Cuba sur le point de se doter d’une nouvelle constitution…

Ça y est… après près de soixante ans de castrisme, l’île de Cuba où, le 8 Janvier 1959, avait été mis en place par le «Lider Maximo» Fidel Castro, le premier régime communiste du continent américain, s’apprête à afficher un nouveau visage.

En effet, un nouveau texte constitutionnel à la rédaction duquel, si l’on en croit le secrétaire du Conseil d’Etat Homero Acosta, auraient participé 7,4 millions de cubains lors d’innombrables séances de travail tenues par quartier, centre de travail ou université pendant trois mois, viendra en remplacement de celui en vigueur depuis 1976. Les consultations populaires y afférentes ayant été bouclées ce jeudi, cette nouvelle Constitution sera donc soumise à un référendum le 24 Février 2019. Dans cet intervalle, l’Assemblée s’attèlera à peaufiner le texte.

Mais quelles sont donc les grandes lignes de cette nouvelle Constitution ?

Apportant, désormais, une base légale, au modèle économique qui avait été initié en 2008 par Raul Castro – après que, pour des raisons de santé, son frère Fidel se soit dessaisi du pouvoir, à son profit – le nouveau texte constitutionnel reconnaît officiellement le marché, la propriété privée et l’investissement étranger.

Et même si, dans son article 5, celui-ci réaffirme «le caractère socialiste» du système politique et le rôle dirigeant du Parti Communiste de Cuba (PCC) qui « organise et oriente les efforts communs vers les objectifs suprêmes de la construction du socialisme et de l’avancée vers la société communiste», le pays aura, à sa tête, un président et un premier ministre.

Miguel Diaz-Canuel, l’actuel «président des Conseils d’Etat et des ministres» deviendra donc automatiquement «Président de la République» et sera assisté par un premier Ministre.

Le mandat présidentiel, désormais, fixé à cinq années et renouvelable une seule fois, sera  ouvert aux candidats ayant entre 35 et 60 ans et leur élection se fera au scrutin indirect. Ainsi, le président sera choisi par des députés qui seront eux-mêmes «désignés lors d’une élection populaire où il y aura toujours le même nombre de candidats que de sièges».

Mais le point le plus débattu dans la mesure où il suscite le rejet d’une grande partie des cubains et de l’Eglise reste celui ayant trait à l’homosexualité que la révolution cubaine de 1959 avait violemment décriée et que la nouvelle constitution veut reconnaître.

Soucieux, donc, d’éliminer tout type de discrimination dans la société, le nouveau texte constitutionnel se limite, dans son article 68 à définir le mariage comme étant une union «entre deux personnes» et ne fait aucune référence à leurs sexes. Cette nouvelle disposition qui ouvre la voie au mariage homosexuel, donc au «mariage pour tous», a été chaleureusement saluée par Mariela Castro, une militante de longue date de la cause LGBT qui n’est autre que la fille de Raul Castro, donc la nièce du Lider Maximo, et qui y voit «une étape fantastique».

Il semble donc qu’après six décennies, le rêve de ces milliers de cubains qui avaient fui le régime castriste pour l’Eldorado américain soit sur le point de voir le jour deux ans après la mort de Fidel Castro le 26 Novembre 2016. Est-ce assez pour qu’ils retournent sur la terre de leurs ancêtres ? Probable mais pas sûr, alors attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

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