Kaoutar Khennach
Le Nouveau Modèle de Développement (NMD), s’est fixé comme pari d’avenir de positionner le Maroc comme un hub financier de référence dans la région. La concrétisation de cette ambition requiert une accélération du développement des marchés des capitaux notamment le marché boursier.
Cette concrétisation devrait passer, en effet, par quatre principaux piliers. Il s’agit de la restauration de la confiance à l’égard des marchés des capitaux à travers un exercice effectif des fonctions de régulation assurant la sanction forte et impartiale des délits, tout en facilitant les activités de nature à impulser une dynamique vertueuse aux marchés des capitaux. L’accélération du processus législatif pour faire évoluer le cadre légal et réglementaire des marchés des capitaux de manière rapide et continue.
L’élargissement de la base d’émetteurs et d’investisseurs à travers l’introduction en bourse d’entreprises publiques, la création d’un marché dédié aux matières premières, l’assouplissement des règles applicables à certaines catégories d’entreprises pour les inciter à s’introduire en bourse, et le développement du marché de la dette privée. Et enfin l’introduction de nouveaux instruments et produits financiers de nature à accroître la liquidité du marché avec notamment la mise en place des marchés à terme et des produits dérivés.
Le développement de la Bourse de Casablanca sera, en particulier, crucial pour le développement des marchés des capitaux, car elle représente un débouché naturel aux différentes activités d’investissement, notamment en private equity (capital investissement) et permet d’offrir un meilleur pricing des actifs ainsi qu’un accès à une base d’investisseurs plus large et des produits diversifiés ajustés aux différents niveaux de risque.
Ainsi, au niveau boursier, le NMD p ambitionne de faire passer la capitalisation boursière totale de 54% du PIB en 2019 à 70% en 2035 et les émissions d’actions d’une moyenne annuelle de 100 M$ entre 2015 et 2019 à une moyenne annuelle de 1 Mrd $ entre 2021 et 2030, puis à une moyenne annuelle de 5 Mrd $ entre 2030 et 2035. Le NMD insiste également sur l’importance de diminuer le poids des banques dans la capitalisation boursière de 35% à 20% en 2035, de porter le nombre de sociétés cotées de 76 en 2019 à 300 en 2035, le nombre d’entreprises dont la capitalisation boursière est supérieure à 100 M$ de 45 en 2019 à 150 en 2035 et le pourcentage des transactions faites par des investisseurs internationaux de 10% à 25%.
Le Pari du NMD vise à faire du Maroc une place financière attractive, où grandes et petites entreprises à fort potentiel de croissance, marocaines ou africaines, ont vocation naturelle à lever des financements, et une place qui attire des flux financiers conséquents en quête de placements rentables dans des créneaux porteurs et d’avenir. Outre la satisfaction des besoins internes en financement classique ou alternatif, le Maroc serait en mesure de capter des parts de marché en Afrique (au-delà du secteur bancaire), notamment dans le montage financier des grands projets.
Le statut de centre financier régional, de plus en plus dématérialisé pour être à la pointe des innovations technologiques dans le secteur financier, pourra aussi être conforté en érigeant le Maroc en plateforme régionale de trading des matières premières, en coopération avec certaines places internationales de référence dans ce domaine.