Kigali, la ville des mille collines, vitrine rutilante d’un nouveau Rwanda qui marche

Nichée au creux de centaines de collines verdoyantes, Kigali symbolise, grâce à l’effervescence économique et sociale qu’elle connaît, la renaissance d’un Rwanda qui poursuit avec confiance sa marche avec un lendemain fait de prospérité et de stabilité.

Théâtre d’un génocide macabre il y a un peu plus de 20 ans, Kigali, avec sa jeune population dynamique (près d’un million d’âmes), ses quartiers propres, son industrie d’hospitalité et de services florissante et ses infrastructures en développement, a donné la mesure, à l’occasion du 27è sommet africain qu’elle vient d’abriter, de sa réputation de ville qui cherche à s’imposer parmi les grandes métropoles africaines comme Casablanca, Johannesburg, Nairobi et le Caire.
Ce n’est pas par hasard que l’Onu a proclamé, en 2015, Kigali ville la plus propre du continent africain. Située à une altitude de plus de 1,400 mètres, cette cité des hautes plaines africaines poursuit sa marche sereinement, avec une politique de développement qui ne semble rien laisser au hasard.
Toutes les conditions d’un développement durable sont respectées à la lettre dans un effort communautaire et civique hors pair, qui fait de la ville bel et bien la vitrine rutilante du nouveau Rwanda.
Autorités locales et population sont engagées ensemble dans cet élan patriotique et sincère pour faire de cette cité la fenêtre de ce Rwanda, modèle de développement économique et de réconciliation nationale.
Il est impressionnant de constater comment la composante environnementale est respectée dans le schéma de développement de cette capitale africaine, qui confirme tout le bien qu’on dit d’elle dans les rapports internationaux. Malgré le nombre élevé de ses collines interminables et étendues à perte de vue, les artères et les petites ruelles, par endroits non-bitumées, sont d’une propreté irréprochable.

Les sacs en plastique pour ne citer que leur exemple comme grande menace à l’environnement, sont interdits depuis 2006 à Kigali comme partout dans le pays. Ils sont remplacés par des sacs en papier biodégradables.
La sécurité, condition sine qua non de tout développement économique ou humain, est frappante dans cette capitale et centre économique et financier du Rwanda.
Etrangers et nationaux, femmes et hommes, jeunes et moins jeunes, circulent dans la ville de jour comme de nuit en toute quiétude sous le regard discret d’agents de sécurité mais surtout sous la protection de leurs semblables.
A chaque rond-point des agents de la sécurité veillent à cette quiétude avec l’apport d’une population qui donne le meilleur d’elle-même pour projeter une image authentiquement civilisée de leur ville, une image d’un Africain digne et fier.
Lors du sommet africain, qui a clos ses travaux lundi, l’unité de cette Afrique ambitieuse qui cherche à s’affranchir des desseins séparatistes et des forces maléfiques qui tentent en vain de la tirer vers le bas, est parfaitement illustrée dans la capitale rwandaise.
A seulement 22 ans après cette période noire, celle du génocide atroce de 1994 (plus de 800.000 morts), Kigali et derrière elle tout le Rwanda poursuit sa marche de développement.
Economistes et organismes internationaux soulignent presque à l’unanimité la pertinence des choix économiques de cette jeune nation africaine.
Il existe certes un grand déficit à résorber en matière de développement dans ce pays d’Afrique de l’est. Mais, les résultats réalisés sont palpables, témoignant des progrès impressionnants réalisés dans le pays de Paul Kagame.
Ambitionnant de faire du Rwanda un pays à revenu intermédiaire d’ici à 2020, les autorités rwandaises se sont retroussées les manches dès le lendemain du génocide de 1994, mettant en place une stratégie de développement ayant permis, grâce au sérieux affiché dans la mise en œuvre, de multiplier par cinq le Produit Intérieur Brut par habitant.
Le taux de pauvreté a été réduit de plus de 25%, au moment où les disparités sociales et les inégalités ont été largement résorbées, selon les affirmations des organisations internationales, dont la Banque mondiale. Pour réaliser leurs objectifs de développement, les autorités rwandaises ont porté le choix sur une transformation profonde d’une économie essentiellement agricole à une économie de services. «Exporter ou mourir» est la devise de ce pays dont les ambitions n’ont d’égal que la grandeur de son peuple.
Les résultats ont été spectaculaires, avec à la clef un taux de croissance économique annuel de 8%, l’un des plus élevés non seulement en Afrique mais dans le monde entier.
Cependant, le pays fait toujours face à des défis qui ne sont que le reflet des ambitions légitimes de cette jeune nation d’améliorer les conditions de vie de ses enfants. Ces défis se rapportent en particulier à la lutte contre la pauvreté et les disparités sociales, un défi commun à un bon nombre de pays africains.
Comme l’affirment plusieurs observateurs, ces défis et ces problèmes de développement qui persistent sont porteurs d’opportunités, car ils font du Rwanda un véritable chantier en effervescence.
En effet, les secteurs des infrastructures et de la construction sont l’exemple de ces domaines où les investisseurs étrangers disposent de grandes opportunités à saisir dans ce pays, qui ne cesse d’afficher son ouverture sur le secteur privé.
Avec ces atouts indéniables, surtout une population jeune et éduquée (près de 70% des Rwandais ont moins de 25 ans), le Rwanda devra continuer à se frayer son chemin parmi les grands du continent, s’imposant comme acteur incontournable dans tout effort pour une Afrique réconciliée, prospère et unie.

Abdelghani Aouifia (MAP)

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