África !

La réactivité observée des individus sur les condoléances se rapportant au décès de Fidel Castro montrent l’amplitude des changements opérés au sein des sociétés à travers le monde et en particulier dans la nôtre.

Cela signifie que nous sommes dans un autre temps et que les générations actuelles n’ont pas toutes la même appréciation vis à vis du «Lider Massimo» que les générations de la fin du siècle dernier. Quoiqu’il en soit, on ne peut que s’incliner devant la mémoire de Castro pour son action en faveur du peuple cubain. C’est aussi l’occasion pour demander la levée impérative de l’embargo imposé par les États Unis d’Amérique depuis  plus d’un demi-siècle à l’encontre de Cuba.

Castro a été un ennemi de l’intégrité territoriale du royaume du Maroc. L’espoir est que cette adversité soit emmenée avec son promoteur, là où il se trouve. L’état cubain gagnerait à réviser une position dont il ne tire aucun avantage et qui le classe parmi les reliques de la guerre froide et des «amitiés» idéologiques suspectes.

Ni le sucre cubain fourni, ni la prise en charge de jeunes pour leur formation et leur embrigadement, ni la confirmation du soutien inconditionnel à l’action séparatiste du Polisario, n’ont amélioré les conditions de vie dans les camps de la honte érigés sous surveillance algérienne à Tindouf et n’ont, encore moins, contribué à la consolidation de la paix, de la stabilité et de la fraternité entre les peuples dans la région.

Cette attitude hostile de Cuba à l’encontre du peuple marocain n’a pas empêché toutefois les responsables marocains de pratiquer, à maintes occasions, la politique de la main tendue à l’égard de l’état cubain. Et, dans l’attente d’une meilleure appréciation des rapports avec le Royaume du Maroc, adopter une neutralité à l’égard de la cause nationale marocaine permettrait à Cuba de retrouver les relations d’amitié et de coopération qui ont prévalu avec le Maroc de 1960 à 1962. C’est la voix de la raison et la tendance forte qui marque la relation du Maroc avec les états de l’Amérique latine dans leur ensemble.

L’ensemble des pays, à l’échelle mondiale, s’oriente de plus en plus vers l’appui de «l’initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie de la région du Sahara» telle que proposée par le Royaume du Maroc dans le cadre de l’organisation des Nations Unies. C’est là une solution politique hautement appréciée à l’international alors que  l’action de l’Algérie et du Polisario reste marquée par l’immobilisme, les tentatives d’obstruction, de diversion et de provocations qui la caractérisent.

Le royaume du Maroc a décidé de reprendre son siège dans l’organisation de l’Unité Africaine. Le périple de Sa Majesté le Roi à travers le continent a mis en exergue l’intérêt que portent les pays africains tels que, entre autres, le Nigéria, le Rwanda, l’Ethiopie, Madagascar, la Tanzanie, au développement de relations bilatérales avec le Royaume. La normalisation diplomatique et la coopération économique vont booster la place naturelle du Maroc dans le continent et lui donner les moyens de consolider son intégrité territoriale dans le cadre du processus démocratique et de ses avancées dont la régionalisation constitue un immense chantier en devenir.

L’Afrique doit prendre en main sa destinée pour promouvoir sa place dans le monde. Elle doit  assurer des niveaux de croissance soutenue dans un contexte de paix et de stabilité pour combattre la marginalisation à laquelle elle est soumise, renforcer la démocratie au service de ses populations et l’affirmation de leurs droits individuels et collectifs.

L’organisation de «Africa Action Summit» à Marrakech, en marge de la 22ème Conférence des Parties de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, est la preuve de la capacité du Maroc à prendre et assumer les initiatives aptes à «unir la voix du Contient pour mieux défendre ses intérêts». Dans cette perspective, le Maroc constitue un espace politique où se réalise cette vision continentale. Il peut de ce fait en être l’un des promoteurs dans l’ensemble du continent. Ce n’est pas le cas pour d’autres pays dont les sociétés s’interrogent sur leur présent et dont l’avenir reste marqué par l’ambiguïté et l’incertitude.

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