Dans un communiqué publié ce samedi, les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (F.A.R.C.) prévoient la tenue à la mi-septembre d’une conférence nationale de leurs instances dirigeantes à l’effet de ratifier l’accord de paix signé avec le gouvernement colombien le 24 Août dernier, une ultime conférence qui «entraînera la transformation des FARC en un mouvement politique légal» poursuit le communiqué.
Cette conférence qui se tiendra à San Vicente del Caguan, ex-fief de la guérilla dans le sud du pays et à laquelle participeront 200 délégués des FARC et 29 membres de son Etat Major Central ouvrira ses portes à une cinquantaine de personnalités colombiennes et étrangères ainsi qu’à la presse car, dira le communiqué, «l’importance de cet événement justifie que les peuples de Colombie et du monde s’informent directement du déroulement et des conclusions de cette conférence».
Il est à signaler, par ailleurs, que l’accord paraphé à la Havane entre les deux parties prévoit que les guérilleros du FARC seront rassemblés dans 23 zones du pays, sous le contrôle de l’O.N.U. qui se chargera de collecter et de détruire les armes qu’ils détenaient.
Et si le Président colombien a ordonné l’instauration unilatérale par l’Etat colombien d’un cessez-le-feu définitif à partir de ce lundi 29 Août, les observateurs s’attendent, par ailleurs, à ce que les FARC fassent une déclaration similaire avant la «signature solennelle» des accords de paix prévue entre le 20 et le 26 Septembre au terme de laquelle les Colombiens seront appelés à se prononcer par référendum le 2 Octobre prochain sur l’accord de paix précité.
Il est à signaler que l’ancien Président colombien Alvaro Uribe qui conteste cet accord appelle ses compatriotes à le rejeter se défendant, toutefois, de vouloir prolonger la guerre arguant que «pour dire oui à la paix, nous devons voter non».
Enfin, pour être valide, le Oui devra émaner de 13% de l’électorat donc recueillir 4,4 millions de voix.
Longtemps considérées par les Etats-Unis comme étant une organisation terroriste, les FARC pourraient être retirées de la liste noire dressée par Washington et ses alliés avait dit, en substance, au début de ce mois, le Secrétaire d’Etat US John Kerry lors d’une conférence de presse qu’il tenait conjointement avec son homologue colombienne Maria Angela Holguin. «Si les FARC font la paix et respectent l’accord qui, nous l’espérons, sera signé, s’ils désarment, agissent pour la paix et renoncent à la violence (…) il sera tout à fait naturel que, dans le contexte de notre processus de réexamen, les Etats-Unis tiennent compte des mesures prises (par la guérilla)» avait notamment déclaré le Secrétaire d’Etat américain.
Il est à signaler, enfin, que bien que les FARC figurent depuis 1997 sur la liste des «Organisations terroristes Etrangères» dressée par le Département d’Etat américain aux cotés d’autres groupes comme Al Qaïda, le Hamas, le PKK, le Hezbollah, l’Etat islamique et tant d’autres encore, tous soumis à des sanctions économiques et juridiques américaines, les Etats-Unis ont, néanmoins, promu depuis 1993, un «Plan Colombie» de coopération bilatérale dans le cadre duquel le Président Obama a signé, en Février dernier, l’octroi, à la Colombie d’une enveloppe de 450 millions de dollars.
Nabil El Bousaadi