Il n’a tout simplement pas bien négocié son derby, intelligemment dominé par le Raja, qui a su exploiter le moment propice pour réussir l’essentiel. Le derby Wydad – Raja a tenu toutes ses promesses. Les deux grandes équipes en lice, le WAC pour défendre son leadership face au Raja qu’il devançait de deux points, ont été épaulées, comme toujours, par un public des plus enthousiastes qui a animé l’autre derby sur les gradins de couleurs rouge et vert. Un public qui a fait l’affaire du WAC, du côté recette. Le WAC a bien renfloué sa caisse avec plus de 220 millions de centimes, une recette jamais réussie par l’un des deux clubs recevant lors du derby casablancais. Le WAC a profité de cette occasion augmentant ainsi le prix des billets de 10 pour cent.
Une bonne chose pour la gestion financière du club wydadi qui a beaucoup dépensé cette saison et qui se trouve dans le besoin d’augmenter ses recettes.
Mais le côté technique était loin d’être la hauteur pour satisfaire son public qui ne s’attendait pas à une telle défaite, amère soit-elle. Une défaite qui lui a coûté cher son fauteuil de leader subtilisé par le frère – ennemi, le Raja, décidé plus que jamais à vaincre et convaincre.
Le Wydad, longtemps leader, depuis le début de la phase retour, risque donc le pire s’il n’arrive pas à oublier ce nouveau revers pour un rebondissement des plus bénéfiques. Même si les quatre matches qui restent encore à jouer semblent difficiles, à commencer par la prochaine sortie quand le WAC se déplacera à Tétouan pour retrouver le MAT de Fakhir, également battu par le MAS.
Même chose pour le Raja qui évoluera à domicile face à l’IZ Khemisset nettement dominé dans son terrain par le WAF mais qui lutte toujours pour éviter la relégation en division inférieure.
Les autres matches restants pour le Raja devront être joués contre l’OCK à Khouribga, l’OCS à domicile et les FAR à Rabat.
Le WAC aura fort à faire face au KACM à domicile, avant de se déplacer à El Jadida pour rencontrer le DHJ et d’achever dans son fief face au FUS.
Ces matches qui restent à jouer pour les protagonistes casablancais en course serrée pour le titre, sans omettre les deux outsiders, jdidis troisièmes et marrakechis quatrièmes, ne semblent pas tellement faciles.
Le Raja qui veut bien défendre son titre, compte négocier match par match. Il en a les moyens techniques mais aussi psychologiques, maintenant qu’il a remporté le derby qu’il ne fallait surtout pas perdre et qui reste sur une série de victoires à l’exception du faux pas enregistré à Laâyoune devant la JSM, juste après la sortie précoce en Ligue des Champions.
Par contre, le Wydad ne tourne pas bien depuis pas moins de quatre journées. Sa dernière victoire remonte à la 22e journée lorsqu’il avait difficilement battu les FAR sur un petit score de (1-0). Depuis lors, il n’a cumulé que les nuls contre respectivement l’OCS, le KAC et le WAF avant la défaite face à son voisin rajaoui.
Une défaite plus ou moins attendue, car les Wydadis ont tout d’abord évolué avec la peur au ventre et aux jambes. Ils ont aussi joué sans aucun système de jeu, réaliste et efficace, digne d’une équipe qui se bat pour le titre. A l’exception de la tactique adoptée d’hors-jeu, qui lui a d’ailleurs coûté le but de Baïla, après avoir manqué un premier but tout fait et de la même manière, sans la vigilance du gardien Lamyaghri, le WAC n’a pas du tout donné satisfaction.
La faute incombe, encore une fois, au coach Badou Zaki qui, au lieu d’inciter ses joueurs à faire le jeu et à se concentrer sur le match, a bien attiré leurs attentions en se prenant à l’arbitrage, pris pour bouc émissaire. Pourtant le trio de Baârmani qui officiait son premier derby de l’histoire a réussi sa mission, dans l’ensemble.
Même l’action du penalty réclamé par le Wydad n’existe pas. Ajeddou a cherché la simulation plutôt qu’autre chose. Et s’il y a faute, c’est sur la ligne du carré des opérations que le contact du défenseur rajaoui et de l’attaquant wydadi a eu lieu, l’arbitre était d’ailleurs en bonne position.
Tout a été bien justifié au ralenti pendant le match et après par la Caméra de la chaîne « Arryadia » lors de l’émission « Moustawdaâ » de notre confrère Oussama Benabdellah.
Badou Zaki qu’on croit aujourd’hui sur une chaise éjectable, a encore une fois raté le coche, non seulement pas sa défaite qui reste logique mais par son comportement envers un arbitrage qui n’a qu’accomplit sa mission, difficile soit-elle.
Que Zaki se concentre sur les matches à venir au lieu de chercher les faux problèmes. Son équipe a encore les moyens de se ressaisir, du moins pour avoir une place sur le podium.