Il y a 25 ans disparaissait feu Nadir Yata
Najib Amrani
Il y a 25 ans, un vendredi 12 Avril 1996, s’est éteint feu Nadir Yata, quatre années après son horrible accident de voiture sur l’autoroute Rabat-Casa. Il n’avait que 44 ans… ses rêves pour la patrie et pour l’humanité n’avaient pas de limite. Au lendemain de la crise du bloc communiste, suite à la chute du mur de Berlin, ce journalistique, homme politique, intellectuel engagé se positionnait comme théoricien d’une nouvelle gauche… plurielle, démocratique et profondément humaine.
Son départ prématuré laissa un grand vide dans le journalisme politique au Maroc et priva la scène politique et médiatique d’un chroniqueur qui savait donner au débat politique sa dimension scientifique et humaine.
Si Mohamed Berrada, ancien patron de Sapress, se rappelle d’un journaliste militant, responsable politique et engagé… « Une icone professionnelle qui a une part abondante de son nom. C’est une perle rare dans le domaine des médias, et leurs terres fertiles et complexes à la fois. J’ai connu le défunt, comme de nombreuses autres personnes, avec ses traits de maturité qui liait la mission de la presse professionnelle aux valeurs patriotiques. Le défunt était le descendant d’une famille imbue des principes du combat militant couplés aux exigences professionnelles du père Si Ali, paix à son âme. »
Quant à Saoud Atlassi, il re connait que l’histoire a fini par « donner raison à feu Nadir… » qui a trouvé la bonne recette, « celle de se conformer aux préceptes idéologiques de son parti mais tout en inscrivant son action dans une démarche interactive, en étant fermement attachée aux principes de la liberté et de la démocratie. »
Naïm Kamal, lui, nous ramène à l’Alger de juin 1988 et son sommet arabe extraordinaire pour le soutien de l’Intifada palestinienne. Une forte délégation de journalistes marocains était du voyage et l’auteur a partagé la chambre avec feu Nadir Yata.
Pour Touria Souaf qui n’a pas connu personnellement le défunt Nadir Yata, se rappelle d’une certaine idée du militantisme qu’elle apprise de ses écrits : «je l’ai connu en tant que grand journaliste et militant. C’était pour moi un modèle. Je me souviens de l’annonce de sa mort, nous étions tous en larmes à la salle de rédaction.
Le fondateur de Maroc Hebdo, Mohamed Selhami, estime qu’au niveau professionnel, « Feu Nadir est devenu un exemple et ce en gagnant très tôt beaucoup en crédibilité et d’efficacité. Ses éditoriaux forts, faisant preuve d’audace, lui ont valu une certaine distinction dans le champ journalistique marocain. D’ailleurs, ll a était distingué du prix des Nations Unies pour les populations, attribué par le FNUAP. C’est quelqu’un de merveilleux et de charmant. C’était un homme réservé, mais, il a beaucoup contribué au développement du champ journalistique de son pays. »