C’est dans un climat très tendu, ayant fait suite à une guerre civile de près d’un quart de siècle qui a débuté en 1991 à la chute du régime autoritaire du Président Siad Barré, que la Somalie se prépare à faire élire, par 14.000 délégués, les députés qui siègeront au sein de son Assemblée Nationale et que les Etats fédérés devront désigner les futurs sénateurs de la Chambre Haute en prélude à la réunion – initialement prévue en août dernier mais repoussée à deux reprises – que tiendront les deux assemblées le 30 Novembre prochain afin d’élire le Président de la République Fédérale de Somalie.
Il est à signaler, à ce propos, que l’actuel chef de l’Etat Hassan Cheikh Mohammed, à la tête du pays depuis 2012, a indiqué qu’il était candidat pour un second mandat.
Mais si, à première vue, la démocratisation du pays semblerait être sur de bonnes voies, il ne faut pas oublier que tout ceci se passe sous la menace constante du groupe Al-Chabab qui multiplie ses attaques et qui a fait encore parler de lui ce mardi 18 Octobre 2016 en tuant au moins dix personnes lors d’une offensive contre la ville d’Afgoye située à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de la capitale Mogadiscio et en se repliant avant même l’arrivée des soldats de la Mission de l’Union Africaine (Amisom) stationnés aux abords de la ville.
«Les terroristes se sont retirés de la ville, la situation est revenue à la normale et les forces gouvernementales somaliennes ont le plein contrôle, a déclaré à l’AFP Abdukadir Ahmed, un responsable de la police locale. Nous n’avons pas le nombre exact des victimes mais nous avons jusqu’à présent compté plus d’une dizaine de dépouilles dont des civils. Il y a également des pertes parmi les assaillants».
D’après un habitant de la ville, interrogé par l’AFP, c’est à l’aide d’une voiture piégée que les insurgés ont commis leur forfait et l’Amisom qui a confirmé, sur son compte Twitter, que cette voiture avait visé un poste de police n’a pas donné de plus amples informations quant au bilan de cette attaque.
De leur côté, les assaillants du groupe Al-Chabab, affiliés à Al Qaïda, ont prétendu dans un communiqué avoir tué 35 soldats somaliens et saisi une importante quantité de matériel militaire.
Mais si cette offensive menée non loin de la capitale ne permet pas de dire, dans l’immédiat, si le but des insurgés était de mettre la main sur des armes ou de démontrer leur aptitude à mener des attaques chaque fois qu’ils le souhaitent, elle n’est pas sans rappeler, encore une fois, la fragilité de la Somalie et sans mettre en péril le devenir d’un pays de la Corne de l’Afrique qui, au sortir d’un quart de siècle de guerre civile, s’acharne, tant bien que mal, à poursuivre le délicat processus électoral censé lui conférer la stabilité tant recherchée.
Nabil El Bousaadi