En marge des travaux de la COP22, le ministère de l’Equipement, du Transport et de la Logistique expose ses engagements pour le développement durable.
Une rencontre a été organisée, le 11 novembre 2016, au Pavillon Maroc autour du thème : «Les secteurs de l’équipement, du transport et de la logistique au Maroc : un engagement au pluriel pour un développement durable». A cette occasion, le ministre par intérim de l’Equipement, du Transport et de la Logistique, Mohamed Boussaid, a souligné que le Maroc avait pris ses responsabilités depuis longtemps en matière de promotion du développement durable dans tous les secteurs, signalant que des réalisations concrètes avaient vu le jour ; que ce soit en terme d’énergies renouvelables, ou encore, au niveau du soutien des moyens de transport propres. «Cette conférence est l’occasion pour nous de revenir sur l’engagement durable des principaux acteurs marocains dudit secteur.», dit-il.
ADM positionne le secteur routier dans le développement durable
En effet, Autoroutes du Maroc œuvre permanemment à maîtriser les instabilités des talus et versants au niveau des autoroutes qui se trouvent amplifiées par endroits, par la hausse des précipitations violentes et dans d’autres endroits par le phénomène de retrait dû à la diminution des précipitations. Même si le réseau autoroutier en exploitation au Maroc compte aujourd’hui 1800 km, le développement de certaines autoroutes situées sur des terrains difficiles ou des reliefs tourmentés a posé aux concepteurs des problèmes géotechniques identifiés sur 380 km de réseau considérés comme très exposés, et 3 bassins versants considérés comme inondables. Au fur et à mesure de l’apparition des surprises géologiques, les concepteurs de projets prennent des mesures urgentes avec une large palette de techniques.
Par ailleurs, le spécialiste des autoroutes a lancé plusieurs initiatives qui s’alignent avec le processus de la COP22. Parmi celles-ci, on peut trouver le compactage à sec qui consiste en la construction d’ouvrages autoroutiers qui fait appel à l’utilisation d’importantes quantités d’eau. Aujourd’hui, le Maroc est le seul pays au monde à avoir construit le plus d’autoroutes en utilisant cette technique qui favorise la réutilisation des matériaux résultant des déblais, présents dans leur état hydrique sec ou très sec. On peut citer également la stabilisation des talus en utilisant des plantes naturelles. Cette technique est engagée dans la lutte contre l’érosion via des projets de stabilisation des sols soutenus par des techniques de génie biologique.
Dans le même ordre d’idée, ADM a conclu un partenariat avec l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) en vue de développer des semences et des techniques propres. Ce projet vise à multiplier à grande échelle les semences des espèces sauvages prometteuses, avec l’implication active des agriculteurs, notamment ceux riverains du réseau autoroutier.
A travers ces actions, ADM vise, notamment,la diminution de la vulnérabilité des infrastructures des autoroutes et l’augmentation de la faune locale. Pour capitaliser sur l’ensemble de ces expériences, ADM a édité une série de livres spécialisés en géotechnique dont le dernier s’intitule «Guide méthodologique de la stabilité des pentes» dont le but sera de traiter et apporter des solutions aux différents types de glissement que peut connaître le Maroc. De plus, à l’échelle nationale et continentale, ADM Académie lance un cycle de formation des experts en géotechnique et risque de glissement, pour le renforcement des compétences marocaines et africaines.
ONDA s’engage dans la transition énergétique
Un autre exemple phare de l’engagement effectif du secteur des transports et de la logistique dans le développement durable est relatif à l’Office National Des Aéroports (ONDA). Ce dernier s’est engagé résolument dans une démarche ambitieuse de transition énergétique en diminuant la consommation énergétique des aéroports marocains et en introduisant progressivement des énergies renouvelables.
Dans ce sens, l’ONDA et EDF ont collaboré pour la mise en place d’une démarche globale d’amélioration de l’efficacité énergétique des aéroports internationaux du Maroc visant ainsi à favoriser un basculement vers une «Economie neutre en carbone». L’aéroport de Marrakech a été choisi comme site pilote.EDF a ainsi développé une méthodologie innovante permettant d’améliorer l’efficacité énergétique des aéroports internationaux marocains. Basée sur une simulation thermique dynamique, cette méthodologie permet d’optimiser à coûts maîtrisés le confort thermique des occupants en fonction de la consommation énergétique. L’étude menée par EDF préconise des améliorations qui permettent d’assurer le confort thermique sur toute l’année tout en réduisant de 35 % la consommation électrique en chauffage et en climatisation. L’empreinte carbone serait ainsi réduite de 160 tonnes CO2/an.
Fort des résultats encourageants opérés au niveau de l’aéroport de Marrakech, l’ONDA prévoit la généralisation de cette démarche sur l’ensemble des aéroports du Maroc, en plus de la partager avec les aéroports africains partenaires.
Le ministre Mohamed Boussaid a souligné aussi que le monde fondait beaucoup d’espoir sur les résultats de cet évènement climatique d’envergure au vu des grands défis auxquels la planète est confrontée, signalant que l’on était «appelés à fournir des efforts considérables pour concilier le besoin croissant de déplacement et la nécessité de réduction des émissions de gaz à effet de serre».
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Dennis Olesen, Directeur Général d’APM Terminals
«Nous investirons plus de 700 M€ à Tanger Med»
APM Terminals développe actuellement un terminal automatisé au sein du futur port Tanger Med 2, selon les dernières technologies en vigueur dans l’industrie portuaire, sur le même modèle que le terminal de Maasvlakte 2 à Rotterdam, considéré comme le terminal le plus avancé technologiquement à ce jour. Dennis Olesen, Directeur Général d’APM Terminals, nous parle des ambitions durables de son groupe.
Al Bayane : Parlez-nous de votre participation à la COP22 ?
Dennis Olesen : Aujourd’hui, plus de 80% des porte-conteneurs en circulation disposent d’une capacité de plus de 10 000 EVP. Un contexte qui oblige l’industrie du transbordement à accroître toujours plus sa productivité tout en limitant l’impact de son activité sur l’environnement. Le développement durable faitpartie des valeurs du GroupeMaersk qui s’est engagé à réduire ses émissions de CO2 de 30% par EVP en 2020 par rapport à 2010. Nous sommes donc présents à la COP22 pour partager notre vision environnementale et favoriser notre développement durable.
Quid de votre implication durable au Maroc ?
Au Maroc, APM Terminals développe un terminal similaire à Tanger Med II. APM Terminals Med Port Tangier sera opérationnel en 2019. Le terminal sera automatisé et recourra aux meilleures technologies disponibles dans l’industrie du transbordement pour un maximum de productivité, tout en limitant l’impact sur l’environnement.
Quel est le montant d’investissement de ce projet ?
Nous allons investir plus de 700 millions euros le deuxième terminal au port Tanger Med. Il sera conçu pour traiter les nouveaux porte-conteneurs ultra-larges en circulation (ULCS), dont les capacités vont jusqu’à 20000 EVP. APM Terminals Med Port Tangier disposera d’un quai allant jusqu’à 2000 mètres et étendra la capacité de transit annuelle totale du port Tanger Med de plus de 9 millions EVP. L’installation viendra compléter APM Terminals Tangier qui a traité 1,7 million EVP en 2015.
Comment qualifiez-vous le marché marocain ?
Le Maroc est une destination de plus en plus attractive pour les opérateurs industriels et logistiques mondiaux avec plus de 700 sites industriels, notamment dans les secteurs de l’automobile, de l’aéronautique et du textile. Donc vraiment, le Maroc se veut une bonne plateforme pour investir.
Kaoutar Khennach