Boris Johnson est-il sur le point de faire ses adieux à la vie politique ?

Attendons pour voir…

Nabil EL BOUSAADI

Après avoir passé, presque trois années, à la tête du gouvernement britannique ; des années qui furent notamment marquées par le Brexit, la crise sanitaire mondiale, l’invasion de l’Ukraine par la Russie, une inflation record mais aussi la montée des conflits sociaux, Boris Johnson, 58 ans, a été poussé vers la sortie par ses propres partisans.  

Ayant été mis à terre par une série inédite de défections au sein de son gouvernement du fait de « ses mensonges et de ses scandales à répétition » et bien que se disant « immensément fier » de son bilan concernant le Brexit, la campagne de vaccination anti-Covid et son soutien à l’Ukraine notamment puisque lorsqu’il a téléphoné, jeudi, au président ukrainien Volodymyr Zalensky, ce dernier l’avait remercié pour l’appui apporté par Londres « dans les moments les plus difficiles », le Premier ministre britannique n’avait pas d’autre choix que celui d’annoncer, le jour-même, sa démission de son poste de chef du parti conservateur après avoir échoué à «convaincre (ses) collègues qu’il serait dingue de changer de gouvernement après avoir réalisé autant de choses ».

Cette démission ouvrant la voie à son remplacement à la tête du gouvernement, Boris Johnson qui s’est dit « triste d’abandonner le meilleur travail au monde » mais qui reconnaît, tout de même, que « c’est clairement la volonté du parti conservateur qu’il y ait un nouveau leader et donc un nouveau Premier ministre », a signalé que le calendrier pour l’élection d’un nouveau leader conservateur sera précisé dans les prochains jours.

Mais en déclarant qu’il a procédé à plusieurs nominations pour remplacer les ministres et les secrétaires d’Etat démissionnaires donc qu’il a procédé à la composition d’un « nouveau gouvernement » et qu’à ce titre, il restera « en poste » jusqu’à la nomination d’un nouveau dirigeant, il a poussé le bouchon tellement loin que l’idée même que cet intérim puisse durer jusqu’au mois d’Octobre a été immédiatement rejetée et dénoncée aussi bien par l’opposition que par certains poids lourds du parti conservateur.

Ainsi, si pour le chef de l’opposition, Keir Starmer, il n’est « pas besoin d’un changement à la tête des Tories (mais) d’un vrai changement de gouvernement », l’ex-Premier ministre John Major (1990/1997) a estimé, pour sa part, qu’il serait « imprudent » voire même « intenable » que Boris Johnson reste « plus longtemps que nécessaire » au 10, Downing Street.

Et si, par ailleurs, Nicola Sturgeon, la cheffe des indépendantistes écossais, a clairement affirmé que personne ne peut « regarder Boris Johnson et conclure qu’il est capable de se comporter en Premier ministre intérimaire » car cela « va inévitablement causer encore plus de chaos », le Premier ministre irlandais, Michael Martin, considère qu’au moment où les relations entre Dublin et Londres sont très tendues au sujet de l’Irlande du Nord, le départ de Boris Johnson est « une opportunité pour revenir à l’esprit véritable du respect mutuel » dont les deux pays ont besoin.

Et pour terminer, Angela Rayner, la cheffe adjointe de l’opposition a davantage enfoncé le clou quand après avoir traité Boris Johnson de « menteur avéré noyé dans la corruption » et déclaré qu’il est impossible de « passer encore deux mois comme çà », elle a appelé à la désignation d’un Premier ministre intérimaire et menacé de présenter « une motion de défiance avant les vacances parlementaires » soit, au plus, tard, le 22 Juillet.

Au vu de tout ce qui précède, il semblerait que Boris Johnson n’ait plus que le temps de boucler ses valises pour quitter aussi bien le 10, Downing Street que la tête du parti conservateur mais fera-t-il, pour autant, ses adieux à la vie politique à l’âge de 58 ans ? Attendons pour voir…

Nabil EL BOUSAADI

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