«Avec la persistance de ces manigances, le mois d’avril, qui coïncide avec les réunions du Conseil de Sécurité sur l’affaire du Sahara, est devenu un épouvantail qu’on agite à la face du Maroc et, parfois, un moyen de pression ou d’extorsion», a souligné SM le Roi Mohammed VI dans son discours au sommet du Maroc et des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Le message est on ne peut plus clair.
Le Souverain ne nomme pas ceux qui font agiter cet «épouvantail» pour chanter le Maroc, nuire à son projet de société et viser son modèle démocratique, mais les parties qui manœuvrent pour occulter ou affaiblir l’option marocaine d’autonomie des provinces du sud sous souveraineté marocaine, vont se reconnaitre dans les propos de l’allocution royale. Et elles comprendront, indubitablement, qu’elles frôlent une ligne rouge à ne pas franchir. De même, ces parties, auxquelles le Souverain faisait allusion par l’emploi de «les voilà, ils, on», décrypteront le message royal, adressé dans un contexte particulier, à partir d’un espace particulier et devant un sommet particulier, premier du genre à unir le Maroc et les pays du conseil de coopération du Golfe. «Ils tentent, selon les conjonctures, soit de délégitimer la présence du Maroc dans son Sahara, soit d’appuyer l’option de l’indépendance et la thèse séparatiste, ou encore d’affaiblir l’Initiative d’autonomie dont la communauté internationale atteste le sérieux et la crédibilité», a expliqué SM le Roi. C’est dire que les choses seraient sur le point d’atteindre le seuil de l’intolérable. Et d’ailleurs, le Souverain n’a pas hésité à soulever le double langage de ces parties et leur conception de l’amitié. «La situation est grave, surtout au regard de la confusion patente dans les prises de position et du double langage dans l’expression de l’amitié et de l’alliance, parallèlement aux tentatives de coups de poignard dans le dos», a soulevé SM le Roi. Cette mise au point royale a été cadrée également par une autre orientation géopolitique, en évoquant la dernière visite royale à la Fédération de Russie et le partenariat stratégique scellé entre Rabat et Moscou ou encore le renforcement des liens économiques et politiques avec l’Inde et la Chine où le Souverain se rendra prochainement. Dans ce sens, le Souverain a encore précisé que «le Maroc est libre dans ses décisions et ses choix et n’est la chasse gardée d’aucun pays. Il restera fidèle à ses engagements à l’égard de ses partenaires, qui ne devraient y voir aucune atteinte à leurs intérêts». La balle est aujourd’hui dans le camp de ses parties qui devraient revoir leur politique et leur conception des alliances. Quant au Maroc, SM le Roi Mohammed VI avait déjà affirmé dans son discours à l’occasion du 39ème anniversaire de la Marche verte que «le Maroc restera dans son Sahara et le Sahara demeurera dans son Maroc». C’est la cause de tout un peuple. «SM le Roi a parlé au nom de tous les Marocains», a déclaré le chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, jeudi, lors de la réunion du Conseil de gouvernement, réaffirmant la fermeté du Maroc de rester fermement attaché à son initiative, jugée crédible et sérieuse par la communauté internationale.
Belkassem Amenzou