CAN 2017 : Renard compte sur les «pros» marocains d’Europe

Comme prévu, le nouveau sélectionneur national de football des Lions de l’Atlas comptera bel et bien sur les professionnels marocains de l’étranger. Dans sa liste définitive des vingt-cinq joueurs convoqués en prévision de la double confrontation contre la sélection du Cap Vert, prévues les 26 et 29 mars pour le compte des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (CAN 2017), Hervé Renard pense commencer son aventure avec l’équipe du Maroc sans les footballeurs locaux.

Renard a seulement fait confiance à deux invités de la Botola dont un gardien de but, Abdelaali Mhamdi de la RS Berkane. Les autres joueurs faisant partie de la première liste des 34 pré-convoqués le 9 mars, avant d’être éliminés par la suite sont Walid Karti (Wydad Casablanca), Badii Aouk (Hassania Agadir), Mourad Batna (FUS Rabat) et Yassine Bamou Abdelghani Mouaoui (Ittihad Tanger).

Seul donc Mohamed Oulhaj du Raja de Casablanca a réussi à remplir les Yeux de Renard même si le défenseur rajaoui ne fait pas l’unanimité d’une grande partie des inconditionnels des Verts.

Les « pros » européens écartés sont Hamza Mandil (Lille/FRA), Mehdi Carcela (Benfica/POR), Abdelaziz Barrada (Marseille/FRA), Yassine Bamou (Nantes/FRA), Youssef Naciri (Malaga/ESP) et Abderazzak Hamadellah (El Jaych/Qatar).

Voilà pour les premiers choix d’un Renard à la tête des Lions de l’Atlas qui n’a pas apporté de changements significatifs. En réalité, il n’a fait que suivre les traces de son prédécesseur, Baddou Zaki, en reconduisant pratiquement les mêmes joueurs de l’étranger sauf qu’il a excellé dans l’éloignement de ceux de la Botola.

Par contre, des joueurs d’Europe ont été convoqués pour la première fois à l’image de Soufiane Boufal du club de Ligue 1, Lille qui a finalement opté pour son pays d’origine, le Maroc, au lieu des Bleus de France. Boufal n’est qu’un des centaines voire des milliers des joueurs marocains de la nouvelle génération des jeunes footballeurs marocains d’Europe. Théoriquement, Boufal ce jeune de 22 ans né à Paris, avait le droit d’évoluer chez les Tricolores comme ont fait plusieurs joueurs d’origine marocaine qui ont opté non seulement pour la France mais pour d’autres pays du Vieux Continent, l’Espagne, les Pays-Bas… dont les Brahim Afalay et Khalid Boulahrouz qui ont porté les couleurs néerlandaises au Mondial 2010 ou encore Adil Rami chez les Bleus.

Mais Boufal a opté pour les Lions de l’Atlas nous rappelant ainsi l’ancienne star et ancien ballon d’or africain, Mustapha Hajji qui a refusé une offre française alléchante et choisi l’équipe du Maroc avec laquelle il a disputé le fameux match remporté contre la Zambie (1-0) au complexe Mohammed V de Casablanca pour aller disputer son premier mondial aux Etats-Unis en 1994 sous la houlette de l’entraineur national, feu Abdellah Blinda, avant d’enchainer au Mondial français en 1998 avec les autres Lions du capitaine Noureddine Naybat et menés par le coach français, Henri Michel.

C’était la belle époque du football marocain et des Lions de l’Atlas, qui ont dans le temps réalisé l’exploit historique d’être les premiers à l’échelon africain ayant réussi la qualification au second tour lors de la Coupe du Monde 1986 au Mexique mais avec peu de joueurs non locaux. A l’époque l’équipe nationale ne comptait dans ses rangs que 2 à 3 professionnels d’Europe, Merry Krimau venant de France, Aziz Bouderbala et Mustapha El Haddaoui qui venaient juste de découvrir le football professionnel en Suisse, le premier à Sion et le second à Lusanne. Les autres Lions titulaires furent de la boite locale à savoir le gardien Baddou Zaki (WAC), Khalifa et Bouahyaoui, (KAC), Lamriss, Timoumi et Khayri (AS FAR), Dolmy et Biaz (RCA). Ils étaient vraiment de véritables Lions de l’Atlas sous la houlette de Feu José Faria, le coach brésilien qui allait prendre la nationalité marocaine.

Aujourd’hui, une nouvelle génération s’impose avec de jeunes qui promettent beaucoup et qui souhaitent redorer le blason du football national et le remettre sur les bons rails.

Ils sont appelés à passer par le Cap du Cap Vert, sérieux concurrent aux éliminatoires de la CAN 2017. Les deux protagonistes occupent la première place au sein de leur groupe avec 6 points chacun après leurs 2 victoires respectivement contre la Libye et le Sao Tomé qui ferment la marche avec 0 points. Mais c’est le Cap Vert qui bénéficie de l’avantage du meilleur goal-average grâce à son large succès sur le petit poucet du Sao Tomé par (7-1) alors que le Maroc n’a pu faire mieux en se contentant d’un score de (3-0) dans son fief après avoir frôlé la catastrophe face à la Libye difficilement battue par (1-0) lors du premier match à Agadir. C’était lors du Onze national dirigé par le coach Zaki contraint de jeter l’éponge sur une qualification des plus difficiles pour la phase des groupes du Mondial 2018 contre une autre sélection modeste, la Guinée Equatoriale, difficilement battue en aller à Agadir (2-0) et vainqueur lors au match retour (1-0).

Aujourd’hui, les choses ont changé un petit peu, semble-t-il, avec l’atterrissage de Renard appelé à déclencher le déclic psychologique au sein d’une sélection qui a de meilleurs éléments mais qui ne tourne pas bien.

A Renard et ses poulains, les nouveaux comme les anciens, de trouver les solutions adéquates d’huiler la machine des Lions de l’Atlas.

Rachid Lebchir

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