Tudor. L’OM est pourtant tombé dans le piège et trois semaines après avoir éliminé le Paris SG, les Marseillais ont été sortis de la Coupe de France mercredi en perdant aux tirs au but à domicile contre Annecy (2-2 à la fin du temps réglementaire), une équipe de Ligue 2.
A la toute fin du temps réglementaire, alors qu’Annecy menait 2-1 depuis la 59e minute, Marseille a pourtant cru être sauvé par un miracle, un vrai, nommé François-Régis Mughe.
Il faut faire les présentations et même le speaker du Vélodrome n’était pas trop sûr de son coup. « Egalisation du N.33, François-Régis… Mughe », a-t-il fini par lâcher après quelques secondes d’hésitation.
Totalement inconnu en dehors du tout petit cercle des suiveurs de l’équipe réserve de l’OM, Mughe est un attaquant camerounais de 18 ans, qui n’a joué qu’en N3 et en Youth League depuis son arrivée l’été dernier à Marseille.
Mercredi, il est entré en fin de match pour remplacer Jordan Veretout, blessé, et son centre-tir victorieux, volontaire ou pas, a failli sauver son équipe.
Mais Marseille est tombé juste après, aux tirs au but, au bout d’une séance pourtant débutée par un arrêt de Pau Lopez devant le défenseur d’Annecy Ahmed Kashi. Après lui, tous les Haut-Savoyards ont réussi leur tentative, alors que Nuno Tavares et Leonardo Balerdi ont échoué.
Eliminé (2-2, 7 tab à 6) l’OM tombe de très, très haut, alors qu’il pensait s’être ouvert la voie vers une première finale de Coupe depuis 2016 en éliminant le PSG au tour précédent.
Avec un poteau, une barre et un penalty mal tiré par Alexis Sanchez et sorti par Thomas Callens avant l’incroyable dénouement, Marseille pourrait tenter de s’accrocher à ces circonstances atténuantes. Mais l’immense bronca tombée des tribunes du Vélodrome au coup de sifflet final et les images du président Pablo Longoria se prenant le visage dans les mains reflètent mieux la réalité: l’OM a été désastreux et a laissé filer une occasion en or.
« JPP, raconte leur le bonheur de la soulever ! » Avec une bâche représentant l’ancien buteur et capitaine marseillais en train de brandir le trophée, les supporters du Virage Nord avaient pourtant donné le ton dès le coup d’envoi. Mais l’attente, qui dure depuis 1989 et les exploits de Papin va durer au moins un an de plus.
Surtout, après la défaite de dimanche face au PSG en championnat (3-0), l’OM et Tudor se retrouvent sous très forte pression avant d’aller dimanche à Rennes, un autre candidat au podium.
Eliminé des compétitions européennes et de la Coupe, l’OM doit désormais s’accrocher à sa deuxième place en championnat. Il n’a plus que ça. Mais comment en est-il arrivé là face à Annecy, anonyme 10e de Ligue 2 ?
Pendant une demi-heure, la supériorité marseillaise a d’ailleurs fait peu de doutes, mais l’équipe de Tudor n’a pas eu énormément d’occasions, en dehors d’un but inscrit hors-jeu par Clauss (19e) et d’un tir de Sanchez sorti par Callens (23e).
A la 29e minute, Marseille a tout de même logiquement fini par trouver l’ouverture, au bout d’une action Sanchez-Clauss, à qui Veretout a chipé la conclusion pour aller s’offrir l’ouverture du score en cadeau d’anniversaire le jour de ses 30 ans.
Juste avant la pause, sur un coup franc excentré, Malinovskyi a fait frissonner le Vélodrome, encore plein à craquer, d’une frappe brutale sur la barre (41e), mais Marseille n’avait pas encore tout à fait tué le match au repos.
C’est son erreur et sur deux incursions des joueurs d’Annecy, il a été puni deux fois, d’abord sur un contre conclu par l’Ivoirien Moïse Sahi (1-1, 53e) puis sur un coup de tête signé Kévin Mouanga sur corner (2-1, 59e).
Après le penalty manqué par Sanchez (85e), cet OM passif et négligent aurait donc pu être sauvé par le jeune Mughe. Il ne l’a pas été et va désormais devoir se remettre de ce naufrage.