Corée du Nord: Un 70e anniversaire sous le signe de l’apaisement…

Ce dimanche 9 Septembre 2018, la République Populaire Démocratique de Corée, fondée trois années après la partition – à la fin de la seconde guerre mondiale – de la péninsule par Washington et Moscou, a fêté son soixante-dixième anniversaire.

Ainsi après une salve de 21 coups de canon, la Place Kim Il-sung vit défiler des dizaines d’unités d’infanterie équipées de lunettes de vision nocturne ou de lance-grenade RPG, de transports de troupes blindés, de lance-roquettes et de chars ; le tout survolé par des biplans dessinant dans le ciel le chiffre «70» et des chasseurs laissant derrière eux de la fumée rouge, blanche et bleue aux couleurs du drapeau national. Vint ensuite le tour des missiles mais, cette fois-ci, seuls ont été montrés le Kumsong-3, un missile de croisière anti-navires et le Pongae-5, un engin sol-air. Ainsi, les Hwasong-14 et 15, ces missiles capables d’atteindre le territoire des Etats-Unis, qui furent testés l’année dernière t qui furent à l’origine de nombreuses sanctions internationales sont restés dans leurs hangars malgré leur énorme coût politique et financier.

Convaincu que trop montrer ses muscles ne pourrait que mettre en péril tous les efforts diplomatiques déployés après  sa rencontre du 12 Juin dernier à Singapour avec le président américain, Kim Jong-un qui préside ses festivités en ayant à ses côtés, Li Zhanshu, un des sept membres du comité permanent du Bureau Politique du Parti Communiste Chinois, et qui va tenir le 12 Septembre une troisième réunion au sommet avec son homologue sud-coréen au titre de la dénucléarisation de la péninsule coréenne, a préféré jouer, cette fois-ci la carte de l’apaisement.

En effet, tout déploiement des fameux missiles de longue portée qui faisaient la fierté de la Corée du Nord aurait semé le doute sur l’engagement de Kim Jong-un sur la voie de la dénucléarisation de la péninsule coréenne et, à terme, sur sa réunification.

La présence d’un représentant chinois de si haut rang prouve, s’il en est encore besoin, qu’après des années de froid Pyongyang cherche, désormais, à mettre en avant sa relation avec Pékin car si Washington veut « une dénucléarisation définitive et entièrement vérifiée », la Corée du Nord exige, quant à elle,  une déclaration qui mette officiellement fin à la guerre de Corée qui n’a cessé que sur la base d’un simple armistice ; une situation qui fait que Séoul se trouve toujours prise en étau entre son allié américain et son voisin du nord.

Et si, pour marquer sa bonne foi et son désir de « faire la paix » avec tout le monde, Kim Jong-un a continué l’offensive de charme qu’il mène depuis plusieurs mois en adressant des invitations à l’ensemble des chefs d’Etat et qu’il était même convenu que le président chinois assiste aux célébrations du 70ème anniversaire de la Corée du Nord, seul le chef de l’Etat mauritanien Mohammed Ould Abdelaziz a répondu présent.

Quelles seront donc, sur le plan des relations internationales, les suites de ce défilé militaire durant lequel Pyongyang n’a pas, comme à son accoutumée, fait étalage de sa force nucléaire ? Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

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