« A chta ta ta … »

par Mustapha Labraimi

Dans l’attente des précipitations, les conditions météorologiques sont suivies attentivement par la population. Le stress hydrique auquel le pays est soumis, suite à la sécheresse qui sévit depuis quelques années, est alarmant.La quantité disponible en eau, par habitant et par an, s’est gravement diminuée et les projections vers l’horizon 2030 suivent la même tendance.

La maitrise de l’usage de l’eau s’impose. Cela a été relevé déjà lors du discours royal tenu à l’occasion de l’ouverture de la session parlementaire en octobre 2022. « L’état actuel des ressources hydriques nous interpelle tous, gouvernement, institutions et citoyens. Il exige de nous, un devoir de vérité et de responsabilité, dans notre action pour remédier aux faiblesses et aux carences qu’elle révèle. ».

Déjà, des mesures ont été décrétées à travers le royaume pour conditionner au mieux l’usage de l’eau. Certains bougonnent en montrant du doigt, inégalités sociales obligent, ceux et celles qui disposent de piscines dans des quartiers résidentiels, l’usage de l’eau par l’agriculture orientée vers l’export et autres grands consommateurs de la ressource hydrique. Ils oublient seulement que les usages réglementés intéressent, dans la plupart des cas, l’eau potable.

Au fait, il s’agit pour l’ensemble de la population deremettre en question des habitudes acquisesqu’il faut bannir carl’approvisionnement en eau est un enjeuessentiel du bienêtre personnel, de la prospérité économique, du développement humain et de la préservation de l’environnement.

La rareté et la pénurie de l’eau marquent notre comportement individuel et social.Sa présence sur la Terre, la planète bleue, laisse croire de prime abord qu’elle est abondante et disponible. Au fait, l’eau douce ne représente que 2,5% du volume de l’hydrosphère dont seulement 0,7 % est disponible pour l’utilisation humaine ; alors que l’eau salée couvre le reste. Sa répartition à travers les états est très inégale ; et de par le monde, l’accès à l’eau douce n’est pas général.Cette eau douce se renouvelle selon un cycle naturel qui se trouve perturbé actuellement par le réchauffement climatique de la planète.

Il s’agit donc de prendre conscience de la gravité de la situation et d’assumer la responsabilité qui nous incombe individuellement et collectivement, maintenant et dans l’avenir, pour relever ce défi majeur de la rareté de l’eau. Un comportement responsable dans notre usage de cette ressource indispensable s’impose plus que jamais. Cela interpelle l’ensemble de la population et particulièrement à tout moment dans notre vie quotidienne : le hammam, la douche, les toilettes, la lessive, la cuisine et la vaisselle,l’arrosage des espaces verts, le lavage des voitures et toute autre usage de l’eau.

Nous avons besoin de l’eau pour nous et pour nos activités. L’eau est nécessaire pour l’agriculture autant que pour l’industrie et la transformation des autres ressources naturelles pour notre consommation et notre bienêtre. L’ensemble des secteurs productifs est interpellé à revoir son usage de l’eau.

Le temps de l’indifférence et du gaspillage doit se terminer.

L’utilisation de l’eau a un coût, à chacun de nous d’agir pour que celui-ci soit le moindre possible ; car il dépasse la facture réglée suite à sa consommation. Encore que le dessalement de l’eau de mer, nécessité oblige, va se payer plus cher eu égard à son coût de production. 

Les impacts de l’action de chacun de nous sur la nature nous sont rendus par elle, en bienêtre et prospérité ou en catastrophes et sinistres.C’est à travers notre comportement individuel et collectif que l’espoir de trouver des solutions à nos préoccupations communes se renforce et se réalise. La problématique environnementale est générale ; et si elle ne peut se résoudre seulement par l’action individuelle, elle ne peut aussi se régler sans l’engagement des individus à titre personnel. Dans le cas de la gestion de l’eau, toute personne est autant responsable que la collectivité à laquelle il appartient, et ce à tous les niveaux.On ne peut se dérober à cela en clamant ne pas savoir ce qu’il en est.

Avec l’espoir que les précipitations reprennent ; et qu’elles soient aussi utiles que possible.

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