L’histoire de l’Orient vue autrement

J’avais une vision plus proche de celle du PPS sur les problématiques objets de débats et de divergence dans le mouvement communiste arabe

Fadel Rabii est spécialiste de l’histoire ancienne. Né à Bagdad en 1952, l’écrivain et historien a consacré sa jeunesse à la culture, au journalisme et au militantisme dans les rangs du parti communiste Irakien. Fadel Rabii a entamé son expérience romanesque dans les années 70. En 1979, il quitta son pays d’origine pour s’installer au Yémen et se consacre à l’écriture et la recherche dans les domaines de la mythologie et l’Histoire ancienne. Dans cet entretien, le penseur nous parle de ses débuts, sa conception d’historien, son amitié avec les camarades du PPS, ainsi que de son nouveau projet en phase d’écriture.

Al Bayane : Vous êtes banni dans le mouvement gauchiste irakien alors que vous étiez membre du parti communiste irakien pendant plusieurs années. Comment cette expérience assez riche en politique a-t-elle alimenté et enrichi vos recherches et écrits?

Fadel Rabii : J’ai vécu dans le milieu gauchiste, plus particulièrement dans le parti communiste irakien. En effet mon expérience romanesque est un fruit d’un va et vient avec l’expérience communiste irakienne à la suite de l’effondrement du «front national» qui a été créé par les communistes et les baasistes irakiens en 1973, et qui a commencé en 1979. A l’issue de l’effondrement de cette expérience, j’ai constaté que la remise en question des événements d’un point de vue politique ne serait pas suffisante pour comprendre la nature des problématiques qui ont accompagné cette expérience.

C’est pour cela j’ai voulu mettre la lumière à travers mes recherches sur cet aspect de l’évolution des événements en Irak d’un point de vue romanesque. J’ai écrit mon premier roman «Diner funéraire». Un roman qui résume la souffrance des communistes irakiens à travers cinq personnages qui se sont retrouvés à la suite de la chute du Front et les évènements de répression et de poursuite par l’ancien régime contre les communistes irakiens.

Ces cinq personnages communistes appartiennent à des couches sociales différentes dont l’intellectuel, l’ouvrier, le journaliste, le petit bourgeois qui travaille dans le métier libre. En effet, le roman relate une idée simple : les cinq personnages se sont rencontrés un jour, mais le temps du roman dure 6 ans parce que les événements sont successifs. La rencontre se poursuit autour d’une table en attendant l’arrivée des autres. A travers cette rencontre, je raconte la vie des cinq personnages, et comment ont-ils fait face à l’effondrement du Front national, ainsi que tout ce qui a accompagné cette chute, notamment les changements sociaux et politiques.

Cette expérience romanesque est la première expérience qui présente une nouvelle approche critique, avec un nouveau style romanesque de la situation politique en Irak. Je suis conscient que l’expérience gauchiste en Irak a mûri mon expérience romanesque, sachant que je ne me présente pas comme romancier. Certes, j’ai deux romans qui ont été publiés et des recueils de nouvelles, mais je ne me présente pas comme romancier.

Par ailleurs, cette expérience m’a fait découvrir un autre champ quand j’avais écrit mon deuxième roman «Les couloirs du silence » ; j’ai essayé de recourir à l’Histoire pour enrichir cette expérience afin de présenter des réponses aux questions politiques et intellectuelles complexes.

Du coup, je me suis retourné vers l’Histoire où j’ai trouvé dans le mythe irakien ancien de Tammuz et Ishtar un champ fertile pour présenter une nouvelle approche critique des événements et de la situation en Irak. Quant à cette expérience, elle m’avait guidé entre-temps au champ vaste de l’Histoire.

Toutefois, on ne peut pas comprendre les sociétés sans recourir à l’Histoire. Effectivement, j’ai trouvé que la meilleure façon d’étudier nos sociétés et d’examiner les problématiques historiques profondes demeure dans ce retour à l’Histoire en vue de présenter une nouvelle approche sociologique et anthropologique. Certes, l’Histoire est une banque de données qui nous donne des exemples qui pourraient grandement nous aider dans le traitement des faits quotidiens auxquels nous faisons face.

En d’autres termes, cette expérience a mûri avec le temps. Et je me suis retrouvé par la suite dans l’Histoire ancienne, et à laquelle j’ai consacré mes études qui ont été couronnées par la réalisation de ma théorie dans le livre «Palestine imaginée, terre de Torah dans le Yémen ancien» et dont lequel j’avais abordé les problématiques du texte biblique. C’est pour dire, en effet, que la Torah n’a aucune relation avec la terre de Palestine. Le fait de lier la Torah à l’origine de la Palestine était le fruit des efforts de l’école du courant orientalistes dans la science de l’archéologie.

Vos débuts étaient avec la nouvelle avant de ne vous consacrer des années plus tard au roman. Parlez-nous de ce passage, mais aussi, du service que l’écriture rend aux grandes questions politiques?

Il va sans dire que tous les genres littéraires se chevauchent. Tous les arts se rapprochent. Du coup, ce passage est lié au choix de l’expression et de la révélation d’une chose bien précise par le truchement du style et de la technique. Quand j’étais jeune, membre du Parti communiste irakien, j’ai trouvé que le meilleur instrument pour exprimer mes idées et mes aspirations était la nouvelle. A l’époque, j’ai trouvé que la nouvelle est la meilleure façon pour exprimer les idées critiques qui m’ont beaucoup attiré, notamment avec les débuts de mon appartenance au parti communiste irakien. Avec le temps, j’ai constaté que la nouvelle est incapable de trouver des réponses aux questions complexes, plus particulièrement l’expérience de l’effondrement du Front national irakien qui a commis des massacres et dissociation que nous vivions aujourd’hui dans la politique, l’Etat et la société.

Aujourd’hui, l’effondrement de la coalition entre les communistes et les baasistes a mené à la crise politique en Irak, puis à la guerre entre l’Irak et L’Iran, la crise du Koweït, la crise de l’invasion de de l’Irak. C’est pour cela j’ai trouvé que la nouvelle est incapable d’exprimer toutes ces problématiques, et je me suis investi dans le roman. Par ailleurs, à un moment donné, où je travaillais dans les rangs de la révolution palestinienne avec la résistance palestinienne à Damas, quand on a fui l’Iraq, je me intéressais aux genres littéraires palestiniens au sein de la terre occupée, plus particulièrement les expériences des romanciers et écrivains de la nouvelle dans les régions 48 et les régions du 67. J’avais étudié ces textes pour une longue durée !

Par la suite j’ai présenté un travail critique dans le livre «La question de l’autre (Soual al Akhar)» afin de lire la littérature palestinienne d’un autre angle en l’occurrence de l’expérience de Ghassan Kanafani, ainsi que l’expérience des nouveaux nouvellistes dans d’autres régions plus proches à Israël. Bref, je n’en ai pas trouvé aucun changement dans ce passage du roman à la nouvelle.

En 1979, vous avez quitté votre pays natal pour s’installer à l’étranger. Quelles en étaient les raisons de ce départ ?

En 1979, le front national ou «le nationalisme progressiste» qui est une coalition entre les communistes irakiens et baasistes avait chuté. Une série de poursuites   et de répressions a été entamée envers les communistes irakiens. Je me suis retrouvé avec des milliers de communistes irakiens quittant le pays pour fuir des massacres du régime.

Il faut dire que plusieurs écrivains, intellectuels et communistes irakiens ont été arrêtés par les autorités. J’ai quitté l’Iraq par force. Il en n’était plus un choix pour nous. Après mon départ de l’Iraq j’y vivais u an au Yémen à Aden, avant de m’installer à Damas en 1980. Là mon expérience romanesque a mûri. La découverte du domaine des études historiques était un changement majeur dans ma vie d’écrivain et d’historien.

Dans votre démarche d’historien, vous avez essayé de déconstruire certaines idoles et illusions à travers la recherche de la vérité dans l’Histoire afin de construire une autre histoire scientifique. Quels en étaient vos fins ? Et toujours dans ce sens, que signifie la relecture de l’Histoire et la reconstruction du récit historique?

Pour moi, c’est une technique pour mieux comprendre les problématiques dont souffrent nos sociétés sur les plans politique, social et intellectuel.

Du coup, nous vivons au sein d’un récit trompeur, dangereux et faux. En effet les sociétés vivant dans ce récit historique faux ou trompeur devient proie et confinée dans une fausse partie de l’Histoire. Effectivement c’est très difficile que ces pays progressent. Par exemple, le marxisme nous a appris que le facteur clé et fondamental dans la résistance des nations, dans leur évolution et leur résistance dans le champ historique consiste dans le facteur économique.  Et ce qui est juste bien évidement. En effet il y a deux facteurs capitaux également dans les recherches et les analyses de Karl Marx de 1848, ainsi que dans ses correspondances avec Friedrich Engels à savoir la langue et l’histoire.  Ce sont deux facteurs majeurs dans la continuité et la résistance des peuples dans le champ historique.

Comment les nations peuvent-elles résister à travers la langue et l’Histoire?

Il faut rappeler qu’avec la découverte du continent américain, une vague d’immigration massive de l’Europe au continent américain a eu lieu. Ces premiers immigrants ont été une mosaïque de cultures et d’ethnies, alors quand ils avaient arrivés, ils ont fait des massacres en assassinant 80 millions des Indiens. Cette vague de colonisateurs dès qu’elle avait arrivée au continent américain qui est allée à la conquête de l’or et des richesses, a rencontré une problématique très difficile incarnant dans leur présence comme des occupants. Car premièrement ils ne parlent pas la même langue c’est-à-dire il n’y a pas une langue de communication quotidienne entre les français, les anglais, les espagnols, les italiens et les allemands. Ils parlaient des langues différentes. Ainsi avec la fin de la guerre civile du Nord et du Sud et les rencontres pour la formulation de la constitution avec toutes les composantes de la «nation américaine» une dissension sur le choix d’une langue commune entre ces composantes culturelles et civilisationnelles divergentes s’est déclenchée. Il y a avait deux choix ; soit la langue anglaise ou la langue allemande. La coïncidence que la langue anglaise a été choisie par la différence d’un seul vote. Quand ce problème de langue a été résolu, un autre problème naissait, celui de l’histoire qui fédérait ces communautés.

En revanche ces immigrants ont cherché pour écrire un récit historique unique et commun. Pour ce faire, ils ont inventé un nouveau récit historique montrant que les Indiens ne sont pas les fils des Mayas et les Aztèques.  Une théorie fausse et trompeuse ! Et jusqu’à aujourd’hui nous utilisons l’expression « Indiens » qui n’a aucun sens parce que c’est une expression péjorative car ce sont les fils de la civilisation des Mayas et les Aztèques. Ce récit historique a été écrit et relayé par la suite. Donc la résistance de la « nation américaine » malgré la divergence de ses ethnies et composantes linguistiques repose sur le choix d’une langue commune et spécifique qu’elle avait développée et l’invention d’un « récit historique » qui a réuni leur référentiel historique et leur vision vis-à-vis d’eux-mêmes et vis-à-vis du monde.

Un autre exemple de la puissance de la langue et l’histoire dans la vie des peuples consiste dans cette expérience a été refaite autrement à partir de 1900.

Les immigrations des occupants occidentaux aux terres de la Palestine ou Bilad el-Cham. En occupant ces terres, les colonisateurs ont rencontré la même entrave parce qu’ils parlent des langues différentes. Il n’y avait pas une possibilité de communication entre eux. Et c’est pour cette raison les allemands ont inventé la langue de yiddish, qui est l’hébreu ancien et qui a été renouvelé en mettant de nouvelles bases linguistiques. Du coup ils parlaient une seule langue qui a été connue par la langue hébreu moderne. Or ils ont trouvé que la langue n’est pas un facteur assez suffisant pour en faire un peuple ou une «nation» au vrai sens du terme, alors qu’il fallait un récit historique qui réunissait tous ses occupants. C’est pour cela d’ailleurs leur histoire a été écrite à partir d’un point très loin dans la Torah. Le retour au texte biblique en disant que la Palestine est la terre promise. Il faut le rappeler, c’est un faux récit historique, mais il a pu réunir ses occupants qui est même aujourd’hui leur raison de résistance et attachement à Israël. Pour nous, nous rejetons bien évidement ce récit et on le critique.

Dans la même voie d’idée, la raison de résistance d’Israël dans une région perturbée réside dans le fait que les colonisateurs ont pu créer une langue et un récit historique communs qui les réunissent. Or, chez nous, aujourd’hui, la langue arabe agonise, elle est devenue plus faible parce qu’il n’y a pas beaucoup d’intérêt accordé à la langue arabe dans les universités et les écoles.

Dans cet esprit, pensez-vous que les guerres qui ont déchiré les régions arabes ont contribué à la régression de cette langue?

Il y a plusieurs facteurs qui ont contribué à l’affaiblissement de la langue qui réunit de nos sociétés : les guerres, les conflits internes, les facteurs extérieurs. En plus, on n’a pas «un récit historique» commun, on en a plusieurs.

Chaque secte a écrit son récit histoire et le voit à partir de sa vision. Pis, le chauvinisme politique et ethnique, idéologique a rendu les choses plus complexes.

Aujourd’hui une part importante du récit historique que détiennent les arabes a été réalisé par soit par nationalistes arabes chauvins ou bien par des islamistes obsédés par le patrimoine islamique.

Le danger qui menace nos sociétés réside dans le manque des deux facteurs de la résistance des nations à travers l’histoire à savoir un récit historique commun de la nation et une seule langue commune.

Quand j’appelle à la reconstruction du récit historique c’est dans le but d’aboutir à un seul récit historique, non plus de plusieurs récits.

Alors, quand on parle du «récit historique» au moment où certains pays arabes connaissent des bains de sang à cause des guerres, des guerres civiles, ainsi que les organisations terroristes qui y ravagent et pillent les sites historiques et les richesses que comportent les Musées, pourrait-on nous permettre de dire que l’Histoire se démolit ? Quels sont les défis auxquels font face les historiens, les archéologues et les anthropologues pour garder l’authenticité d’un récit historique «authentique» et «scientifique»?

Il y a deux aspects essentiels dans ce cadre dont le premier réside dans le phénomène qui s’appelait Daech demande une nouvelle analyse. Un phénomène qui a été produit. Cette vague sauvage son but comme il l’avait dit Donald Rumsfeld, l’ex-secrétaire américain à la Défense, le moment où les soldats américains ont mis le pied en Irak en 2003, aujourd’hui nous avons commencé la période   de l’effacement des symboles, c’est dire que nous nous ne sommes pas venus uniquement pour dissocier ce pays. De 2003 jusqu’à présent il y a une série de phénomènes depuis la couverture de la statue d’Oum Kalthoum avec un voile en Egypte, à la déconstruction des statues en Egypte, Libye, Yémen, Syrie, Iraq. Donc la destruction des manuscrits rares s’inscrit dans le cadre l’effacement des symboles. Je me souvenais les premiers jours de l’occupation de Bagdad, des statues ont été soit volées ou détruites en l’occurrence de celle d’Aboujaafar al Mansouri, la statue du poète connu Maruf al Rusafi, la statue Abdelamouhcine Assadoun. Qu’est ce qui pousse les gens à voler les statues des poètes, écrivains et intellectuels et d’hommes de la politique. Ça y était une partie du programme américain de la destruction de la société irakienne, ainsi que l’effacement de sa mémoire. Et ce qui me pousse également à revoir et reconstruire le récit historique comme réponse à ces tentatives de la destruction de notre mémoire.

Ce n’est pas la première fois que vous visitez le Maroc. Déjà dans les années 80, vous avez rendu visité aux camarades du PPS. Parlez-nous de ces rencontres?

C’était dans les milieux des années 70 (75/76).  J’étais journaliste dans le journal du parti communiste irakien et même dans l’union des écrivains, dans le temps je connaissais et je suivais le mouvement communiste dans l’Orient comme dans l’Occident. Donc j’avais une connaissance du Parti du Progrès et du Socialisme. A l’époque, j’avais l’immense plaisir de rencontrer les camarades du comité central qui venaient rencontrer les leaders de notre parti. Donc on a tissé de bons liens d’amitié. J’avais une vision plus proche à celle du PPS sur les problématiques objets de débats et de divergence dans le mouvement communiste arabe. Dans les années 80, j’ai rencontré le défunt Ali Yata et quelques membres du Bureau Politique. J’ai visité le siège du journal Al Bayane à Casablanca. Il faut le dire c’est une amitié de longue date qui me réunit avec les camardes du PPS qui remonte à plus de 40 ans. J’en suis fière de cette amitié. Ainsi pour moi, le PPS est parmi les partis communistes rationnels qui ont su prendre des décisions mûres et présenter de nouvelles approches et politiques efficiences aux problématiques posées.

Puisque vous suivez l’actualité politique marocaine. Que pensez-vous de l’expérience de la coalition entre le PPS et le PJD?

Le PPS pense mûrement. Le Maroc est une patrie pour tous. Les islamistes ne peuvent pas écarter les communistes et vice versa. Le pays doit être pour tous les marocains. Il faut cohabiter, vivre ensemble et trouver de nouvelles issues afin de fonder l’Etat de droit et de la justice. C’est l’Etat de tous les citoyens. Si le Parti veut l’Etat de tous les citoyens, il faudrait qu’il y trouve des approches avec toutes les forces et les composantes de la société marocaine et non pas uniquement les islamistes. Le parti ne peut pas se retirer sous prétexte de la présence des islamistes, au contraire sa présence dans ce cadre de convergences politiques et stratégiques avec d’autres forces le renforce au lieu de l’isolement. Je suis avec la poursuite de cette voie, parce que c’est une discision réaliste.

Nous avons entendu dire que vous êtes venu au Maroc pour préparer un nouveau projet de livre qui s’inscrit dans vos recherches dans l’Histoire ancienne. Pouvez-vous nous en révéler plus de détails sur ce projet?

Ce projet verra le jour au Maroc. Je suis en phase d’écriture. Ce sont trois tomes volumineux sous le titre «Une contribution dans la correction de l’Histoire du royaume d’Israël d’antan».

Je pense que la correction du faux récit historique affirmant l’existence du Royaume d’Israël d’antan en Palestine, Cette correction va contribuer à la corrections des histoires de la région parce que ce récit historique qui a été construit par les orientalistes  et les savants de l’archéologie du  mouvement de Torah  et qui  a été relayé  dans les manuels scolaires et dans les programmes de nos universités  qui  enseignent une «le récit orientaliste » qui  disait  que l’Egypte, Le Liban, Jordanie, Damas et  Euphrate Irakien ont été cités dans la Torah.

Tout ceci c’est du mensonge pur ! Je suis spécialiste de l’hébreu ancien, j’ai retraduit le texte biblique dans sa langue originelle avec une approche avec les épigraphies assyriennes. J’en ai des milliers et des milliers des épigraphies archéologiques yéménites. Je les étudiais depuis des années et je les traduites. J’ai découvert que les chercheurs archéologues du mouvement théologie biblique ont falsifié les données, ce qui exige le déclanchement d’un nouveau mouvement scientifique afin de reconstruire cette histoire à partir de la critique de récit orientaliste. La Torah n’a aucune relation avec Palestine, il n’existe plus de Royaume d’Israël en Palestine. Il y avait un petit royaume qui a vu le jour dans le cadre du royaume de Saba au Yémen baptisé «Royaume de Banou Israël».  Ce royaume était parmi les 83 petits royaumes constituant le grand royaume de Saba qui domine la région depuis 700 avant J.-C. à travers le commerce international à travers de la mer rouge, le commerce de l’encens et l’or.

Les guerres assyriennes étaient vers Saba et non vers Palestine. Par ailleurs, la civilisation assyrienne n’a pas vu le jour dans les frontières géographiques de la terre d’Iraq. Aujourd’hui, dans l’enseignement, tout le monde disait que l’Empire assyrien signifiait l’Iraq d’antan. C’est une erreur méthodologique. Car la géographie de l’Iraq d’antan ne permet de construire comme un tel immense Empire. Cette géographie est petite. Alors la fusion de l’Iraq du pays et du Bilad al Cham est celui qui lui a donné naissance à ce nom : «L’Empire assyrien», c’est l’ancienne Syrie. Le nom de Palestine n’existe pas sur les épigraphies, ni dans les documents historiques parce que c’est un nom moderne relativement. Car il a vu le jour comme nom administratif en 330 avec la répartition administrative Romain / Byzantin du pays du cham. Donc ce n’est pas logique que la Torah qui a été écrite en 500 avant J.-C parle d’une entité qui n’a pas vu le jour qu’après 2000 ans.

Le but de ce nouveau travail, c’est de présenter une approche révolutionnaire, radicale entre les épigraphies assyriennes et yéménites qui se ressemblaient dans la description des noms, des rois et des lieux géographiques. C’est une chose incroyable que les lecteurs découvriront!

Mohamed Nait Youssef

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