Ce mardi, l’ambassade de Chine à Bichkek au Khizghizistan, a été visée par un attentat terroriste à la voiture piégée.
Cette action à l’issue de laquelle la seule victime fut le conducteur du véhicule et qui survient quelques jours à peine avant la réunion du G20 prévue à Hangzhou en Chine, pose la question de la menace terroriste qui plane sur la Chine qui semblait être épargnée jusque là si l’on excepte quelques attentats dont celui qui avait frappé un hôtel à forte clientèle chinoise à Bangkok durant l’été 2015 mais qui avait fait beaucoup plus de victimes Thailandaises que chinoises ou encore celui qui, la même année, avait visé les diplomates chinois réunis dans un hôtel à Mogadiscio et qui fut le fait des islamistes somaliens du mouvement Shebab félicités, à l’occasion, par le Parti Islamique du Turkestan comprenant essentiellement dans ses rangs des jihadistes Ouïgours.
Dans un point de presse, la porte-parole du Ministère chinois des Affaires Etrangères Hua Chunving a condamné «un acte extrême et violent» sans, toutefois, le qualifier de «terroriste» et signalé «Nous avons demandé au gouvernement kirghize de faire toute la lumière sur cet incident et de trouver les responsables».
Il est à signaler, au passage, que la Chine qui abrite une forte communauté musulmane «Ouïgoure», turcophone, majoritaire notamment dans la région autonome du Xinjiang, territoire frontalier avec le Kirghizistan, le Kazakhstan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan entretient des liens étroits de coopération anti-terroriste avec ces pays dans le cadre de «l’Organisation de sécurité de Shangaï» qu’elle co-dirige avec la Russie.
C’est dans ce cadre d’ailleurs que la Chine s’est attelée à empêcher que les pays situés le long de sa frontière Nord-Ouest, principalement ceux abritant une importante communauté Ouïgoure, n’hébergent des terroristes.
Ainsi, contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’Asie Centrale reste aussi un enjeu d’importance pour le terrorisme «islamiste». Preuve en est, l’émergence depuis les années 1990, du fameux «Mouvement Islamique d’Ouzbékistan» (MIO) qui, bien avant l’avènement de l’organisation «Etat Islamique» en Syrie avait œuvré pour la création d’un Etat islamique dans la région et dont une fraction avait prêté allégeance à l’EI avant d’être écrasée par les Talibans afghans à la fin de l’année 2015.
Il est à noter, enfin, que les troupes du MOI, restées fidèles à Al Qaïda, notamment le TIP (Parti Islamique du Turkestan) ne cessent de condamner les actions de l’E.I. arguant que son «califat» n’aurait aucune légitimité et qu’en Syrie la branche jihadiste Ouïgoure fait de plus en plus parler d’elle à l’occasion de ses faits d’armes aux côtés du fameux front «Al Nosra».
Nabil Bousaadi