Rhume, rhinopharyngite et médicaments vasoconstricteurs
Ouardirhi Abdelaziz
L’hiver pointe son bout du nez, et nous sommes plusieurs, beaucoup à ressentir ses effets. Nez qui coule ou qui se bouche, rhume, fièvre, toux…
Ces signes typiques de cette saison concernant le plus grand nombre d’entre -nous, pour ne pas dire que nous sommes tous concernés, et que les yeux rouges, le nez qui coule, la gorge qui picote et la toux, resteront présents durant 5 à 7 jours en moyenne.
Consultez votre médecin traitant, l’utilisation des vasoconstricteurs expose à des risques, soyez vigilants.
Vasoconstricteurs ?
L’hiver pointe son bout du nez, et nous sommes plusieurs, beaucoup à ressentir ses effets.
Toux, éternuements, nez qui gratouille, bouché ou qui coule. Ces réactions sont normales, car le changent de climat, de température induit ces réactions.
Dans la grande majorité des cas, on se dirige prioritairement vers la pharmacie la plus proche pour solliciter un avis, une aide pouvant nous soulager de tous ces symptômes.
Le plus souvent, on a à faire à des auxiliaires, qui nous proposent des médicaments dit « vasoconstricteurs ».
La très grande catégorie, ou plutôt la classe de ces médicaments, qui soulagent ces symptômes sans les traiter, ce sont ceux que les médecins et les pharmaciens appellent des vasoconstricteurs.
Ce sont des médicaments qui visent à décongestionner le nez. Il se présente en association avec un antalgique (paracétamol, ibuprofène) ou un antihistaminique.
Des effets indésirables, graves
Le grand problème quand on utilise ces vasoconstricteurs, c’est qu’ils vont fermer les vaisseaux des sinus, ils vont procurer une impression d’aération, de bonne respiration, de soulagement.
Sauf que quand ces mêmes médicaments entrainent une vasoconstriction (diminution du diamètre des vaisseaux sanguins),
des vaisseaux des sinus, c’est la même vasoconstriction qui se produit au niveau des micro vaisseaux, plus fin qu’un cheveu, ceux de la rétine au niveau de l’œil, les micro vaisseaux du cerveau, de l’oreille interne.
Ce qui veut dire, que dès que vous utilisez ces vasoconstricteurs, vous risquez de faire des accidents vasculaires cérébraux (AVC) correspond soit à l’obstruction, soit à la rupture d’un vaisseau sanguin dans le cerveau).
Automédication et internet
Ce qui préoccupe le plus, c’est de voir, de constater la facilité, avec laquelle des personnes de tous âges (enfants-jeunes-adultes-âgés..) peuvent acheter tous ces produits médicamenteux ( vasoconstricteurs ) qui sont vendus au niveau des pharmacies sans ordonnance médicale . En effet, de nombreux produits de pulvérisations nasales, sont donnés sans ordonnance médicale, d’où leur danger.
Plus grave, et franchement très inquiétant, c’est de voir ces mêmes produits médicaments en ligne, proposés à la vente via internet.
Désolé, mais il faut dire et reconnaitre que de tels agissements, de tels comportements dictés uniquement par la rentabilité, le gain, exposent les citoyens à de très graves effets nocifs, aux conséquences pour leur santé, et malheureusement aux drames qui en découlent.
De la responsabilité des uns et des autres
Le département de la santé doit réagir et assumer pleinement son rôle et ses responsabilités.
Laisser des médicaments à la vente libre sans agir, c’est exposer les citoyens à des risques pour leur santé.
Un médicament, nécessite une consultation, un examen du malade, un avis médical.
Le malade de son coté doit respecter la prescription médicale.
Le rôle du pharmacien, qui ne l’oublions pas, est un acteur majeur de santé publique, qui a une grande responsabilité. Car il permet d’éviter les risques de surconsommation, de surdosage, d’incompatibilités médicamenteuses et de mésusages.
Par sa présence effective et continue au sein de son officine, le pharmacien sensibilise, informe, éduque les malades. De ce fait, il participe à la qualité des soins, assure le bon usage des médicaments, complète son acte pharmaceutique par des conseils de prévention et des conseils d’hygiène de vie.
Mais est-ce réellement le cas au niveau des pharmacies ?
Là est la question.
Pour celles et ceux qui désirent aller plus loin dans ce sujet , je leur conseille de lire les études et recommandations du comité de pharmacovigilance (PRAC) de l’Agence européenne des médicaments (EMA) qui a initié une réévaluation de la balance bénéfice/risque des médicaments, et rappellent aux professionnels de santé de ne pas utiliser des vasoconstricteurs à base de pseudoéphédrine en cas de rhume.