A suivre ce qui se passe ici et ailleurs, on se rend compte de la crise de la planète dans son ensemble a tel point que des scientifiques parlent de plus en plus d’Anthropocène «l’ère de l’humain».
Rien n’est encore officiel chez les stratigraphes mais il semble bien qu’après avoir assuré son expansion à travers la Terre, l’Homme est en train de la marquer de son empreinte indélébile et irréversible. Une «rhexistasie» généralisée en quelque sorte ! Ruptures des équilibres écologiques, économiques, politiques, sociales et culturelles.
A vouloir pousser le bouchon plus loin, on dirait qu’une mutation de l’Homme se prépare. La transition générationnelle est différente de celles qui ont précédé. L’impact des nouvelles technologies de l’information et de la communication sur le comportement humain est certain. Elles prennent place partout et se comportent comme ces espèces invasives qui, envahissantes deviennent nuisibles et perturbent l’environnement dans lequel elles se sont introduites.
Malgré des situations très différentes et dont le seul point commun reste la pression néolibérale mondialisée à laquelle elles sont soumises, la politique sociale est en crise et «l’action réciproque des hommes les uns sur les autres» se développe avec l’approfondissement des inégalités. Ici, beaucoup plus qu’ailleurs à cause du sous-développement même si l’apparence ne le montre pas à cause de certains «facteurs non économiques» du développement.
Le travail change en lui même par le numérique et va changer des conséquences du numérique. Qu’en sera-t-il de ceux et de celles qui discutent encore sur le type de formation à organiser pour les générations futures. Aliénés et analphabètes, ils resteront; et soumis, ils subiront. Apprenons à apprendre pour ne pas faire du «copier coller» à tout vent!
Rien n’a été appris pour arrêter la guerre et rendre la paix universelle. Les conflits qui peuvent être générés par les enjeux internationaux planent au dessus de l’humanité qui, sans croire à une déflagration générale, continue à promouvoir la violence et à la pratiquer. Le commerce des armes est là pour le démontrer. La loi du plus fort cherche à imposer le dictat au mépris du droit international. Ce qui est fait aux palestiniens dans leurs corps et dans leur terre depuis des décennies n’encourage pas à la quiétude. Les années «Peace and Love» semblent autant éloignées que les mouvements sociaux s’organisent pour réclamer l’amélioration des conditions de vie, la justice sociale et la justice spatiale. Par contre, «le populisme» domine dans les discours et l’irresponsabilité des privilégiés.
Comment avancer sous cette chape où l’exploitation est multiforme et où les valeurs de l’individu priment sur l’intérêt général? Comment s’organiser pour consolider les acquis et réaliser des avancées encore plus larges dans les domaines des libertés et du bienêtre? La flatterie et la démagogie pourront-elles enterrer les aspirations au changement démocratique en réduisant les ambitions et en détruisant les consensus?
La transition est ainsi faite. Entre son annonce et sa réalisation, elle s’étire et s’étale qu’elle donne l’impression qu’elle n’en finira jamais. A vivre entre ce qui existe et ce qui adviendra nécessite une maitrise qui n’est pas toujours disponible pour une critique constructive évitant le déni et la recherche du bouc émissaire. Sans se laisser convaincre par les sirènes de l’opportunisme, il y a urgence à maintenir le cap dans l’édification d’un Royaume du Maroc souverain, moderne et démocratique en se mobilisant et en mobilisant les masses populaires.
Les questions de transition se régleront au fur et à mesure que le changement s’effectue.