Chérifa Kersit, la diva du chant amazigh

Chérifa Kersit est née en 1967 dans un foyer de 6 enfants à Tazroute Moukhbou à Khénifra. Incontestablement, cette diva de la chanson amazighe est l’une des spécialistes de tamawayt, un chant où se mêlent la joie et la souffrance, une poésie, un voyage rythmique et harmonieux dans les traditions et le vécu des Amazighes.

Chérifa exerce dans le milieu artistique marocain depuis 1980. Depuis son jeune âge, la chanteuse s’est consacrée au chant. Séduite par la magie de la parole et la douceur du verbe, elle a été inspirée par de grandes voix du chant amazigh qui ont marqué la région du Moyen Atlas, notamment la chanteuse à la voix suave, «Yamna Nâaziz Tafarssit» qui est une figure de proue de la chanson amazighe, une poétesse et inspiratrice d’une large génération de chanteuses de son époque, ainsi que les poètes et paroliers Ahmed Nmima et Ichou Hassan. Ce sont ces artistes ayant investi les ondes de la radio amazighe qui furent donc l’objet de fascination de la chanteuse qui décida de se lancer dans la musique et le chant.

L’année 1980 fut un tournant dans la vie artistique de Chérifa Kersit. Elle fit, notamment la rencontre du grand chanteur Mohamed Rouicha. Elle l’accompagna pendant des années et fut un pilier de son groupe. Dans ses tournées artistiques et participations dans différentes manifestations musicales, Chérifa Kersit ou Oum Kalthoum du Moyen Atlas comme beaucoup de ses admirateurs et admiratrices aimaient l’appeler, a accumulé une expérience artistique qui l’aida à créer son propre groupe. Sa maîtrise artistique et sa voix à la fois rauque, puissante et tendre, font d’elle l’une des voix les plus demandées par les leaders des groupes musicaux amazighes.

Le grand public des années 80 la découvrit pour la première fois sur les planches du théâtre national Mohammed V à côté de Rouicha dans une interprétation fabuleuse des titres «Chhal men lila ou lila», «Lhourmanoun awa»… Ce n’est qu’en 2008 qu’elle récolta les fruits de ce travail ardu. Elle décrocha aux côtés de la diva Hadda Ouâkki et Ahmed Bizmaouen, le Prix des Arts pour la chanson traditionnelle décernée par l’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM).

Mohamed Nait Youssef

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