Quitter le registre des incantations et faire preuve d’un minimum de réalisme

Sahara marocain: une analyse du constitutionnaliste Francis Delpérée

Pour le règlement définitif de la question du Sahara, seule une solution politique et donc pacifique est à privilégier, a estimé le constitutionnaliste belge Francis Delpérée, soulignant qu’«il est temps de quitter le registre des incantations et de faire preuve d’un minimum de réalisme».

Dans une analyse du discours royal à l’occasion du 45ème anniversaire de la Marche Verte sous le titre : «En Marche : Quelle belle image, mais aussi quelle belle réalité, que celle d’un peuple en marche !», M. Delpérée, Professeur émérite de l’Université catholique de Louvain et Président de l’association des Amis du Maroc, a affirmé que le discours du Souverain mérite de retenir l’attention à raison des accents qu’il met sur trois points au moins : politique, économique et social.

SM le Roi souligne, d’abord, le caractère politique du conflit qui oppose le Maroc à ses voisins depuis la fin du processus de décolonisation, a-t-il indiqué, notant que «seule une solution politique et donc pacifique est à privilégier. Elle peut se dégager sous l’égide des Nations Unies et avec l’appui de la communauté internationale ».

Si la volonté existe de clore le différend, a-t-il souligné, «il est temps de quitter le registre des incantations et de faire preuve, à l’instar du Conseil de sécurité, d’un minimum de réalisme ».

Et de s’interroger: Comment ne pas élaborer, dans cet esprit et dans les termes mêmes de la Constitution, un statut de large autonomie pour les provinces du Sud ? Cette solution pragmatique et pacificatrice, a-t-il expliqué, est à portée de main si les parties veulent faire preuve d’un peu de bonne volonté.

Le professeur Delpérée a également souligné que le Souverain a relevé ensuite, les enjeux économiques de l’opération, notant que le Sahara, qui jouxte la façade atlantique du Sud marocain, a tous les atouts pour devenir la force motrice d’un développement régional et continental.

Il a rappelé que l’exemple de Tanger-Med, désormais premier port d’Afrique, est présent dans tous les esprits et que Dakhla Atlantique devrait s’inscrire dans son sillage.

Il va de soi que les efforts réalisés, ces dernières années, pour déterminer le cadre et les dimensions de l’espace maritime marocain ne peuvent que contribuer à la réalisation de cet objectif, a ajouté M. Delpérée.

Le constitutionnaliste belge a également indiqué que SM le Roi a appelé à la mobilisation collective, faite d’engagement et de discipline, du peuple marocain.

C’est dire que la préservation de l’intégrité territoriale du pays, sa sécurité et sa stabilité, a expliqué M. Delpérée, ne dépendent pas uniquement des positions prises par les autorités publiques. Elles sont aussi tributaires du comportement et de l’adhésion du peuple.

Et d’ajouter : «En un mot, en marche dans le Maroc d’aujourd’hui!».

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