3482 publications en format papier et numérique enregistrées

Rapport annuel sur l’état de l’Edition et du Livre au Maroc

Mohamed Nait Youssef

C’est désormais un rite traditionnel. La Fondation du Roi Abdul Aziz Al-Saoud pour les Etudes Islamiques et les Sciences Humaines vient de rendre public son «Rapport annuel sur l’état de l’Edition et du Livre au Maroc : 2022/2023», à l’occasion du Salon international de l’édition et du livre (SIEL) se tient à Rabat.

3482 publications en format papier et numérique

En termes de chiffres, ce ne sont pas moins de  3482 publications en format papier et numérique formant la production éditoriale marocaine pendant 2022 /2023.

«La production éditoriale marocaine pour l’année 2022/2023 est comptabilisée à 3.482 titres, avec une moyenne de production annuelle estimée à 1.741 titres, comprenant à la fois des publications imprimées et numériques. Pour ce qui est des revues marocaines, leur production a atteint 496 numéros à la date de rédaction du présent rapport.  Les publications papier représentent 92% du total des publications marocaines dans tous les domaines de savoir inclus dans le rapport (sciences humaines et sociales, et création littéraire).», peut-on lire dans  le rapport de la Fondation portant sur le secteur de l’édition au Maroc pendant les années 2022/ 2023.

Pour ce qui est du pourcentage des publications numériques, explique la même source, il a été déterminée à 8%, principalement en langues étrangères (français et anglais à 67,02%), sous forme d’éditions d’institutions publiques et d’organes officiels. «La production numérique en langue arabe représente près d’un tiers de la production numérique totale observée, principalement constituée de rééditions numériques par des institutions publiques dans des langues étrangères, et de modestes publications par certains centres de recherche. », révèle le rapport.

Par ailleurs, la langue arabe continue sa domination comme langue de l’édition au Maroc. «La répartition des publications marocaines de livres par langues confirme que la langue arabe est la plus couramment utilisée dans le secteur de l’édition, notamment dans les domaines intellectuels.», explique le rapport.

Fragilité du modèle économique de l’édition numérique

En outre, l’édition numérique a enregistré une évolution en termes de publications. Car, explique la même source, ‘’la production de publications numériques au Maroc dans les domaines des sciences humaines et sociales pendant la période couverte par le rapport s’est élevée à 191 titres.’’

Certes que l’éditeur est l’un des maillons importants de la chaîne du livre et de l’édition, mais le rapport pointe du doigt sur la fragilité du modèle économique.

«Les éditeurs professionnels restent incapables de réaliser une percée significative dans le domaine de la publication numérique, d’abord en raison de la fragilité du modèle économique, puis en raison des pratiques et des habitudes de lecture des Marocains, où la perception de la gratuité des textes numériques persiste avec une absence de conscience de la propriété intellectuelle et des droits d’auteur.», affirme le rapport.

L’amazighe, une langue extrêmement marginale

Le rapport de la Fondation tire la sonnette d’alarme concernant la langue amazighe qu’il déjà qualifié en 2017 à 2021  de langue extrêmement marginale. La preuve : les publications en amazigh se classent quatrièmes avec 1,51% après l’anglais à 2,58%. En détail, 81,13 % de la production écrite marocaine en amazigh est constituée de publications littéraires, tandis que les ouvrages en langue amazighe ne représentent que 1,5% du total des livres publiés, précise la même source.

«Le rapport publié par la Fondation du Roi Abdul-Aziz Al Saoud pour les Études Islamiques et les Sciences Humaines pour la période de 2017 à 2021 a montré que, après « plus de vingt ans depuis la création de l’Institut Royal de la Culture Amazigh, et l’inclusion de la langue amazighe dans la constitution de 2011, » le « statut de l’édition en langue amazighe n’a pas changé ; elle demeure une langue extrêmement marginale. » », a expliqué la fondation dans son rapport annuel.

Fiction, traduction et publications

La fiction a atteint  257 titres en 2022/ 2023 arrivant en tête des publications  de la création littéraire marocaine. Pour ce qui est des traductions, elles représentent 6,46 % du total des publications au Maroc en 2022/ 2023. En outre, près de 74% des publications marocaines portent sur le Maroc. D’après les statistiques du rapport, les éditeurs privés contribuent à environ 45% du total des publications en 2022/2023.

Soutien à l’édition au Maroc

Le ministère de la Culture est acteur clé dans le secteur de l’édition en accordant  un soutien financier à environ 208 titres au cours de l’année 2022/ 2023, a souligné le rapport. Pour ce qui est du  prix moyen du livre marocain publié en 2022/ 2023, il était d’environ 83,70 dirhams, soit une baisse estimée à 12,95 dirhams par rapport aux résultats du rapport précédent, a révélé le rapport.

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