À Ifitry Khadija Tnana , Kyoo Choix et Gabrielle Manglou explorent formes et matières

Biennale Internationale de Casablanca

Mohamed Nait Youssef

La fameuse Biennale Internationale de Casablanca est de retour avec une nouvelle programmation recevant dans le cadre des  résidences qui ont eu lieu au mois de juillet à IFITRY, dans la région d’Essaouira, une pléiade d’artistes aux styles et sensibilités différents. Ce sont en effet Khadija Tnana du Maroc, Kyoo Choix de la Corée du Sud et Gabrielle Manglou de la France qui ont été conviés à ouvrir le bal de cette reprise d’activités tant attendue.

Ainsi, le travail de l’artiste peintre tétouanaise, Khadija Tnana est essentiellement puisé de sa pièce de théâtre intitulée Tata Mbarka et écrite au début des années 2000 sous forme de dessin, peinture et performance. Cette pièce est un vibrant hommage de l’artiste à une femme dont le thème principal est l’esclavage. Le but de Khadija Tnana, par le biais de ce travail artistique est de « créer une œuvre pluridisciplinaire alliant l’écriture aux lignes et mouvements du corps, et s’ouvrant sur un dialogue féministe intergénérationnel. »

Par ailleurs, la résidence a pour but également de rapprocher les styles, échanger les visions et s’ouvrir sur de nouveaux horizons esthétiques et artistiques, où les regards se croisent. Dans cette optique, l’artiste Kyoo Choix, vivant entre la Corée du Sud et la France et connu par ses performances, s’est penchée sur la nouvelle installation articulant deux systèmes de savoirs utilisés par l’artiste afin d’organiser ses idées : l’écriture et le livre d’une part, l’œuvre d’art et le musée d’autre part. « Ceux-ci se matérialisent par un assemblage sur toile formant une constellation de fiches miniatures sur lesquelles sont minutieusement inscrites, de la main de l’artiste, des citations tirées d’écrits philosophiques et artistiques, accompagnées de dessins. Intitulée,  Les Systèmes de Savoirs , cette œuvre traduit pour l’artiste sud-coréen l’acte de développer une autre conscience dans une langue étrangère. », expliquent les initiateurs de cet événement.

Quant à l’artiste française Gabrielle Manglou, diplômée des Écoles supérieures des Beaux-Arts de Montpellier et de Marseille, elle travaille et explore notamment les couleurs, formes et matières textiles en partant du drapeau français dont elle développe des nuances qu’elle conçoit, selon la définition du terme, comme un «état intermédiaire par lequel peut passer une chose» et une «différence sensible entre des choses de même nature», ajoute la même source.  L’artiste, issue originaire de La Réunion – île française située à l’est de l’Afrique et à l’ouest de l’Océan Indien, aborde par sa démarche artistique les différentes influences entre les cultures et les civilisations.

La 5ème Biennale Internationale de Casablanca placée sous le thème « Les mots créent des images », sous la direction artistique de l’historienne de l’art et curatrice, Christine Eyene, se  tiendra en deux temps du 17 novembre au 17 décembre 2022 et du 1er juin au 2 juillet 2023 avec une programmation riche en  expositions et événements artistiques mettant à l’honneur les travaux des artistes venant des quatre coins du monde.

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