La mairie de Moscou se prépare à une fermeture de onze jours de tous ses services non essentiels à compter de jeudi prochain, dans l’espoir d’endiguer la grave flambée de l’épidémie de Covid-19 qui frappe la Russie.
Restaurants, salons de beauté, magasins de vêtements ou de meubles, salles de sport ou écoles de danse, ont huit jours pour s’organiser avant cette fermeture, annoncée jeudi par la capitale.
Vladimir Poutine s’abstiendra lui de participer en personne à tout évènement pendant une période chômée décrétée au niveau national du 30 octobre au 7 novembre, compte tenu de la « situation épidémiologique difficile ». « Le président poursuivra son travail par visioconférence », a précisé son porte-parole, Dmitri Peskov.
Depuis plusieurs semaines, le pays ne cesse de battre ses records de décès et de contaminations en 24 heures, une hécatombe à mettre en lien avec le faible taux de vaccination et à laquelle les autorités ont tardé à réagir.
Ces derniers jours, elles ont finalement annoncé leurs premières mesures concrètes, comme la mise en place de pass sanitaires ou le renforcement du télétravail.
Moscou est de loin le principal foyer épidémique du pays et son maire, Sergueï Sobianine, a ordonné jeudi la suspension du travail de la majorité des entreprises dès le 28 octobre et jusqu’au 7 novembre.
Il a précisé sur son blog que cela ne concernerait pas les lieux de « vente de médicaments, de produits alimentaires et de première nécessité ».
« L’expérience nous montre que les jours chômés sont le moyen le plus efficace pour faire baisser le nombre de cas et de décès, car ils permettent de briser en peu de temps un maximum de chaînes de contaminations », a soutenu M. Sobianine.
Lors de ces onze jours, les théâtres et musées moscovites pourront continuer à recevoir du public mais avec une jauge réduite de moitié et à condition d’avoir un pass sanitaire.
A partir du 8 novembre, le pass sanitaire sera par ailleurs rendu obligatoire pour tous les événements rassemblant plus de 500 personnes à Moscou.
Moscou, comme le reste de la Russie, est confronté à la pire vague épidémique de Covid-19 depuis le début de la pandémie au printemps 2020.
Jeudi, le pays a battu à nouveau son record de contaminations et de décès lors des dernières 24 heures, avec respectivement 1.036 nouveaux décès et plus de 36.000 nouveaux cas.
Le bilan total des morts atteint désormais plus de 227.000 personnes, selon les chiffres du gouvernement, faisant de la Russie le pays le plus endeuillé d’Europe. L’agence nationale des statistiques, qui a une définition plus large des morts du Covid, faisait état fin août d’un bilan bien pire: plus de 400.000 décès.
La troisième vague de l’épidémie est portée par le variant Delta, plus contagieux, et le faible respect du port du masque et des mesures de distanciation, notamment dans les transports et les magasins.
La campagne de vaccination reste laborieuse en raison de la méfiance et de l’attentisme des Russes. Moins d’un tiers (32,4%) d’entre eux sont vaccinés, selon le site spécialisé Gogov.
Après des semaines sans action concrète, les premières mesures de restriction ont commencé à être annoncées dans les grandes villes et dans les régions.
Mais les pouvoirs publics se refusent toujours, pour l’heure, à tout confinement ou couvre-feu, par crainte d’éprouver une économie déjà fragile.
Le pays dispose de plusieurs vaccins de fabrication nationale, notamment le Spoutnik V. Ce dernier n’a pas été encore homologué par l’Union européenne (UE) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en dépit d’études indépendantes prouvant son efficacité.
Jeudi, un haut-responsable du ministère russe de la Santé, cité par l’agence Interfax, a dit espérer une nouvelle visite en Russie des inspecteurs de l’Agence européenne du médicament (EMA) avant la fin de l’année pour finaliser la reconnaissance du Spoutnik V.